Galactospores et Lobothommes : les clefs du bonheur FornienLa légende dit que Calderon était à l'origine une expérience visant à lutter contre la petite vérole, qui faisait alors des ravages sur Fornia. Planête poubelle d'un empire aujourd'hui disparu, rares étaient les chercheurs et les médecins qui s'y préoccupaient de santé publique. Son "père" pourtant, n'hésitait pas à voler de temps en temps un foetus au hasard d'un ventre afin de pratiquer quelques travaux de biochimie. C'est ainsi que vînt au monde
Cyto
ALbumine
Delta interf
ERON "C.AL.D.ERON" v.3.16.214 au sein du ventre délicatement chauffé aux infrarouges d'une couveuse RACAL 320b d'occasion.
Soyons franc, l'expérience fut un nouvel échec pour le savant, qui n'éradiqua pas le virus de la variole avec son nouveau composé, et décida donc de se débarrasser de l'embryon en l'incinérant comme bien d'autres auparavant. L'instinct de survie de Calderon, ou plus probablement la maladresse et une ébriété avancée du savant, firent que ce dernier vit sa blouse prendre feu et le transformer en torche vivante ... qui virevoltant de douleur embrasa tout le laboratoire... incendie qui se propagea du laboratoire à tout le quartier.
Mais Calderon, quoi que très gravement brûlé, se remit de ses blessures dans les décombres, se cachant dans les égouts et se nourrissant de rats et de vermine. Il erra longuement dans ce coin de cité abandonné et, livré à lui-même, il apprit à lire dans les vieux journaux et les restes de livres qu'il trouva. Il observa discrétement, étudia, volant sa subsistance tout autant que les supports de son savoir naissant. Puis un jour, il découvrit, au hasard de ses errances souterraines, un accès à la grande bibliothèque nationale
"Sang Froid, Mythe et Rang". Il y revint la nuit... durant cinq ans. Ainsi à 11 ans, il avait appris tout ce qu'il y avait à apprendre de la physique, des mathématiques, de l'intelligence artificielle, de l'électronique, de la biologie, de la chimie, de l'astrogation, de la politique, de la religion, et de la cabrettoculture de masse. Et c'est à cette dernière science qu'il décida de se consacrer pleinement, car de loin la plus difficile et la plus méritoire !
Il quitta la cité, marcha longuement et trouva refuge dans une grotte à flanc de colline. Il fabriqua ses propres outils et instruments, et alla affronter seul sa première cabrette sauvage... qui le dévora. (Un autre article récemment publié sur les cabrettes vous permettra d'imaginer les tortures que Calderon subit alors !)
La chance pour lui fut que, comme pour l'incendie de sa naissance, le monstre laissa de lui assez de chairs intactes pour qu'elles se régénèrent à force de temps et, quelques mois plus tard, ayant survécu à un nombre invraisemblable d'attaques de limaces, fourmis, punaises et autres bestioles croustillantes qu'il boulotta le temps de reprendre forme presque humaine, il se ressaisit et dompta finalement sa fichue cabrette !
Quelques mois plus tard, il dirigeait sa propre cabretterie, et vendait ses fromages délicieux ainsi que son alcool de foin sur les marchés locaux, dégageant un bon profit, tout en rêvant de gloire, de sang, de carnages cosmiques, de viols d'étoiles, et aussi d'un banjo à trois cordes.
Enfin, bref, quelques années plus tard, son génie et son aptitude à survivre au poison, à l'électrocution, au poignard entre les omoplates et autres mignardises politiques, lui permirent d'accéder au poste suprême de
grand chandelier (celui qui tient la lumière qui fond et coule entre ses doigts) de la Nouvelle Grenoble, Capitale de Fornia, après avoir été respectivement Président du Syndicat des Cabrettoculteurs, présentateur d'holotélé sur Téfol 1, chanteur de charme, et Ministre des Vidanges.
Il y eut quelques guerres, une étrange pandémie de petite vérole à l'origine inconnue, pleins de morts, des enfants en pleurs, des gens au regard éperdu lancés sur les routes, des cris, des chuchotements, quelques râles, et finalement la grande obscurité toute noire où on voyait plus rien.
Puis la lumière revînt ! Emise par Baka, le Dieu qui parlait par la bouche de Calderon... OOOOOOH !!!
Il instaura le
dogme bakaïque et put enfin tranquillement diriger le monde sans avoir à se soucier de l'opinion des autres. Il créa la légion des
Kuennlairs, guerriers saints et martyrs en puissance, adeptes du cuir, du port de la moustache virile, et de l'autoflagellation, qui ont pour usage de prier en se prosternant, le postérieur tourné vers la statue radioactive géante du Seigneur Calderon en érection (eh oui, on parle d'une érection de statue, vérifiez dans le dico !) en signe de grande confiance et d'ouverture d'esprit ! (Enfin d'esprit... on se comprend)
Avec le temps cependant, il se rendit compte que son peuple, oppressé, n'était pas très heureux. Se replongeant dans ses chères études, il instaura la
lobot"hommie". Une petite opération peu après la naissance, un injecteur de neuroïne à la base du cervelet pour récompenser le lobothomme joyeusement productif ; une conception totalement in vitro par clônage de masse (ce qui avait l'avantage de pouvoir définitivement se passer des femmes, ces créatures imparfaites et si péniblement bavardes, qui l'ennuyaient depuis toujours à cause de la petite taille de son... euh oui bon, bref, passons !)
Son empire se développa et le besoin de nouvelles terres se faisant sentir, il mit alors en place son
plan d'expansion galactosporique où chaque nouvelle colonie serait calquée sur le modèle quasi parfait de Fornia. La suite, à peu de choses près, vous la connaissez.
Ahhhh, qu'il est bon de règner sur 250 milliards d'esclaves dévoués, qu'on peut tout aussi bien jeter en pature aux cabrettes, que récompenser par un orgasme électroniquement induit, ce, sans risquer de finir noyé dans de la sauce barbecue, ou critiqué dans la presse (qui n'existe plus de toute façon, suite à un commandement de Baka)
Et dire qu'il s'en trouve dans la galaxie qui, après l'avoir rencontré sur Lorya, disent de lui que c'est juste :
"un sale pédé refoulé, névrotique et mégalomane".Enfin, on n'a pas inventé le satomisateur pour agrémenter les jardins publics !
Sur cette illustration, une section spécialisée de Kuennlairs. (Reproduction autorisée par l'agence "Oh mes gars")