Séance au Sénat

Présentation de personnages, d'alliances, dialogues et intrigues se passent ici.
Dim Fév 23, 2014 5:25 pm

  • C'était la première fois dans l'Histoire serenaéenne qu'une séance du Sénat était diffusée à tous les habitants de la Res Pvblica sur ordre du Princeps Maximus. Pour l'occasion, le travail humain avait été interrompu momentanément. Les médias toujours assoiffés d'audience avaient cru bon d'étendre la diffusion de la fin de la séance à l'échelle galactique. Non pas pour qu'on puisse assister gratuitement à un débat tout en se goinfrant de mets en tout genre, mais plutôt afin de savoir ce qui en découlerait. « En quoi sommes nous concernés ? » nous dira-t-on. Et bien, malgré que cela ne soit pas votre problème, il se peut qu'il le devienne. Comme on dit : Mieux vaut prévenir que guérir. Le problème ne se résumait qu'en une phrase interrogative : Fallait-il ou non modifier la politique militaire ? Question largement débattue depuis l'entrée de Serena dans l'ère spatiale et qui était à l'origine de nombreuses polémiques. Naturellement, il y avait deux camps : celui des partisans du pacifisme et celui des partisans...plus approbateurs de cette décision qui pourrait changer l'avenir d'une nation. Dans ce second camp, on pouvait trouver deux personnages importants, le Princeps Maximus Routhos et l'Ambassadeur Braetus qui s'opposaient au Princeps Ferox. Rappelons que ceci n'est que la fin d'un débat qui a duré plus de deux jours :

    -Je le dis et je le répète, c'est de la pure folie ! Modifier notre politique militaire et pourquoi ne pas proclamer l'Empire Pulchrum dès demain ? Vous vous rendez compte que cela violera nos principes ?

    -Evitez les propos irrationnels. Nous avons déjà fait un premier pas en adoptant une militarisation de la République, ce qui viole déjà nos principes, maintenant nous ne pouvons plus reculer.

    -Nous devons poursuivre notre route même si elle est semée d'embûches et de décisions radicales à prendre, car l'Homme doit évoluer.

    -Par l'Espace ! L'Homme doit évoluer dans le bon sens. Vos changements seront si radicaux que nous risquons d'y perdre une base de notre peuple, la Diplomatie. Cette même Diplomatie qui, jadis nous a permis d'atteindre des sommets.

    La salle devenait de plus en plus bruyante suite aux dernières interventions, cela faisait à présent vingt-trois heures que le débat continuait sans cesse depuis la dernière pause, tous n'avaient pas pu dormir mais c'était bien trop important pour qu'on puisse demander de se reposer.

    -Messieurs ! lança un Sénateur désireux d'être entendu. Vous avez employez « jadis », ce qui signifie que cela est arrivé il y a bien des années, et donc que la situation moderne peut être différente, ce qui est assurément le cas. Il est vrai qu'avant la discussion était plus envisageable, si l'on peut appeler ça de la discussion, car les autres nations pour la plupart n'avaient pas inventé l'écriture. Mais maintenant c'est bien différent. Essayer d'entretenir un amiral tout en corrompant la flotte dont il a la responsabilité, il est certain que vous y laisseriez votre existence grâce aux moyens de communications modernes.

    -Et je rajouterai, commença Routhos qui avait provoqué le rire général en ayant trébuché pour prendre la parole, que nous ne souhaitons pas militariser à cent-pour-cent Serena. Pas du tout. La Diplomatie doit être privilégiée à la guerre. Nous demandons que le Sénat puisse délibérer mûrement de notre participation aux conflits engagés par la Fédération Thélios, sans qu'il ne s'agisse d'un cas extrême ou de la défense de la Res Pvblica et qu'elle devienne un auxiliaire diplomatique, ouvrant un éventail de possibilités.

    -La violence doit rester le dernier refuge de l'incompétence, lança Braetus.

    -Vous souhaiteriez donc faire de notre patrie une nation belliqueuse ? demanda calmement Ferox.

    -Vous voudriez piétiner des millénaires d'Histoire afin que Serena soit au service d'une Fédération qu'elle ne connait que depuis quelques siècles au dépens de notre déclaration de pacifisme ?

    -Vos exigences, sénateurs, sont pour le moins troublantes. continua Ferox.

    -Rappelons quand même qu'en nous joignant à la Fédération Thélios, nous lui avons juré fidélité. Nous ne devons par conséquent plus penser qu'au sort de notre monde, mais aussi à celui des autres Thélios et à ceux de notre alliance.

    -Ne comprenez-vous pas ? L'ère historique du pacifisme a été précédée d'une autre période glorieuse, celle de la Societas Popularis Artis. Une année de notre système éducatif est consacrée à l'étude de celle-ci. A cette époque, tous les arts étaient mélangés, et l'Art de la Diplomatie était profondément liée à l'Art de la Guerre. Ce qui prouve qu'une certaine entente est possible. Qui n'a jamais songé que nous pouvons redevenir de grands stratèges tout en restant diplomates car au fond ne sommes nous pas leur descendants ?

    -Vous vous emballez, mon cher. Je pense que vous avez mal écouté lors de cette année mais je vais prendre le temps de vous refaire la leçon : La Societas a été détruite ! Qui n'a jamais pensé que nous risquons d'avoir le même sort si nous changeons notre politique militaire ?

    -Et par notre pacifisme, qui vous dit que nous ne serons pas détruits ? Au moins avec une armée nous serions annihilés dans l'honneur et pas dans la naïveté.

    -Vous doutez de la Res Pvblica Senatoria Serenae ! Mais laissez-moi vous dire que vous deviez avoir en ce temps là, et qui sait aujourd'hui, des problèmes d'audition, car l'Empire Pulchrum avait fait chanter les chefs des autres états de l'époque. Nos ancêtres avaient beau être de grands stratèges, à trois contre cinq mille même les plus courageux trépassent. Cependant rappelons que l'invasion a duré plus de deux siècles.

    -Sénateurs, vous déviez du sujet.

    -Sachez que cette armée doit s'ennuyer surtout lorsqu'il s'agit de volontaires de plus en plus nombreux. Mais les paroles ne valent rien sans des preuves. C'est pourquoi après m'être rendu dans les camps militaires, j'ai trouvé le Commandant en chef des équipages de flotte et celui-ci a refusé de participer à cette séance ce soir afin de nous fournir un témoignage.

    Au plafond un communicateur holographique s'alluma et cet homme gradé et dégradé par l'âge commença :

    -Bonsoir Sénateurs, comme vous l'a expliqué notre collègue je vais témoigner en faveur du changement de politique militaire de Serena. Il se trouve que nos jeunes recrues avouent de plus en plus souvent qu'ils s'ennuient et qu'il aurait mieux fallu qu'ils deviennent diplomates pour avoir une vie plus active. Ces soldats sont prêts à défendre notre nation et menacent sérieusement de manifester dans le cas où le pacifisme l'emporterait. Comme il l'a été dit précédemment, ils sont de plus en plus nombreux et une action de cette ampleur risque de se transformer en crise. Je vous souhaite une bonne fin de débat. Bonsoir.

    Et l'appareil s'éteignit.

    -Cela nous met dans une situation délicate, mais nous céderons pas.

    -Mais nous avons déjà des avis sur les relations inter-factions et nous avons des moyens d'agir, alors pourquoi ne pas les utiliser pour la gloire de Serena et des Thélios ?

    -Nous avons pour cela une flotte assez bien fournie qui est un gouffre financier sans précédent.

    -Sénateur ! lança le Princeps Maximus. Les problèmes économiques ne sont pas à l'ordre du jour et ne doivent influencer cette décision. Vous venez d'avoir un avertissement.

    Alors un halo gris entoura le sénateur en question, sa parole ne compterait quasiment plus et s'il venait à redire une autre stupidité, il serait renvoyé de la séance.

    -Il faudrait savoir ce que vous voulez ! Car si j'ai bien compris, votre camp est scinder en deux autres camps : celui du Princeps Maximus pour une liberté militaire plus importante en relation avec la Diplomatie et un autre partisan d'une Serena guerrière.

    L'Ambassadeur Braetus qui avait compris la subtilité du piège s'empressa d'ajouter.

    -Vous devriez observer le vôtre avant de lancer de telles absurdités. Votre camp est également divisé : on y trouve des partisans du pacifisme total qui avaient refusé la militarisation de la Res Publica et d'autres préférant un pacifisme partiel bien contents d'être protégés lors des attaques.

    A présent la cohue régnait dans la salle et cela se faisait dans un crescendo largement audible.

    -Sénateurs ! L'heure n'est pas aux bavardages ! Si certains ont des idées qu'ils les rendent publiques !

    -Si je peux me permettre et notre Princeps Maximus l'a bien dit : le fait d'être un peu moins pacifistes nous permettrait de nous en sortir.

    -Et que faîtes-vous de l'honneur ? Nous avons annoncé notre pacifisme à tous !

    -Mais nous avons pas dit qu'il sera total.

    -Il faut savoir ravaler son orgueil parfois. Comment voulez-vous avancer avec de tels principes ?

    -Par la Galaxie ! C'est nous sénateurs qui en avons décidé ainsi. Nous avons décidé de la manière de pensé de tous les habitants de la RPSS. Cette décision que nous prendrons est historique, ne commettons pas la même erreur laissons la Res Pvblica tout entière décider de son sort. Qu'en dites-vous ?

    La plupart des Sénateurs approuvaient cette sage décision, d'autre étaient plus sceptiques. Alors un vote fut établi avec la majorité pour le oui. Le président du Sénat Routhos allait donc organiser le vote populaire.

    -Comme les Sénateurs Braetus et Cornelius l'ont fait remarquer, il y a réellement quatre camps, il y aura donc quatre propositions : la première est d'adopter le pacifisme total, la seconde de laisser la situation comme elle l'est, la troisième d'adopter une politique militaire plus libre en relation avec la Diplomatie et la dernière de faire de Serena une nation belliqueuse. Quand dites-vous ?

    -Nous approuvons votre idée.

    -Parfait ! Que l'ont fasse entrer le citoyen du vote tiré au hasard et qu'il allume le visicran.

    Cette personne dont le nom n'est pas important entra. Il avait était choisi pour diriger les statistiques du vote. C'était quelque chose de fréquent lors des votes importants, on le retirait des statistiques le temps du vote car il ne votait pas, il assisterait juste au vote, cela permettait d'éviter les possibles tentatives de triches. C'était un grand honneur et tous les citoyens étaient obligés d'y participer lorsqu'ils étaient appelés, c'était un devoir civique important et tous savaient ce qu'ils devaient faire. Il se dirigea au fond de la salle. Il posa sa main sur une statue représentant une colombe dans une couronne de laurier, qui n'était qu'un système de sécurité sensible uniquement à l'ADN de l'"élu " durant l'opération et prononça une phrase comme c'était la coutume même si l'on pouvait en changer la tournure : « Je jure sur l'honneur qu'en ce jour je ne voterai pas afin de permettre à mes semblables de voter et de prendre une décision très importante sans qu'ils aient la crainte d'un truquage car telle est mon devoir aujourd'hui. » puis le visicran s'alluma, il était gigantesque. Il entra les propositions de vote et cliqua sur le bouton : « Mittere » (envoyer) et l'instant qui suivit tous les appareils personnels affichaient les quatre propositions traduites :

    Vote Populaire serenaéen au sujet du changement de politique militaire en relation directe avec la Constitution :
    I. Pacifisme total
    II. Situation actuelle
    III. Politique Militaire plus libre en relation avec la Diplomatie
    IV. Politique guerrière


    Tous les habitants majeurs de la Res Pvblica Senatoria Serenae devaient voter, y compris les sénateurs. Cela dura quinze minutes, les derniers votes venaient d'être effectués et déjà le visicran affichait les résultats en pourcentages :

    Résultats du vote :
    I. Pacifisme total : 12,7%
    II. Situation actuelle : 31,8%
    III. Politique Militaire plus libre en relation avec la Diplomatie : 37,2%
    IV. Politique guerrière : 18,3%



    Il était donc clair qu'avec une faible avance, la troisième proposition concernant la politique Militaire en relation avec la Diplomatie venait de remporter les élections. Tous furent cependant étonnés du pourcentage de la population en faveur d'une politique guerrière, mais cela importait peu, la Constitution allait être modifiée et la Res Publica Senatoria Serenae deviendrait plus belliqueuse, lui permettant d'avoir un nouvel outil qu'il faudrait marier subtilement à la Diplomatie qui continuerait de régir cette nation. Le débat était donc sur le point de se terminer en beauté pour le camp auquel appartenait le Princeps Maximus Routhos et l'Ambassadeur Braetus.

    -Il nous faudra réfléchir à la gestion de l'Exercitus Serenae et prévenir les autres peuples de la Galaxie.

    -Je peux m'en occuper, dès mon retour à la Station Diplomatique Centrale.

    -Ne vous en faites pas, toute la Galaxie d'Amatens est tenue informée de notre changement de politique pacifique. En effet j'ai donné l'ordre aux médias de retransmettre la fin du débat à tous les habitants de la Galaxie.

    -Ce que vous venez de faire ressemble à de la trahison Sénateur Routhos.

    -J'en avais le droit, je suis le Princeps Maximus de la Res Pvblica Senatoria Serenae !

    -Sénateurs, je vous félicite pour votre victoire bien méritée.

    -Nous en sommes flattés Princeps Ferox. Je tenais à vous voir dans mon bureau tout à l'heure, afin de remplir les dernières formalités administratives me permettant de vous attribuer à vous et aux futurs Principes la charge de Dux Maximus de l'Execitus Serenae pour m'assister dans le commandement des troupes et me permettre de m'occuper principalement de la Diplomatie.
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