3 Aout 844 du calendrier Titanien
Bureau du Lord Amiral Ehmen Terenseth, centre de commandement provisoire
Planète mère Terra Incognita, Amas de Varden
«-Docteur Monteïnes, vous commencez doucement à me briser les noix!» Cela faisait à peu près un quart d'heure que durait l'entretien entre le commandant de la flotte représentatnte de l'Empire Titanien dans l'amas de Varden, et Zeteï Monteïnes, docteur en mécanique quantique en charge du projet de reconstitution des connaissances scientifiques de la flotte. Bien que son interlocuteur avait perdu toute notion de tenue et de self-control depuis un bon moment, l'astro-physicien gardait malgré tout un stoïcisme exemplaire, même si les premières marques de son impatience commençaient à percer sa cuirasse.
«-Amiral, pour la énième fois, je vous répète qu'il manque bien trop de données essentielles pour retracer les plans d'un module d'antigravité dès maintenant, et que vu les connaissances des civilisations alentours, pour le moment, développer un nouveau...
-Bon, puisque vous aimez les répétitions je vais vous demander de clarifier encore une fois la situation. Si j'ai bien pigé, voici le topo: je dois reconstituer une flotte civile et militaire dans les plus brefs délais, on s'est trimballé un putain de chantier spatial embarqué sur je sais plus combien de trouzmillions de parsecs, on l'a posé sur ce foutu caillou de mes deux (parce que je suis désolé, mais une planète couverte de verdure moche où la forme de conscience la plus avancée atteint le niveau intellectuel du morpion, j'appelle ça un caillou), il est prêt à servir, et vous venez me dire qu'on saura même pas quoi faire des vaisseaux qui en sortiront vu qu'ils seront cloués au sol? C'est bien ça??
-Oui.
-Et que maintenant on va devoir cracher le peu de ressources qu'on a pour construire un chantier en orbite, juste parce que les débilos qui nous servent de nouveaux voisins connaissent pas l'antigravité?
-Oui.» A cet instant précis, et même si il était tout à fait conscient que l'homme qui se trouvait en face de lui n'avait rien à voir avec ses problèmes, Ehmen sentit le besoin pressant de déverser sa colère sur la première personne dont la tête ne lui revenait pas ; ce fut donc tout en désignant la sortie de son doigt engoncé dans un gant de cuir (le chauffage interne étant tombé en panne pour la quatrième fois de la semaine) qu'il invita, avec l'élégance et l'amabilité que vous pouvez imaginer, le Docteur Monteïnes à quitter son bureau. Le rideau pourpre (la porte coulissante n'était pas encore installée) tenant lieu de cloison une fois tiré, la vice-amirale Alexandra Rosenwald, commandant en second et amie du Lord Amiral, eut à peine le temps de formuler intérieurement sa phrase qu'elle fut coupée dans son élan sarcastique:
«-La ferme, Alex, la ferme!...»
Son aspect burlesque s'était soudain évaporé, et il semblait désormais se morfondre. Il s'assit de travers sur un fauteuil bancal. La situation n'était pas désespérée, loin de là. Lui, en revanche, était harassé. Physiquement tout comme moralement. Alexandra sentait que ces 5 mois de voyage avaient poussés sa motivation déjà vacillante à bout. Ses nerfs le lâchaient, sa volonté s'effaçait. D'un pas vif elle se dirigea vers l'une des valises qui servaient de placards temporaires, saisit 3 bouteilles différentes, deux verres et deux cuillères.
«-Monaco?» Sans même attendre sa réponse, elle versa savamment les trois ingrédients avant de lui mettre le verre sous le nez ; les légers reflets rouges que projetait le breuvage sur la table et l'odeur qui s'en dégageait attisèrent enfin ses sens. Elle traina une chaise vers le bureau, s'assit en face de lui et commença à chantonner dans sa langue maternelle des paroles d'une époque reculée.
«-Reise, reise, Seemann reise, Und die Wellen weinen leise, In ihrem Herzen steckt ein Speer, Bluten sich am Ufer leer...» * Il comprit immédiatement le message. Il leva la tête vers elle, lui fit un léger sourire, se redressa sur son siège et vida son verre d'un trait. Elle l'imita, et saisit une bouteille de whisky Thetysien.
«-Allez, fini la plaisanterie, on passe à l'artillerie lourde!» Et tandis que, continuellement, les verres se vidaient et se remplissaient, les deux amis se remémoraient les évènements qui les avaient amenés jusqu'ici, sur ce «foutu caillou».
HRP: ceci est l'intro de mon rp de présentation, qui va, je vous préviens, s'avérer particulièrement long!^^ En effet je présente les faits qui ont amenés le Lord Amiral ici ; pour les anciens de Empire Universe II (je sais qu'il y en a pas mal, bizarrement...), j'étais moi-même sur Australis comme vous allez le voir, et j'y fait donc des références régulières... Allez bonne (et longue ) lecture, et bon jeu @ tous!
*dernière strophe de la chanson Reise, reise, de Rammstein, normal que vous n'en compreniez pas le sens dans ce contexte, pour ça il faudra attendre la suite^^