Die Freien Herzogwelten Hanseatischen Konföderation

Présentation de personnages, d'alliances, dialogues et intrigues se passent ici.

  • Une sonnerie claqua violemment dans la cabine du Médecin Principal Jørgen Møller. Dans l'instant qui suivit, le néon crépita péniblement, éclairant son visage tiré de fatigue. Juste au dessus, une enceinte dénudée commença à beugler des consignes automatisées en danois entrecoupées d'interventions du commandant du Scharnhorst.
    Jørgen se leva péniblement de sa couchette, attrapa sa combinaison d'officier de santé qu'il enfila difficilement. Ces réveils brutaux et incessants l'épuisaient. Il se sentait vieux. Ouvrant son casier, il coiffa ses cheveux blancs dans le reflet d'un miroir émaillé. Le conseiller des grâce lui renvoya un regard fermé. Ses yeux, qu'un front crevassé surplombait lourdement, raclèrent son visage buriné par les échecs. Violemment enfoncés dans ses orbites, ces deux globes d'acier n'offraient aucune prise : ils n'étaient ni rieurs, ni tristes, ni même fatigués. Ils étaient, seulement. Une femme aurai lu du regret dans ce regard, mais cela faisait longtemps qu'aucune femme ne traversait plus la vie de Jørgen Møller.

    Le haut-parleur le tira de ses réflexions : une voie synthétique annonçait l'état d'impesanteur et le risque de dépressurisation. Prestement, Jørgen clipsa ses lourdes bottes électromagnétiques et se glissa dans la coursive attenante, bondée d'officier guère plus frais. Son subalterne, l'Interne des Hôpitaux des Armées, se précipita vers lui :


    Herr Møller, il le salua d'une bref inclinaison du buste, le PC machine a alerté la timonerie il y a six minutes d'une explosion et décelé une dépressurisation dans le compartiment moteur.

    Jørgen acquiesça d'un hochement de tête, tous deux suivant le flot d'officiers et quartier-maîtres.

    Le dernier relevé fixait la dépressurisation à 18%, pour l'instant stabilisée. Deux opérateurs machines ont été blessés par l'explosion et été évacués avant que le compartiment machine ne soit scellé. Un des mécaniciens a été porté manquant et ne répond pas. Ne sachant s'il a réussi à s'équiper de son masque à oxygène, le système de gaz inerte n'a pas été activé ce qui rend toujours très élevé le risque d'explosion.

    Les deux hommes arrivèrent au pont intermédiaire du Scharnhorst et pénétrèrent l'infirmerie. Trois marins, nerveux, avaient allongés leurs camarades, que l'hypoxie rendit inconscient, sur les table chirurgicales. Jørgen soupira intérieurement, remonta ses manches et entreprit avec son assistant de se désinfecter les mains.





    Jan Petersen n'était d'ordinaire pas un homme nerveux. Ses supérieurs le disait intransigeant de lui-même, n'outrepassant jamais sa condition. Impeccable en toute circonstance, ce cadre quinquagénaire se savait être vu comme fiable, consciencieux, obéissant et fidèle : et il en tirait une grande fierté.
    Pourtant, dans son costume trois pièce bleu et sa cravate à verte, Jan sentait une sueur froide coller à sa chemise tandis qu'il supervisait de l'arrivée des Bürgermeistern des anciennes colonies prussiennes.

    Car il ne s'agissait pas d'une rencontre ordinaire.

    Quatre siècles s'étaient écoulés depuis la mort du Reichskanzler Joseph Krupp. La disparition de l'homme à la poigne de fer avait condamné le Reich. Ses successeurs, accaparés par des luttes intestines, n'avaient su juguler les dissensions coloniales. Le gouvernement n'arrivant à tenir une ligne de conduite, les grèves se multiplièrent, paralysèrent l'économie ; des famines ébranlèrent les populations ; l'armée déserta ; les revendications séparatistes renversèrent les administrations régionales ; finalement le régime fédéral tout entier tomba.

    Aujourd'hui, les Bürgermeistern - Maires- se réunissaient sous l'initiative de la Weltstadt - Ville-Monde - Lübeck, la plus entreprenante des anciennes colonies germaniques. Jan Petersen représentait le Bürgermeister de Lübeck, parti il y a deux semaines à bord du Scharnhorst pour une audience au conseil des neufs duchés.

    Un fonctionnaire informa Jan de l'arrimage des dernières navettes, certaines délégations étant venus en cargo, et de l'incident survenu à bord du Scharnhorst. Lorsque la salle fut comble, Jan se leva. Il s'exprima simultanément dans un parfait allemand, hollandais et letton, que nous traduirons en Galactique Standard Universelle par soucis de clarté :

    Mesdames et Messieurs, je vous remercie avant tout de votre présence. Notre situation devient de plus en plus complexe, l'aérospatial n'y échappe pas, et je sais que certains d'entre vous ont du recourir à des lignes de fret pour venir. Johan Nielsen, Bürgermeister von Lübeck, m'excuse également de ne pouvoir tenir cet événement, il est actuellement en déplacement politique pour le bien de cette assemblée et subit une avarie technique qui l'empêchera de nous joindre par télétranscription.

    Jan humecta ses lèvres et reprit.

    Personne n'ignore les efforts que nous entreprenons ici à Lübeck pour favoriser les relations entre les différentes Weltstädten. Malheureusement, nous ne sommes jusqu'à présent arrivé qu'à maintenir au mieux un contact incertain. Mais les temps changent, et l'autarcie dont nous nous targuions risque de nous perdre. Trois thèmes nous ont réunis : notre sécurité, notre politique extérieur et notre profit.

    Aujourd'hui, le contact a été perdu avec les Royaumes de Bavière, la Province de Schleswig-Holstein et de Westphalie, le Grand-duché de Bade et de Hesse. Nous ne pouvons que craindre qu'un belligérant territorial ait renversé et colonisé nos cousins. Si nous nous accordons tous pour vouloir préserver notre indépendance, force est d'admettre que nous ne pouvons assurer de façon isolée notre intégrité. Seuls, nous n'avons pas les moyens financiers ou technologiques d'assurer le fonctionnement d'une armée professionnelle, d'équiper une flotte de guerre et de soutenir son coût logistique. Certains d'entre-nous ont certes eu la chance d'hériter d'une logistique militaire et aérospatiales, mais qu'en est-il aujourd'hui ? Il s'agit de bâtiments vétustes, fatigués, souvent interdit d'arrimage car ne répondant plus aux normes de sécurités. Cinq sont déjà tombés, devrons-nous attendre que vous soyez menacé pour réagir ?

    Quand est-il de notre politique ? Malgré nos parcours divergents, à la chute des administration nous avons tous privilégié un recentrement à la poursuite de la politique de nos anciens preußischen Verwalter. Si cette direction a été nécessaire pour restructurer nos sociétés - voir même canaliser les révolutions culturelles - elle l'a été au détriment de nos politiques extérieur. Nous avons perdu nos contacts, nous n'avons jamais été reconnu comme État autonome par choix.. ou par contrainte. Beaucoup d'entre-vous objecteront que ce "choix" est assumé, que vos gouvernement sont désintéressés des faits extérieur à votre propre existence ; mais ce désintérêt est réciproque. En choisissant l'isolement, vous renoncez à vos droits que la communauté galactique pourrait vous apporter, ce qui nous renvois à la protection de notre intégrité. Depuis plusieurs siècles, les duchés étendent leurs territoires et viennent à toucher nos terres : plutôt que d'attendre passivement le pillage et l'extermination de notre peuple dans leurs chantiers coloniaux, saisissons cette chance pour nous vassaliser et garantir non seulement notre autonomie, mais un appuie politique et militaire de choix.


    Le Bürgermeister de la Province de Posnanie toussota brutalement, coupant Jan, et prit la parole :

    Je crains comprendre où votre discours nous mène, Herr Assistent, et je crains tout autant de ne pas en apprécier la tournure. Nous avons souffert de l'hégémonie de la grande Prusse durant des siècles, parfois en payant le prix de notre insoumission par le feu nucléaire, et il nous a fallu tout autant pour reconstruire une politique saine. Nous venons tout juste de panser nos plaies.. Et vous voudriez instaurer un nouveau Diktat !

    Un vif éclat de colère traversa l'assemblée que Jan Petersen couvrit difficilement.

    Nous ne proposons pas une nouvelle hégémonie, mais une confédération...

    Et qui la dirigera ? Lübeck ?
    Scanda le Bürgermeister.

    Vous posez la mauvaise question : ce n'est pas qui, mais ce qu'elle dirigera qui est important. Votre politique planétaire ne sera pas affectée ; votre économie sera non seulement toujours entièrement votre, mais également favorisée ; votre intégrité sera garantie par une armée fédérale à laquelle nous cotiserons tous ; mieux encore, l'établissement d'un régime confédéral permettra l'investissement d'une fonction publique partiellement commune, la création de lignes fiables et défendues de biens et de personnes au sein, puis vers l'extérieur de nos terres, nous enrichira culturellement, militairement mais surtout financièrement.

    Les élus s'échauffèrent avec tant d'énergie qu'il fallut évacuer la salle. Quelques heures plus tard, épuisé, Jan Petersen s'écroulait contre un fauteuil en daim dans son logement. Faire revenir le calme au sein de l'assemblée n'avait pas été chose facile, mais les discussions avaient finalement pris bonne allure. Au delà de l'appréhension première - et légitime - que le fantôme du second empire germanique - Das Zweite Germanische Reich - ne ressurgisse, les Bürgermeistern approuvaient globalement l'initiative.. Sur son principe.

    Bien sûr, tout restait à faire ; créer les organes politiques, édicter suffisamment de barrières législatives pour interdire l'ascension d'un Weltstadt aux dépends d'un autre et rassurer les Bürgermeistern, négocier les cotisations, informer et rassurer les populations, faire accepter aux duchés voisins l'existence de la confédération...

    Un nom avait même émergé. "Hansa" issu du ancien haut-allemand, s'assimilait aux associations de marchands avec une connotation militaire pour l'entraide et la protection mutuelle. Un terme se mariant fort bien à "Anse" s'apparentant aux anciennes guildes commerciales. Ainsi naitrait La Hanse Teutonique - Hansa Teutonicorum - ou Ligue Hanséatique - Städtehanse. Finalement, la Confédération des Mondes Ducaux Libres et Hanséatiques semblait convenir à chacun.

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