Le Démon Meyhd, essayant de baisser discrètement sa tête ébouriffée pour apercevoir quelconque surprises coquettes du coté des dames, releva sa tignasse en entendant que les Thelios étaient pointés du doigt.
Se disant que l'interlocuteur valait peut être plus la peine des pour-parlés que la précédente crevette, il décida de se lever, et prit la parole tout en descendant les marches :
"Déjà, vous n'êtes pas censé l'ouvrir selon le seigneur Ronron, vous n'êtes pas concerné à ce qu'il parait, mais passons.
Quant a vous Thélios... politique du canon... Vous me plaisez.
Vous voulez un argument de choc ? Il ne comprenne que ça. Regardez, une petite maladresse diplomatique belliqueuse, et c'est l’esbroufe général. Alors, sérieusement, quand nous sommes conviés à une assemblée, pour entendre que nous sommes vilain et qu'on nous enlève notre hochet, j'ai envie de dire.. "Soit, fait donc, mon prochain hochet, ce sera toi".
Vous suivez le raisonnement ? Nous respectons l'image qu'ils veulent transmettre, sauf qu'au lieu de plier l'échine sous les accusations et d'essayer de changer cela, nous poussons à l’extrême, et je peux même vous dire mieux... ça marche."
Évitant finement un crochepied de son frère Cehs en passant devant lui, il continua en levant les mains, tout sourire :
"Nous sommes les offensés, nous nous défendons, répliquons par des arguments du même registre, et sommes en faute ? Non non non, ça ne va pas. Nous qui sommes prêt à l'entraide, qui avons même participés au financement, sommes tournés en profiteur ? Nous serions privés des fruits d'un travail qui se dit commun ? Non non non.
Nous sommes prêt à l'entente comme je l'ai dit, en tout les cas pour ceux que j'ai la chance de côtoyer, mais soyez sûr d'une chose, ceux qui tenterait de s'opposer à cet effort commun, du genre l'encasqué ou l'autre la bas, serons écrasés, sans sommation. Blocus, rasé, avant poste militaire, rasé, sombres simplets, rasé, pour la forme.
Vous voyez, la politique des canons, il n'y a que ça de vrai."
Arrivé devant le seigneur Technocrate, son sourire disparu. Visage fermé derrière ses lunettes teintés, il paressait plus sombre qu'une tombe. Il enchaina :
"J'ai cru comprendre, mon ami, que nous étions nouvellement en guerre, n'est ce pas ? Pourriez vous m'affirmer, en ces temps difficile, qu'avec cette passade, aucun acte hostile ne sera perpétré et que flottes Thelios et Leanths vogueront côtes à côtes contre l'envahisseur Cetyn ?
Je ne crois pas, malheureusement. Et pourtant, vous êtes ici, à prôner le rassemblement et la revues des acquis de chacun... Vous savez quoi, je vous admire. Aller à l'encontre de l'ambiance générale et tenter de faire changer les choses, c'est honorable. Peu probant, mais honorable. J'étais pour la cohésion, et je le suis toujours, malgré les dires des gus qui veulent le contraire, ceux ci."
(Désignant les quelques seigneurs RCA opposés, de l'autre coté de l'estrade)
Relevant légèrement la tête, les plus proches pouvaient distinguer ses yeux ardents à travers ses petites lunettes, pourtant opaques, à croire que son regard s'intensifiait :
"Faisons un marché, disons que tout les seigneurs ici présent abandonnent leur projet stupide de fermeture de porte, que de toute façon ils ne seront pas capable de tenir, et nous nous engagerons à tourner nos canons en direction de l'envahisseur Cetyn, plutôt que sur leurs têtes d'employés de bureau. Je trouve que c'est une réponse concrète à une offense concrète.
C'est équitable, n'est ce pas ? C'est à eux de choisir, disons que nous jouons à quitte ou double, acceptez, ou périssez. Quoique la dernière option me délecterait d'un bien beau spectacle."
Son regard s'intensifiait réellement, il avait toujours été stimulé par les marchés.
S'asseyant sur le pupitre, il retira son chapeau et l'y posa, tout en intimant légèrement plus bas au Technocrate :
"Voilà, je n'ai rien d'autre à dire, permettez que je puisse vous tenir quelque peu compagnie en ce centre, je suis impatient d'abattre les opposants qui se manifesteront. Disons que c'est... pour l'intérêt commun."
Joignant les deux mains sur ses cuisses, un Meyhd passablement aguicheur regarda les tribunes et déclara :
"Messieurs, c'est à vous !"
"Moi déféquer sur Cehs."