Colonie Am-Lom Ere IV ème – An 9 (Calandrien Antarien)
Jusqu'au début de la troisième ère du calendrier Antarien, leur ancienne colonie nomée Dunheim était encore sublime, recouverte de vastes forêts, de monts enneigés, de terres arides, abritant toute sorte de faune et de flore. Cependant cette ère paisible ne fut que peu décrite par le peuple d'Antarès, qui naquit quelques millions d'années plus tard.
Cette troisième ère débuta suite à l'arrivée d'une histoire tragique. Notre peuple, resté relativement primitif, vit des êtres beaucoup plus développés envahir Dunheïm, réduisant son peuple en esclavage, brûlant les forêts et détruisant les montagnes en les transformants en d'énormes chantiers miniers dans le seul but d'excaver des minerais soit disant précieux.
Pour être libéré de ses chaînes, le peuple dut attendre l'arrivée de son libérateur, venu également des cieux. Les anciens écrits racontent que le libérateur et l’oppresseur étaient en guerre et qu'un combat avait eu lieu sur terre et dans les cieux de la planète , poussant l'envahisseur défaitiste à abandonner le secteur pour survivre, et laissant Dunheïm dans l’oubli.
Après le départ des envahisseurs, les autochtones recommencèrent à se développer notamment grâce aux engins, plans et ouvrages qu'avaient laissé les assaillant sur Dunheim.
Malheureusement notre peuple se hâta trop et essaya de maîtriser des technologies qu'il ne pouvait encore comprendre. Les scientifiques essayèrent de remettre en fonctionnement un module censé produire une quantité d'énergie considéré infini par rapport à leurs besoins. Le directeur de l'opération informa ses deux hommes des dernières procédures :
-Très bien, il ne reste plus qu'à placer le concentré de pille énergétique au cœur du réacteur et à l'activer, tout se déroule sans encombre pour le moment !
Un des techniciens vêtu d'une combinaison étanche attrapa délicatement le concentré et s'approcha du réacteur pour l'installer. La pression qu'il subissait le faisait monter en température et la sueur faillit lui faire glisser ses gants ainsi que le récipient contenant le liquide.
Reprenant son calme il déposa le boitier au cœur du réacteur qu'il relia à ce dernier via deux tubes de faible épaisseur, fixés aux extrémités.
-Concentré en place...Le technicien passa à travers les différents sas de décontamination afin d'observer le résultat de l'autre coté de la vitre... activez le réacteur.
Le troisième et dernier homme encore présent dans la salle d'opération tira sur un long levier métallique.
Observant les données affichées par les machines, le second technicien les décrites alors à haute voix:
-Réacteur activé, chargement à 10%, détermination du temps de réponse à 100% de la production optimale estimée à une minute. Aucun défauts pour le moment, température OK. Chargement à 50%... température dégagée inférieur à la température calculée !
Le directeur d'opération soupira de soulagement. Il s'affala dans son fauteuil et sorti de sa blouse de quoi rouler une cigarette.
-Tout se déroule parfaitement ! La tache s'avérait moins compliquée que prévu en fin de compte!
-En effet Monsieur, chargement à 90% et … 100% ! Opération réalisée avec succès!
Les hommes de l'opération et ceux les suivant à distance hurlèrent de joie ! Le problème d'énergie qui les bloquait tant était enfin surmonté.
Cependant le directeur qui était restait calme observa quelque chose d'anormal... Les compteurs ne cessaient de varier. Allumant sa cigarette, il s'approcha des ordinateurs de contrôle.
-Attendez, que.. ? Le réacteur ne se stabilise pas comme nous l'avons programmé !!! Ses capacités ne cessent d'osciller entre 70% et 130%!! Et cela ne cesse d'augmenter! On a un fort risque de résonance calculé pour dans un peu moins d'une journée, coupez le générateur !
Les techniciens se remirent à leur post et tapèrent rapidement diverses commandes dans les ordinateurs.
-Impossible, les commandes électriques ne répondent plus, si on force une coupure manuelle l'instabilité fera tout exploser !
Prenant une longue bouffé sur sa cigarette qui la consuma d'un seul trait, le directeur s’inquiéta
-Que se passera t-il si on n'arrive pas à couper cette machine ?
L'interrogé se retourna vers le directeur le regard grave.
-Elle va faire exploser la planète... au moins... On pense que ça risque d'atteindre les systèmes solaires voisins.
Soudainement un saut énergétique eut lieu et une vague électromagnétique se répandit dans la salle d'opération propulsant l'homme présent dans la salle contre un mur où il s'embrocha sur une décoration en métal. L'onde fissura légèrement la vitre de protection mais s'éteignit avant de blesser les autres personnes présents.
Le directeur de projet tombé de sa chaise de surprise fut alors complètement paniqué. Il fouilla dans sa veste et sorti une feuille, un bout de carton et des herbes étranges qu'il commença à rouler.
-Trouvez donc une solution pour couper cela!
Quelques minutes après, dans la capitale de Dunheïm, comme dans les principales grandes villes, la population embarquait dans des vaisseaux cargos gigantesques escortés de croiseurs, les personnages de haute importance voyageaient dans un bâtiment privé militaire (pour plus de sécurité). Parmi eux, l'empereur Baldor Aharan, dirigeant du peuple d'Antarès.
Il était assit sur son trône dans sa salle des commandes, penché en avant, les mains jointes soutenant son front. Il se redressa enfin après un long moment, toujours pensif et s'adressa à son subalterne.
-Départ estimé pour dans combien de temps ?
Sans lever les yeux de son ordinateur, celui ci répondit:
-Nous ne devrions pas tarder à décoller. Il projeta une image de la carte de Dunheïm sur laquelle plusieurs indicateurs apparaissaient. Le réacteur risque de bientôt exploser, nous ne pouvons pas attendre que le reste de la population arrive.
Baldor se leva de son trône et rejoignit son interlocuteur, observant la carte.
-Seulement 72% de la population est arrivée à bord des vaisseaux...
-En effet, seul ceux vivants dans les déserts et dans les zones reculées n'arriveront pas à temps.
Pour la première fois depuis des siècles, de fines larmes coulaient le long du visage de l'empereur. Tout ce pour quoi son peuple s'était battu allait être réduit à néant.
-Les scientifiques sont encore en train d'essayer de couper le réacteur ?
Faisant mine de se concentrer sur son travail pour feindre de n'avoir pas vu les larmes de Baldor, le scientifique fit non de la tête.
-Négatif, le taux de radiation a monté brutalement atteignant un niveau mortel sur déjà une centaine de kilomètres.
-Il ne nous reste donc plus d'autres solutions...
Regardant enfin son empereur dans les yeux, l'homme eut un sentiment de peine qui lui fit couler une larme. Ne pouvait soutenir son regard plus longtemps il se détourna.
-Non mon empereur, nous sommes obligés de partir... Nous décollons.
Un peut partout sur la planète, des milliers de vaisseaux gigantesques décollèrent et se rejoignirent. Le pilote du batiment principal alors situé à quelques mètres de Baldor se fit entendre de tous via le système de communication.
-Tout les bâtiments sont arrivés au point de rendez vous, on passe en hyperespace pour s'éloigner le plus rapidement. Par sécurité nous nous éloignerons deux fois plus que prévu. Nous devrions quitter l'hyperespace dans 8 ''jours''. L'explosion du réacteur devrait arriver dans 14 heures, cependant les ondes ne devraient nous rattraper que sur la dernière journée, mais elles seront assez affaiblies pour que nous ne subissons pas de dégâts.
Baldor posa sa main sur le boitier d'ouverture de porte et se retourna rapidement.
-Bien, je vais donc dans mes quartiers me reposer, prévenez moi si nous rencontrons un problèmes, mais pour le moment allez également dormir quelques heures.
Le huitième jour arriva avec une lenteur extrême à causes des derniers événements catastrophiques et une atmosphère sombre régnait sur l'ensemble des vaisseaux. Il restait encore quelques heures des trajet avant que la flotte ne sorte d'hyperespace, cependant une forte décélération se ressenti.
Baldor alors en train de déjeuner entama une communication avec le pilote.
-Ici Baldor, que se passe t-il nous ne somme pas censés être arrivé à destination ?
Le pilote paniqué essaya de comprendre ce qui venait d'arriver
-Je ne sais pas encore, nous sommes sortis d'hyperespace, j'attends que l'ordinateur finisse son analyse... Ah ! Lorsque nous étions en hyperespace nous sommes passés à coté d'un pulsar et cela a changé notre direction, le système de sécurité nous a alors ramené en conventionnel. Nous nous sommes remis dans la bonne trajectoire, nous repartons... Les vaisseaux refusèrent d'avancer... Empereur Aharan, nous ne pouvons repartir et nous sommes attirés vers une zone de l'espace. Quelqu'un d'un autre vaisseau nous envoie un message je vous transmet la communication..
-Mon empereur?! Nous avons un problème !
-En effet nous l'avons remarqué...
-Le vaisseau est attiré vers un trou noir! Le pulsar qui nous a dévié est en rotation binaire avec un trou noir... et plutôt étrange d’ailleurs! Et il semble que nous ayons déjà franchis la ligne de non retour. De plus la température ne va cesser d'augmenter, certains de nos appareils ne sont pas conçus pour résister à de telles températures !
-Et donc comment on sort de là ?
-Nous ne pouvons pas en sortir, notre vitesse a été trop réduite par la sortie d'hyperespace.
Un autre homme arriva brusquement sur le canal, interrompant les pensées de l'empereur.
-Empereur Aharan, ici le chercheur Belator, je pense que si l'on passe d'abord les vaisseaux Horizon devant les autres, afin d'ouvrir une fenêtre d'anti-gravité de sorte à encadrer tout nos vaisseaux pour pouvoir franchir le trou noir, on pourra s'en sortir sans trop de perte.
-C'est à dire sans trop de perte ?
-Je ne sais pas, on a jamais essayé d'étendre cette technologie sur plusieurs vaisseaux mais c'est la seule solution.
-Allez-y faites ce qu'il faut.
-Temps moins une minute avant l'ouverture de la fenêtre anti-gravité.
-Les vaisseaux ont maintenant une trajectoire parfaite, on se dirige en plein vers le trou noir.
Baldor Aharan s'installa sur son trône en or et observa l'étrange astre à travers l’immense épaisseur de vitre entre la salle et le vide.
-Ouverture de la fenêtre dans 3,2,1... Un grand flash lumineux apparut devant les vaisseaux, cependant celui ci se rétracta très rapidement et les Horizons explosèrent. L'homme prit une voie solennelle .C'est un échec, cela n'a pas fonctionné... Je crois que l'on a plus rien d'autre à tenter.
Tandis que les vaisseaux se rapprochèrent de plus en plus du trou noir et que la fin semblait de plus en plus inévitable, Baldor se remémora le passé. Il revoyait le jour où le trône lui avait été confié; celui où il s'était marié; celui où son épouse adorée était décédé... Ses doigts se posèrent sur la bague qu'il avait au doigt. Une larme se déversa sur celle-ci. Ses dernières pensées furent pour ses jeunes fils qui attendaient également la mort dans un autre des vaisseaux.
Après quelques minutes, la flotte arriva au cœur de l'étrange trou noir. Cependant ceux-cis ne se firent pas broyer par la pression énorme ni fondre par la température qui aurait du être beaucoup plus élevée que celle recensée. De nombreuses turbulences se firent sentir. Quelques instant après, alors que la panique régnait à bord, les vaisseaux furent propulsés hors du trou de verre. Ils semblaient quasiment indemnes. Un des scientifique regarda le rendu des données de cartographies. Ils se situaient à présent en un lieu inconnu.