Exposition sur Spiraly et rencontres Dacilla-Aelden.

Présentation de personnages, d'alliances, dialogues et intrigues se passent ici.

  • 1000 ans, voilà en peu de chose la vie de Dacilla telle que nous la connaisons. D'abors simple colonie pour la République Corporatiste Adréane, elle s'est ensuite hissée avec sa seule force à la tête d'une république toujours plus puissante, étendant ses routes, colonisant de nouvelles planètes toujours plus loin dans l'espace. Elle traversa ainsi le temps, résistant aux guerres multiples et à la haine ambiante dans les rapports internationaux qui semblait être la norme dans Amatens. Et elle allait bientôt avoir mille ans.
    Naturellement, la population et le gouvernement étaient au courant, et quelque idées avaient bien fusées de ci de là, mais encore il fallait savoir quoi faire, et surtout de façons à ne pas être dérangé par des problèmes qui pourraient advenir pendant de telles circonstances.

    Salvor? Fit Gunhir en entrant sans un bruit sur la terrasse d'où l'on pouvait contempler les splendeurs de Netheldrîn, bien protégé à l'intérieur des enceintes du palais. Elle s'assit sans un bruit sur un canapé que l'on avait sortit et attendit patiemment que l'intéressé se retourne. Salvor Hardin arréta de contenpler le ciel recouvert de nuage gris et se retourna.
    Que veux tu? Demanda t'il.
    Tu penses à la même chose que moi?
    Le millénaire? Un peu oui. Mais que pourrait on faire?
    Une exposition où l'on inviterait des nationalités étrangères, afin de nous découvrir un peu? Après tout, peut être que certains en voyant ça nous laisseraient en paix?
    Tu as de doux rêves, mais regardes un peu dehors. Tu vois la ville? Maintenant considères un peu ses habitants. Ils n'aimeraient pas toute cette afluence. Et imagines un peu l'acceuil des délégations! Il n'y aurait aucune foule enthousiaste pour les acclamer, seulement des gens calmes qui les regarderaient passer avec curiosité, mais n'oseraient pas les approcher. Il faudra trouver un autre endroit. Mais va, je sais que tu n'es pas la seule à être travaillée par cette histoire. J'ai demandé une réunion à ce sujet, si tu veux bien me suivre, elle va bientôt commencer.
    Ensemble, ils rentrèrent à l'intérieur, et ne tardèrent pas à déboucher dans une salle de réunion classique du palais, où les attendaient Sinafay, le ministre de la défense, le conseiler Valey, Igor lamin et le ministre de la culture.
    Après les salutations réglementaires, la réunion commença.

    Bien, vous savez tous pourquoi nous somme réunies, je ne vais donc pas le rappeler. Gunhir a eu l'idée d'une exposition et ma fois, cela me semble pas mal. Est ce que déjà sur ce point il y a conscensus?
    Tout le monde présent signifia son assentiment. Puis Sinafay intervint.
    Reste à savoir où maintenant. Il n'est pas question que cela est lieu sur Dacilla! Personne n'apprécierait beaucoup, sans parler des risques d'espionnages ou d'autres incidents!
    Mais où alors? Demanda le ministre de la culture. Dacilla est le centre de la république est il s'agit de la première concernée.
    Ce n'est pas négociable. Rétorqua Sinafay.
    Inutile de se quereller sur ce point, Gunhir et moi pensons que ce n'est effectivement pas une bonne idée.
    Pityle alors? Fit le ministre de la défense. Elle est à portée de la défense orbitale dacillène et est plus acceuillante que la capitale pour le commun d'Amaten.
    Et les marées alors? Elles sont encores plus violentes qu'ici, et je préfererais que ce soit plus loin de nous. Répondit Lamin.
    Chacun y alla de sa proposition en essayant d'argumenter, et bientôt il régna un certain tumulte dans la salle.

    Spiraly. Trancha Sinafay. Voila une bonne façon de mettre en valeur la planète, elle est acceuillante, un peu chaude certe mais acceuillante, et elle est loin de nous, mais pas trop quand même.
    Et qu'allez vous dire aux étrangers pour justifier ce lieu? D'habitude on fait au moins visiter la capitale!
    Ce n'est pas mon problème.
    Ma fois, fit Hardin, cela me semble une bonne idée. Nous n'aurions sans doute pas à nous expliquer aux yeux des étrangers de toute façon. De plus, les spiraliens seraient très content et l'assemblée nationale aussi. Va pour Spiraly donc!
    Mais... On invite qui? Demanda Gunhir. Et qui nous représente?
    Pour ce qui est de la représentation, nous deux, un représentant de chaque colonie et le chef de la diplomatie dacillène devraient suffirent.
    Pour les invitations, y a déjà la CSB et la Nation Obscurcie!
    Et puis la dame nature aussi, ou ceux qui la représentent
    Et là encore, la salle s'emplit d'un brouaha indiscipliné.
    Hein? Pourquoi pas Psyko aussi pendant que vous y êtes!
    A non pas lui! J'ai passé deux ans à le chasser sans rien trouver, alors vous allez voir ailleur!
    Le peuple andromelien?
    Ah oui? Et l'empire de l'aube rouge aussi tant qu'on y est? Ils sont en aelron!
    On a de bon rapport avec le peuple Andromélien, non?
    Lamin lança pour plaisanter: L'OLD!
    On va arrêter dans le délire s'il vous plait.
    Le saint empire de celestia?
    Tout ce débalage insensé aurait pus continuer pendant longtemps, mais Salvor y mit fin assez violement.
    C'est finis oui?! Vous balancez des noms comme ça alors que vous ne vous êtes même pas renseignés sur les empires! Alors arrétons la réunion, organisons la chose et revoyons nous dans une semaine pour faire le point!

    En réflechissant, tous finirent par se convaincre d'une chose, il valait mieux inviter tout le monde, et vienne qui voudra. La proposition reçue un acceuil favorable dans de nombreuses colonies et l'assemblée accepta le projet, bien que sans le grand enthousiasme escompté.
    Aussi tôt, les spiraliens se portèrent diligement à la rencontre de l'évenement, et une attention particulière fut donnée aux palais et aux différents musées des villes. Quand à la nourriture, les dacillens se doutant que peu de personnes aimeraient la leur, demandèrent aux spiraliens de se surpasser dans leur spécialités. Des miryades de petits gateaux salés, sucrés et de crustacés furent ainsi préparés pour garnir les tables à cotés de quelques importations des autres mondes dacillens principalement.
    Tandis que ces joyeuses préparations étaient menées avec une grande rapidité dans une organisation millimétrique, sur Dacilla, on se prépara à faire quelque chose d'historique, émettre un message à l'ensemble des civilisations d'aelden. Un vieill appareil fut sorti des hangars, et une demi heure plus tard, était diffusé à l'ensemble de l'univers le message suivant:


    Salutation à tous les peuples d'Aelden.
    Le 17 cetelhan de l'an 16 693, aura lieu sur Spiraly une exposition précédée d'un banquet et d'autres réjouissances, afin de commémorer le millénaire d'existence de Dacilla.
    A cette occasion, les invités seront accompagnés de guides spiraliens, et pourront aller librement sur la colonie, ou adresser la parole à la population si ils le souhaitent, dans le respect de celle ci. Il suffira de demander à vos guides ce que vous voulez faire et ils arrageront la chose.
    Lors de l'arrivée sur la planète, nous vous prirons de bien vouloir vous plier à deux mesures que sont, le nettoyage par UV de votre vaisseau, et votre vaccination. La première sert à éviter une épidémie sur la planète, la deuxième étant là pour vous protéger d'éventuelles maladies. Ne vous inquiétez cependant pas, ces deux obligations ne prendront guère plus d'un quart d'heure dans le pire des cas.
    Nous vous prirons également de ne pas venir avec plus de deux croiseurs amiraux en escorte, pour des problèmes de logistique et d'approvisionnement.
    La république se fera une joie de vous recevoir, et fera tout son possible pour vous faire passer un agréable séjour, dans des conditions de sécurités optimales. Puissiez vous en sortir comblés et heureux.

    Cordialement, les institutions de la république dacillene.


    Cela fait, les dacillens attendirent patiemment les réponses.




    [HRP] Lors de cette réunion, vous pourrez nouer contact avec les dacillens ou les invités pour n'importe quoi. Accord militaire, plan d'attaque (faudra pas attendre grand chose de ce côté là), projet de recherche, accord commerciaux, etc... Elle a pour excuse le millénaire de Dacilla, mais le but le dépasse largement!
    La violence est le dernier refuge de l'incompétence.

    Tout ça pour une flotte perdue 15879-15881

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    S. Hardin
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  • Couche Êta de l'hyperespace, ligne Kelh-Grayson/Alliance-Maui ; début de l'an 16.693 TSU – 1835 du Calendrier Historique Batuléen

    Le transport diplomatique Océan filait – pour un observateur extérieur – à plusieurs fois la vitesse de la lumière à travers la totale obscurité de l'hyperespace. Les États de Kelh-Grayson et d'Alliance-Maui se trouvaient tous deux en N-Oramt : le trajet ne durait que quelques heures, qui plus est dans un territoire neutre et peu peuplé, expliquant l'absence d'escorte notoire.

    Certains vaisseaux tiennent plus du bloc d'acier pourvu de moteurs à une extrémité, d'autres à d'insensés navires maritimes ; l'Océan – en dépit de son nom – ressemblait plutôt à un avion aux ailes courtaudes. Sa livrée bicolore, immaculée sur ce que l'orientation des hublots faisait ressortir comme 'dos' et d'un onyx profond sur le ventre, trahissait l'origine de cette particulière architecture : le bâtiment était, bien qu'hypercapable, apte à effectuer une réentrée atmosphérique et à se poser directement au sol. À son bord se trouvait la Directrice Sonckaj, confortablement installée dans un des fauteuils parsemant le luxueux intérieur. Comme à son habitude lorsqu'elle devait voyager, elle se contentait de contempler pensivement le néant éthéré de l'autre côté de la lucarne en acier hyalin, son calme uniquement troublé par le ronronnement de la ventilation et le bourdonnement des moteurs.

    Le convoi revenait d'une visite officielle sur Kelh-Grayson, où la Directrice représentait le gouvernement fédéral. Ce rôle échoyait ordinairement à son homologue à la Coopération Inter et Intra-Étatique ; mais avec seulement Sept Directeur et plus de cinquante États, tout les officiels se devaient à un moment d'effectuer des tâches de représentation. Elle était néanmoins satisfaite – et rassurée – par son intervention : Kelh-Grayson était un fervent bastion du Directoire, bien loin de velléités indépendantistes du Vecteur Renaissance ou de l'agaçante isolation d'Édoras.

    C'est ainsi que la trouva son aide diplomatique lorsqu'il entra dans le compartiment, plongée dans l'examen du rien de l'autre côté de la coque.
    « Madame ? », se signala-t-il. L'intéressée, surprise, sursauta à cette intervention. « Un message de la part de la République Dacillène », ajouta-t-il pour expliquer sa présence.
    « Dacila ? », demanda-t-elle, interloquée – plus pour elle-même que pour l'aide, qui tenta néanmoins de répondre. Elle interrompit ce début de réponse sans même s'en apercevoir. « Affiliés à la RCA, n'est-ce pas ?
    - De fait », put cette fois acquiescer l'attaché.
    « Et que veulent-ils ? », s'enquit Sonckaj.
    « Vous... inviter, semblerait-il », fit-il en lui tendant un pad. Le contenu entier du message ne s'afficherait qu'avec l'identification biométrique de la Directrice aux Affaires Extérieures. Elle attrapa l'appareil, posa son pouce sur une zone blanche, et des caractères apparurent. Elle parcouru rapidement la missive, avant de rendre le dispositif à son aide – et de pensivement disposer de ce dernier. Celui-ci s'en fut discrètement, refermant doucement la porte. Sonckaj repris son investigation contemplative de l'extérieur, mais ses pensées étaient désormais concentrées sur un tout nouveau sujet. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas eu à tenir un rôle de représentation ailleurs qu'au niveau fédéral, les contacts extérieurs de la Confédération étant des plus réduits ; la proposition du gouvernement Dacillène était de fait des plus intéressantes. Elle sourit à son reflet dans la vitre. Oui, elle irait. Un millénaire d'existence, que diantre, cela se devait d'être fêté ! Et qui plus est, une telle occasion de sortir Kellorak des cavernes d'Érigia ne se représenterait pas de sitôt...

    ***


    14 Goanv 1836 du CHB – 16 Cetelhan 16.693 TSU

    Le Vaslynsten était une antiquité – mais une antiquité majestueuse. Presqu'aussi vieux que la Confédération elle-même, le bâtiment d'apparat n'avait pas pris une ride grâce à un soin constant apporté à sa livrée d'un blanc resplendissant, ponctuée sur les flancs par le blason carmin habituel. Il avait été de tous les déplacements diplomatiques officiels, depuis le Premier Contact jusqu'au baptême de la Princesse Melian, en passant par le mariage de Jazz Initia et du Père Prieur Falas, sans oublier la réception de l'Émeraude Céleste. Son hypernavigateur était certes quelques peu poussif selon les critères de l'époque, mais le vaisseau filait tout de même dans la couche Epsilon de l'hyperespace. Désormais en plein cœur du territoire factionnel adréan, seules quelques heures le séparaient de la République et de Spiraly. Seule dans un des salons d’apparat, la Directrice Sonckaj était comme à son habitude plongée dans la contemplation du vide hyperspatial à travers, cette fois, d'une baie virtuelle retransmettant les images de l'extérieur. Une brève lueur attira son regard, tranchant avec brillance l'ébène du subespace. La traversée de Varden durait plusieurs jours, et impliquait de croiser des territoires potentiellement hostiles : le Vaslynsten était ainsi escorté par plusieurs bâtiments de la Flotte Confédérale – moins, hélas, que ne l'auraient souhaité les autres membres du Directoire ; mais les Dacilliens avaient clairement limité le tonnage autorisé à orbiter leur planète. L'étincelle qu'elle venait d’entrapercevoir provenait des forts classiques mais néanmoins forts efficients propulseurs à fusion d'hélium 3 du croiseur lourd Apothéose. D'autres étincelles, plus discrètes, constellaient le reste des horizons, dénotant la présence des destroyers constituant le reste de l'escorte. Le chuintement d'une porte se fit entendre derrière Sonckaj. Elle ne se retourna pas, connaissant pertinemment l'identité de l'arrivant : Baelk Kellorak, Ministre des Affaires Étrangères de la Nation Obscurcie. Officiellement, ce transport partagé – quoiqu'entièrement financé par la Confédération – était symbolique de l'affinité plus que millénaire liant les deux nations, métaphore inscrite dans la réalité d'une collaboration presque totale remontant jusqu'au Premier Contact ; officieusement, c'était dans un intérêt purement économique. Un groupe opérationnel coûte moins cher à affréter que deux. L'Obscurci s'avança vers la baie "vitrée", mais ne dit rien, se plongeant lui aussi dans les abîmes d'aniline.

    Enfin, une sonnerie cristalline rompit la monotonie, suivie de la voix du navigateur.
    « Nous arrivons à proximité de Baedeker. Sortie d'hyperespace et passage de la Porte dans cinq minutes. ».

    Cinq minutes étaient plus que suffisantes pour que le maigre équipage et les quelques passagers se préparent à l'émergence, en se sanglant à leur siège. Sur les bâtiments récents, la transition n'était pas physiquement sensible, mais les tampons d'inertie du Vaslynsten n'étaient pas les plus performants. Sonckaj s'enfonça dans son fauteuil, bouclant sa ceinture. Bien vite, la sensation de freinage brusque se fit sentir, tandis que de l'autre côté de la baie vitrée le noir absolu se transformait en une vaste gerbe au bleu cherenkov, rapidement remplacée par une étendue aigue-marine. Le transport diplomatique – et son escorte – disposait de la priorité maximale, et eurent tôt fait de traverser l'horizon des événements. Les vaisseaux s'éloignèrent de leur porte d'arrivée sur les réacteurs de manœuvre, se dirigeant vers les structures orbitales ceinturant la planète. L'extérieur perdit petit à petit sa teinte azuréenne, retrouvant l'obscurité parsemée d'étoiles de l'espace conventionnel. La Directrice fixait pourtant une zone dépourvue de ces étincelles, sachant que le système batuléen se trouvait là, trop peu lumineux pour être visible. A contrario, plusieurs des éclats étaient plus lumineux que leurs voisins : Ionkem, le luminaire central du système, bien entendu ; mais également Spiraly, désormais si proche qu'elle tenait plus de l'orbe que du point, accompagnée de ses deux lunes. Plus discrets, agencés selon des formations géométriques élégantes dans leur complexités – imbrication de rhombicosidodécaèdre et autres cuboctaèdres adoucis – se trouvaient les destroyers. L'Apothéose ouvrait la voie.

    « Arrimage dans quinze minutes », annonça le pilote, brisant le silence suivant souvent les translations. Les passagers se détachèrent, et Sonckaj ainsi que son homologue retournèrent vers leurs quartiers afin de se préparer et de se changer.

    Il ne leur fallu point un quart d'heure, et ils eurent tôt fait de se retrouver à nouveau dans le hall de débarquement à regarder en silence le spatioport Spiralyen s'approcher. La Directrice avait revêtu ce qui ne pouvait que s'apparenter à un tailleur dont le triste ardoise était quelque peu égayé par le grenat des boutons. Elle était comme toujours restée sobre bien qu'élégante. Le Ministre Obscurci était quant à lui vêtu d'un thobe typiquement érigien. Derrière eux se tenaient quatre gardes d'une unité mixte confédérale-obscurcie.

    La plateforme spatiale grandissait sous leur yeux, de plus en plus de détails étant discernables. Le trafic était régulier bien que clairsemé, et la proportion de bâtiments militaires était peut-être plus importante que de normale. Les docks arachnéens côtoyaient les massives installations des quartiers habités, tandis que ça et là apparaissait une batterie du système d'autodéfense. Le blason de la République était également présent, peint directement sur la structure et rendu visible par de puissants projecteurs lumineux, indiquant aux visiteurs qu'ils étaient bien à bon port. Bientôt l'entièreté de la construction spatiale ne fut plus visible, étant remplacée par les lumières d'approche clignotantes entourant les radiers. Le Vaslynsten pénétra dans le hangar, laissant son escorte veiller à l'extérieur. La nef diplomatique n'était pas des plus petites, mais avait toutefois été conçue pour ne pas avoir à envoyer de navette de descente ou de transbordement, et rentrait ainsi – bien que de peu – dans les installations lui ayant été attribuées. Coupant sa propulsion, elle flotta quelques minutes sur ses répulseurs, se plaçant avec soin sur le cadre de stationnement peint au sol, avant de déployer ses patins et de se poser en douceur.

    Une rampe s'abaissa en un chuintement, ouvrant la voie à une délégation batuléano-obscurcie passablement ennuyée. Un sas au pourtour rouge et vert les séparait de la station proprement dite : le vaisseau et eux-même devaient être désinfectés avant de pouvoir poursuivre. Le sas en question se déclosit, laissant passer une équipe médicale. Celle-ci, fort professionnelle et efficace, eut tôt fait de remplir sa tâche, et autorisa les melrehns à poursuivre. Les deux diplomates, leurs gardes, accompagnés par l'habituel aréopage typique de ces réunions, empruntèrent des coursives surprenamment vides – le comité d'accueil officiel se trouvait au sol, le présent hiatus en orbite ne durant que le temps d'atteindre une navette de descente.

    La rentrée atmosphérique s'effectua – de même – fort prestement, l'engin se posant sur une piste bétonné en douceur après un trajet peu remarquable. Cette fois, lors que les melrehns mirent pied à terre, ils étaient attendus par les représentants dacillènes. La Directrice Sonckaj avait, par la vertu de l'ancienneté et en accord avec le Traité Fondateur Solarien, préséance sur son homologue. Elle s'avança vers leurs hôtes.

    « Permettez-moi, au nom de la Confédération Stellaire Batuléenne et de la Nation Obscurcie, de vous remercier de votre invitation », clama-t-elle en Standard Aeldennois. « Nous vous souhaitons également la bienvenue dans le cercle des nations millénaires, avec toutes nos félicitations », ajouta-t-elle directement en Dacillène – c'était à vrai dire la seule phrase qu'elle avait apprise en cette langue, jugeant l'attention comme une marque de respect.
    « Si y'a moins de pages sur le RP que de vaisseaux sur le RC c'est pleutre. »

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  • 2ème couche de Phyrexia, heure inconnue, date inconnue.

    Elesh Norn était perdu dans ses pensées. Les Phyrexians gagnaient en puissance certes, mais la nation était faible. L'Ordre de Sombre Lune avait balayé les défenses des deux principaux monde de l'Empire avec une facilité déconcertante. La défaite avait un goût encore très amer, Elesh elle même avait entrevu la fin. Mais ils étaient toujours là. Le Legacy avait échoué, Urza avait échoué, personne n'avait réussi à éliminer Phyrexia.

    Les champs de fleurs blanches étaient l'endroit préféré de la Grand Cénobite. Ils recouvraient presque la moitié de la seconde couche du Monde. La tranquillité qu'on y trouvait était à la fois surprenante, car quelque part à quelques kilomètres sous terre se trouvaient les haut fourneaux de la 3ème couche et leurs bruits à la fois sourds et stridents, et à la fois bienfaisante. Phyrexia était un monde étrange, constitué presque entièrement de machines, et pourtant, on pouvait encore y trouver des lieux préservés comme celui-ci. Consulté le Dieu Machine était plus simple ici.

    Elle senti le serviteur approché de nombreuses minutes avant qu'il soit même visible à l'horizon. Elle détestait être dérangée lors de ses séances dans les champs, et le serviteur savait cela. Il avait probablement une bonne raison de venir. elle l'espérait, sans quoi il mourrait, et lui même le savait:
    - Madame...
    - Parle.
    - Madame, nous avons reçu une invitation...
    - Viens-tu me déranger pour une... invitation?
    - Madame, cela vient de l'alliance. Et plus particulièrement des Dacillens. Vous aviez demandé à être averti à chacun des messages...
    - Je sais ce que j'ai dit. Merci d'être venu. Je n'oublierai pas ton visage.
    - Merci, madame.


    Les Dacillens furent les premiers à aider Phyrexia lors de sa naissance en Varden, au commencement. Elle n'avait pas oublier ce que Salvor Hardin avait fait pour l'empire, et ce qu'il fait toujours d'ailleurs. Il avait même soutenu la candidature de Phyrexia à l'entrée dans la FCA. De bons souvenirs. De très bons souvenirs. Elle avait bien fait de choisir cette faction parmi les autres. Elle le savait. Et ce même si certains principes républicains étaient à l'encontre des idées phyrexianes. Après tout, on peut faire cohabiter des idées se disait-elle.
    Elle regagna le Palais situé dans la 7ème couche où l'attendait son conseiller principal, Aresh. Il la regarda dans les yeux, lui sourit de toutes ses dents métalliques et lui tendit le datapad.
    - Votre invitation, Grand Cénobite.
    - Merci Aresh.

    Elle parcourut rapidement l'invitation. 1000 année déjà que les Dacillens éclairaient les âmes perdues des nouveaux Républicains comme elle. Et ils voulaient féter ça. Ainsi soit-il. Elle envoya un message privé de remerciement directement sur le datapad du leader Hardin, et mit rapidement la première couche au travail.

    Quelques jours plus tard.

    Sur l'un des balcons du Palais, elle observait les transporteurs gigantesque Ashtok, fierté des Phyrexians, qui décollaient du spatioport central de la planète. On y avait installé les plus beaux présents que Phyrexia puissent offrir à un allié comme Salvor Hardin. Aresh s'approcha derrière elle.
    - Tout est prêt madame.
    - Parfait Aresh, parfait.
    - Madame, les Dacillens ont invité de grandes personnalités des deux cadrans.
    - Il est temps pour nous de nous faire connaître. Je serais surpris que l'OLD se déplace. Au pire, on réglera ça au poker
    phyrexian avec l'Ordre de Sombre Lune.
    Elle lui fit un clin d'oeil et Aresh sourit. Elle demanda à ce qu'on l'amène à son croiseur. C'était l'heure de chasser avant d'être celle d'aller à la fête.
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