(hrp: j'écoute cette musique quand j'écris, écouter la aussi si vous lisez, le contexte colle bien.
http://www.youtube.com/watch?NR=1&v=66u ... ature=fvwp)
Ercon commençait à ne plus pouvoir respirer sous les éclats de voix de son voisin, si bien que Meyhd du émettre un souffle pour apaiser l'ardeur du dernier, au bord du sommeil irréparable.
Les pensées du Démon le taraudaient, il faillait à son rôle d'Exécuteur, les dieux ne seraient pas satisfaits de son acte, mais il ne pouvait pas s’empêcher de la fixer.
Son regard devenait instable, rougeoyant, ses mains se crispaient sous les gants. Voir son ancienne amour tendre la main à un autre être, il avait du mal à l'accepter.
"
Tu aurais dû lui avouer tes sentiments, ta fierté a tout gâché, comme toujours"
L'invité situé devant Meyhd se leva pour huer avec les autres, coupé dans sa transe, Meyhd furieux, empoigna l'épaule du convive qui, sous un rictus d'agonie, se laissa tomber sur son fauteuil.
C'est à ce moment qu'il l'aperçu, Jazz, son regard. Il ne trompait pas, elle était amoureuse, d'un autre que lui.
Suspendu à demis levé, Ercon le dévisageant, sa main se crispait de rage. "Non... ça ne peut pas... arriver..."
Qu'est ce qu'il avait imaginé en venant, prouver son courage ? Quel idiot il avait fait.
Ça allait dégénérer, les invités commençaient à s'exciter, il n'arriverait plus lui même à se retenir, le feu montait... Meyhd repensa à la conversation qu'il avait eu avec son Frère Supérieur Cehs, avant son départ.. :
"
- Tu ne devrais pas y aller, Timostheas est mort oui, mais ça n'est pas une raison pour te déplacer. Tu es Thelios, personne ne souhaite ta venu la bas...
- Pas même Jazz ?
- Pas même elle. Elle a fait sa vie, tu es parti de ton coté, oublie le passé.
- Je sais, mais je dois y aller, en honneur à notre frère tombé, tu le sais.
- Dans ce cas, je n'ai d'autre choix que de te soutenir. Saches que la 6ème flotte et le 31ème bataillon n'attendent que ta demande pour s'emparer du secteur, si tu ne veux pas que cette cérémonie est lieu. Beaucoup de nos rancoeurs se portent sur les invités , ce serait faire une pierre deux coups.
- Elle ne me le pardonnerait pas, penses-tu.
- Je sais que tu ne tiendras pas le choc Meyhd, pense à cette option.
- Je suis un Démon, Cehs, tu sais que rien ne nous atteint, mon ami."
Une femme, le Démon était mis à genoux par une femme. Plus rien ne paraissait logique dans cette salle difforme, l'esprit si puissant de Meyhd, n'arrivait plus à distinguer le bien du mal.
Pourquoi les dieux ne venaient ils pas l'aider, pourquoi le laisser souffrir ainsi.
Le verre de ses lunettes commençaient à se fissurer, parcourue d'éclats pourpres, de son regard intenable. La haine de la salle montait, cette haine le nourrissaient. Les gardes situées près de la porte de sortie commencèrent à l'observer, de plus en plus.
Les sécurités de son esprits lâchaient les une après les autres. Il allait commettre l'irréparable. Sa main tremblante, orné du gant béni du conseil Sad-Athas, se posa doucement sur son arme. Ôtant le cran d'arrêt, il esquissa un dernier regard à Ercon, celui-ci l'implorant de se calmer, puis réaligna son regard sur la raison de sa folie, cette femme.
Elle l'avait vu, il l'espérait. Elle avais dû s'en douter, c'était forcé, elle aurait dû refuser sa venue, pourquoi avoir accepté ?
Un léger sourire, laissant apparaître ses crocs de Démon, lui échappa : "Aaah, sauras-tu me pardonner, ma belle ?"
Soulevant son imperméable dans un geste que tant de ses victimes eurent comme dernière vision, il découvrit son Revolver, et de l'autre main, empoigna l'émetteur accroché à son ceinturon.
Délaissant sa voix galante, le plus sombre des Meyhd se fit entendre, un chuchotement que tous entendirent:
"
- Tu avais une fois de plus raison, mon ami. Je t'attends."
A des milliards d'années lumières, le Démon Supérieur replaçait le boitier dans sa veste. Appuyant sur le bouton placé devant lui, la flotte se mis en branle.
"
- Meyhd, j'espère que tu sais ce que tu fais"
Le calme se fit dans la salle. Retirant ses lunettes tant aimées, le Démon blessé observa longuement la mariée, son mari aussi, mais surtout elle. Son regard noir posé dans les flammes du sien, Meyhd lui murmura les quelques mots qu'il avait eu tant de mal à lui dire, tout au long de leurs entrevues, et qui se prêtait le moins à la situation.
Il n'aurait su dire si ce qu'elle lui répondit était favorable ou une marque de haine, mais il ne pouvait plus reculer, son frère allait arriver.
Levant son arme, observé des dieux, l'impardonnable allait être commis. Un démon allait agir selon son propre chef, que les divins puissent le pardonner.
"
Pardonne moi, Jazz."