Son monde était resté caché pendant des siècles. Pour éviter toute possibilité de détection, ils avaient construit d'immenses villes souterraines dans lesquelles ils avaient lentement progressé, évolué jusqu'à un stade où la conquête spatiale devenait envisageable. Ils se mirent donc à construire leurs premiers vaisseaux spatiaux, dans de grands complexes souterrains. Ils envoyèrent ces mêmes vaisseaux explorer le système stellaire local ainsi que les systèmes voisins. Lors de ces explorations, ils rencontrèrent une autre nation, avec laquelle ils entretinrent des relations amicales. Ce fut d'ailleurs la seule et unique civilisation avec laquelle ils se risquèrent à entrer en contact. Peut-être que cela allait changer.
Pendant qu'il continuait de peser le pour et le contre, la porte blindée au fond de la salle de communication s'ouvrit laissant ainsi le passage à son conseiller. Il avait la peau extrêmement pâle, comme tous le reste de son peuple, conséquence de cette vie souterraine. Celui-ci s'avança et prit la parole :
- Monseigneur, je suis ici pour vous informer que nous venons de recevoir un ambassadeur de la CSB. Il nous apporte des rapports assez inquiétants. Peut-être est-il temps de prendre une décision ? Il attend une réponse. Dois-je le faire entrer ?
- Non, pas pour l'instant. Demandez aux gardes de l'escorter dans les quartiers réservés aux membres de la CSB. Pour le moment, je vais lire ces rapports.
Il accéda alors à l'interface de l'ordinateur situé devant lui et commença la lecture des rapports. Ils n'étaient pas bien longs mais ils comportaient des informations pour le moins délicates. Il se tourna vers son conseiller et lui ordonna de faire amener l'Ambassadeur.
- A vos ordres, Monseigneur.
L'ambassadeur arriva quelques minutes plus tard, escorté par un groupe de gardes. L'Ambassadeur, visiblement assez tendu, prit tout de même le risque d'être direct :
- Alors, avez-vous lu ces rapports ?
- En effet.
- Et, qu'avez-vous décidé ?
- Il semble que la situation soit critique. Si vos informations sont exactes, il me semble que nous n'avons aucune chance seuls. N'est-ce pas ?
- C'est fort probable, en effet. Est-ce que cela signifie que vous allez entrer en contact avec la Station Diplomatique Centrale ?
- Dans la mesure où nous n'avons pas le choix... J'enverrai un message dès que nous aurons fini. Si vous n'avez rien d'autre à me dire, vous pouvez vous retirer.
- Très bien. Je vais donc retourner sur Waldron. Avec toute cette agitation, nous avons besoin de tous les ambassadeurs disponibles.
- Parfait. Transmettez mes amitiés au Directoire.
L'ambassadeur fit alors demi-tour et sortit de la pièce, toujours accompagné de l'escouade de gardes. Le dirigeant se tourna alors de nouveau vers l'ordinateur et commença à pianoter sur l'interface. Au bout de quelques heures, il fut satisfait du message. Simple, clair et court. Il se résolut à l'envoyer, non sans avoir hésité quelques dernières secondes.
A tous les peuples de l'Univers, nous sommes les Obscurcis. Nous sommes animés d'intentions non belliqueuses. Nous sortons enfin de l'anonymat après des siècles d'isolement. Nous espérons que nous pourrons entretenir des relations cordiales avec les autres peuples de la Galaxie. Nous sommes disposés à organiser une présentation sur la Station Diplomatique Centrale où vous pourrez en apprendre plus sur nous.
Maraudeur, Grand Régent des Obscurcis
- Il n'y a plus qu'à attendre une réponse , dit alors le dit Maraudeur, anxieux comme il ne l'avait encore jamais été.