Projets industriels forts industrieux

Présentation de personnages, d'alliances, dialogues et intrigues se passent ici.

  • Projet COEXTRREMI

    Le Complexe était impressionnant, même vu de l'espace. La partie visible était une tour de métal de plus de dix kilomètres de haut, en forme d'alvéole, aux murs épais de plusieurs dizaines de mètres de métal et de divers autres matériaux de construction composites aux noms imprononçables. On eût dit un énorme vaisseau spatial encastré dans la roche d'une misérable planète tellurique, soulevant les montagnes, dans l'espoir de trouver dessous – ou dedans – quelque minerai intéressant. Étrange animal de métal, ou miracle et prodige de l’ingénierie ? Vous seuls êtes juges. Ce qui est sûr, c'est que cet être de métal avait ses ramifications et qu'il s’immisçait profondément dans sa proie, milles machines creusant des galeries pour atteindre gisements et veines de lave, tandis qu'en certains endroits, la roche et la terre étaient foulées et d'immenses balafres à ciel ouvert faisaient voleter d'immenses nuages de poussières.

    Du haut de la tour du Complexe, Grismir Khan contemplait son œuvre. Elle regardait vers le sol avec dédain. Une planète morte, ou mourante plutôt, mise en valeur. Voilà ce que cela donne, un enfer de feu et de poussière, grouillant de machines mâchant la roche pour en tirer de la pâte d'antimoine ou des crottins de cobalt : intéressant, non ? Mais qu’importe l'enfer en contrebas, elle était protégée par une épaisse vitre blindée et une charmante mentalité de femme-psychorigide-puritaine-dirigiste-pro-industrie-lourde. En plus, il y avait à peine mille hommes et femme dans tout le complexe et ils n'étaient certainement pas en contrebas. Ils étaient plutôt en train de découvrir un peu plus chaque jour le caractère de Grismir Khan.

    D'ailleurs Grismir et son caractère avait déjà mis ses... collèges – ou esclaves - au pas depuis quelques bons mois et elle les faisait travailler 26h/23h. Elle tenait encore un discours alarmiste en parlant de délais et de budgets alors que le projet avait sept mois d'avance sur le programme. Enfin... Une patronne de chantier un peu trop consciencieuse, voilà tout... mais si seulement elle était moins sèche ! Mais bon, peu importe. D'ailleurs, la seul chose qui importait à Grismir Khan, c'était que le Complexe tourne à plein régime le plus vite possible et c'était presque le cas. Car, déjà, des milliers de tonnes de roches étaient extraites chaque minute par d'immenses machines courant sous la surface, creusant mille galeries pour trouver des gisements, tandis qu'en surface d'autres machines, non moins énormes, concassaient la roche et récupéraient les poussières de fer, quelques résidus de thorium et, parfois, ça et là, du zirconium. Les minerais étaient extraits de toutes les façons possibles et imaginables, et déjà, alors que le complexe ne fonctionnait qu'en sous régime depuis deux mois à peine, la terre menaçait de s’effondrer par endroit. Et déjà le magma en fusion, perçant la croûte amaigrie, reprenait ses droits et se jetait à la surface pour se solidifier reformant ainsi une calotte de métal pure, qui serait exploitée, elle aussi. Et déjà, la lave était « pompée » par endroits vers la surface, pour être traitée. Et déjà, le complexe stockait des métaux raffinés de la plus belle facture, tandis que le cauchemar transformait cette planète tellurique en une boule saignante de lave par endroits, où quelques humains privés de repos et qui œuvrent au vent stellaire bien mauvais, n'avaient pour seule compagnie que des insectes de métal et une semi démente, qui était allée jusqu'à interdire l'alcool et le tabac pour des gains de productivité plus que discutables. Certains murmuraient même qu'elle ne l'avait fait que par pur sadisme.

    Le projet COEXTRREMI, vision de l'industrie productiviste à moyen terme par excellence, ne s’embarrassait pas vraiment des détails. La structure coûtait cher. Pour l'assembler, pas moins de deux mille modules de constructions avaient été nécessaires et deux cents photopiles furent requises. Mais, le jeu en valait la chandelle. COEXTRREMI produisait autans que plusieurs dizaines de milliers de modules miniers, et il produirait ainsi sans interruption durant encore au moins cent ans, en échange d'un certain entretien en métal en tritium pour maintenir les installations en état, qui serait d'ailleurs réparti sur les spatioports de la nation propriétaire, ainsi qu'un entretien en Zircan, pour payer les techniciens, ingénieurs et géologues surqualifiés présents sur le site. Et après la période d'exploitation, une fois la planète épuisée et littéralement vidée de sa substance, telle une coquille de noix vide, la structure pourrait être démontée, et la planète, abandonnée finirait de toutes manières dans son soleil central ou dans un trous noir voisin, ou alors, si elle était suffisamment conséquente, elle resterait là, sur place et elle ne ressemblerait plus que vaguement à un planétoïde plein de trous, ou, plus simplement encore, à un bout d'émental écrasé.

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    Projet CCESAGE

    Le Projet CCESAGE. Encore une œuvre de Grismir Khan. Après avoir transformé les planètes en émental et les avoirs vidées de tout élément métallifère de quelque importance que ce soit, Grismir accompli un des rêves des plus fous des Hommes : occulter les soleils. Le Projet CCESAGE, pouvait être compris comme étant un Complexe de Captage d’Énergie Solaire A Grande Échelle. La démesure des empires avait conduit à un point de retour et à une soif toujours plus grande d’énergie pour fabriquer les précieuses photopiles. D’abords les nuées de satellites solaires, puis, les centrales à fusion nucléaire. Mais non, encore plus, toujours plus !

    Mais où trouver l’énergie manquante si ce n'est que là où elle est la moins chère, la plus abondante et la plus accessible ? (A part le sous-espace mais ce n'est pas vraiment le sujet.) Les soleils, sont des sources d’énergie infinie à l'échelle humaine, mais jamais ils ne furent exploités au plus près, si ce n'est pas les concentrateurs mobiles poussés ainsi au maximum de leur rentabilité.

    Un concentrateur mobile, fixe, géant, qui occulte totalement les rayons du soleil, créant non loin de lui - mais pas trop tout de même, pour éviter que la structure ne soit trop éprouvée - une carapace d'acier captant tous les rayons et la chaleur sans perte aucune, ou du moins avec le moins possible. L’énergie ainsi captée servirait elle aussi à produire les si précieuses photopiles... mais, le coût d'une telle démesure était colossal. S'il s'agissait d'un soleil en position centrale, le système du soleil ne recevrait plus aucun rayonnement, à moins qu'un soleil secondaire ne soit créée par satomisation.

    Autre coût non négligeable, les milliers de modules de constructions et de concentrateurs mobiles, pas moins de dix mille de chaque en tout, ainsi que les dix condensateurs énergétiques MK III nécessaires à la construction de la structure. Ces condensateurs énergétiques MKIII sont d'ailleurs très rares et seuls les explorateurs en retrouvent, parfois, ça et là. Personne ne sait d'ailleurs d'où ils viennent, mais ces condensateurs sont d'une efficacité remarquable pour le conditionnement de toutes les énergies pouvant êtres fournies par un soleil en magnifiques photopiles. D'ailleurs il faut quelques unes de ces photopiles pour alimenter le chantier en énergie, oh certes, il n'en faudrait qu'une petite centaine, ce qui est dérisoire.

    Au final, la structure ressemblait à une boule en acier, enfin, pas vraiment une boule, disons, une boule à facettes. De l'extérieur, on ne voyait rien que des relais énergétiques, des plaques métalliques, des émetteurs et aux pôles de la structure, les condensateurs énergétiques MKIII, en groupe de cinq. Ils cohabitaient avec les seuls endroit habités de l'immense structure, tandis qu'a l'intérieur, la température était, curieusement, plutôt faible – pour un soleil - la chaleur étant récupérée, et en ce qui concernait les rayonnements ils étaient intenses et les immenses panneaux du CCESAGE n'en perdaient pas une miette.
    Ossus
     


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