A l’heure qu’il est, la date exacte de ce sombre évènement est encore très débattue dans la communauté des historiens de la haute académie impériale, et ce à tel point qu’elle fait l’objet d’une des plus importante controverse de nos temps.
Quoiqu’il en soit, en ce XVIème millénaire, l’année 16192 (TSU) restera gravée dans l’histoire comme LA date qui bouleversera à jamais le destin de la toute jeune Guenosis-Tiri IV.
Depuis quelques jours déjà, trois imposants cuirassés sont visibles dans le ciel vert et dégagé de la région d’Estreaz de la petite Guenosis-Tiri IV. La présence de ces bastions dans le secteur spatial de la petite planète avait provoqué quelques paniques dans les campagnes de la région. En effet, un évènement similaire s’était déjà produit il y a des centaines d’années de cela. Cet évènement n’est que très vaguement abordé dans les livres antiques, et presque absent des grimoires de la grande bibliothèque d’Ahron, capitale de Guenosis-Tiri IV, et seuls quelques sages de l’académie se souviennent de cet épisode de la vie de la petite planète. Un matin, une corvette fut larguée d’un cuirassé, visiblement le plus imposant des trois. Bien que quelques curieux aient remarqué le passage d’un engin volant encore inconnu dans le ciel, la corvette se posa en toute discrétion sur le tarmac de la petite base aéronavale de la capitale.
Deux blasons faisaient figure sur la corvette couleur chrome. Le premier était facilement reconnaissable à sa flamme, c’était naturellement celui du cercle Leanth. Mais quant au second blason, plus petit cette fois, personne ne s’en souvenait. Il n’évoquait rien à personne mise à part quelque sages de la cité, qui avaient dû voir ce blason dans des livres mythiques, d’un autre temps, retraçant probablement les anciennes croisades de grandes familles ou quelque chose comme ça. Ce blason représentait en jaune vif sur un rouge pétant une sorte croix mystique. Celle-ci possède une basse très large, et de part et d’autre, on pouvait y voir deux pans verticaux. En son sommet, dominait une grande flèche qui pointait vers le ciel. Sont-ce les armoiries d’une ancienne famille, venue asseoir leur pouvoir après être demeuré des siècles dans le silence. Ou bien est-ce le symbole d’une nouvelle guilde ou tout autre parti politique venu instauré leur influence ? Personne ne le savait. Quoiqu’il en soit, ces armoiries semblaient présager un radical changement pour cette planète encore indépendante…
La trappe arrière du vaisseau s’ouvrit net un bataillon armé en sorti. Les soldats qui en sortirent s’alignèrent en deux rangées distinctes, de sorte à former une allée. Ils attendaient, alignés et stoïques. Ils avaient le regard haut et tenaient avec leur bras droit un fusil d’assaut, comme pour dissuader de tenter quoi que ce fût. Dans le tumulte et les chuchotements qui se faisaient entendre dans la foule paralysée et agglomérée autour du vaisseau, un homme pas très grand mais charismatique sorti par la trappe alors déployée et s’avança entre ses soldats. Il était un home aux cheveux noirs comme la nuit et avait les yeux d’un bleu profond. Il portait une doudoune rembourrée et avait un col en fourrure, et l’on pouvait deviner qu’il provenait d’une contrée glacée de l’espace.
Il avançait lentement jusqu’à atteindre une petite estrade.
Dominant la foule de plusieurs centaines de personnes, il prit la parole :
« Hum hum... Je suis Garvleiz, empereur et héritier légitime de Guenosis-Tiri IV. J’aurais aimé que vous me voyiez comme autre chose qu’un dictateur, plus comme un nouveau chef. »
Ne raffolant pas des longs discours politiques, Garvleiz s’en retourna à sa corvette qui s’envola aussitôt en direction des cuirassés, ne laissant derrière lui qu’un nuage de poussière et la foule perplexe de cette annonce.
Puis, plus rien. Etait-ce un rêve ? Sûrement pas puisque une heure plus tard, ce furent quelques centaines de corvettes qui atterrirent…