Une des faces cachés du pouvoir

Présentation de personnages, d'alliances, dialogues et intrigues se passent ici.
Sam Jan 02, 2016 5:31 pm

  • [HRP] Petite précision : ce RP n'est en aucune façon affilié à l'Union d'Hoenskar [/HRP]

    Année 221 après la Fondation

    Bonjour à vous cher lecteur, que vous soyez de ce monde ou d’un autre. Bien que ce dernier cas soit peu probable vu que notre planète n’est affiliée à aucune faction. Je suis Oskan Meiiran, membre d’une branche cadette de la famille Meiiran vassale de l’empire Baleilan depuis sa fondation.

    Par ce texte je souhaiterais vous parler d’un évènement en particulier, ou plutôt d’un règne, toutefois je vais d’abord vous présenter assez rapidement l’ascension au pouvoir de ma famille comme il me l’a été demandé par le dirigeant de cette dernière.
    L’histoire de ma dynastie commence lors de la fondation de l’empire Baleilan, il y a 221 ans. Ce jour-là mon ancêtre, qui fut plus tard connu sous le nom d’Haldir le magnifique, reçut des mains de l’empereur la souveraineté sur les terres du duché de Nikaia. Gage de sa loyauté envers l’empereur dont il devint le vassal.

    Au fil des ans et de ses dirigeants le duché s’agrandit par la conquête de plusieurs comtés voisins, que ce soit par les armes ou par le mariage. Cependant cette croissance connut un arrêt brutal entre la fin du règne du petit-fils d’Haldir et le début de celui de son arrière-petit-fils. Le père de ce dernier avait entrepris des guerres coûteuses, laissant le duché exsangue, tant militairement que financièrement.

    Lors de l'accession au pouvoir du duc Stephen II, qui serait plus tard connu sous le nom de “L'apôtre”, à la mort de son père Alexandros, terrassé par le typhus, le duché était bien mal en point. Les routes étaient infestées de bandits et les taxes n'étaient plus perçues qu’aléatoirement. Comble du malheur Stephen était alors trop jeune pour régner et de fait un conseil de régence dirigea le duché jusqu’à ce que le duc soit en âge de gouverner. Si ce conseil n'améliora pas la situation, il ne la détériora pas non plus et c'était tout ce qu’on pouvait lui demander.


    Lorsqu’il fut enfin en âge de gouverner et jusqu’à sa mort, Stephen passa l’essentiel de son temps à gérer le duché. Épongeant les dettes de son prédécesseur, rebâtissant une économie solide et pacifiant ses terres des bandits de tout poil. Il laissa aussi de nombreux enfants, multipliant du même coup le nombre de branches cadettes au sein de notre famille. De fait la majorité des comtés du duché de Nikaia était gouverné par des membres de notre dynastie.

    Malgré le nombre d’enfants que lui avait donné son épouse, il s’arrangea pour que chacun de ses sept rejetons soit convenablement marié. Mariage classique pour les hommes, matrilinéaire pour les femmes. Deux de ses filles épousèrent même des princes issus de royaumes indépendants de l’ouest. Et par plusieurs coups du destin les enfants issus de ces unions accédèrent au trône de ces royaumes.

    Cependant leurs vassaux, issus de culture et de religions différents de leurs nouveaux maîtres, n'apprécièrent guère cet état de fait et les guerres civiles ne cessèrent jamais vraiment au sein de ces royaumes depuis ce jour.

    La branche de notre dynastie ayant accédé au trône du royaume de Loarda finit par être vaincu par l’un des nombreux prétendants locaux au trône. Ils parvinrent à conserver un petit duché au nord de ce royaume. Mais seul et sans allié, ils durent nouer alliances et mariage peu avantageux et leur influence décrut peu à peu jusqu’à ce qu’ils disparaissent.


    Les choses se déroulèrent mieux pour l’autre branche au sein du royaume de Meleven. Bien qu’ils aient perdu le trône une fois, ils revinrent à la charge quelques années plus tard et reprirent de haute lutte leur titre royal.

    Ce dernier évènement s'était déroulé lors du règne du grand-duc Stephen III dit “le juste”. Celui-ci avait annexé plusieurs nouveaux comtés au duché et, l’un des plus grands exploits à ce jour, il avait mené une guerre face aux païens de l’est, leur enlevant l'équivalent de quatre comtés. Devant cette montée en puissance, l’empereur d’alors lui accorda le titre de grand duc de Nikaia.

    Il faut savoir que cet empereur était un membre de notre dynastie, l’empire pratiquant la monarchie élective en tant que loi de succession. Et il fut le plus grand empereur que l’ont connu à ce jour. Stabilisant l’empire et fédérant ses vassaux en une force que nul n’aurait crue possible.

    Toutefois, malgré ses jeunes années pleines de gloire, l’ombre guettait le grand-duc Stephen. Au milieu de sa vie il commença à souffrir de crise de démence aussi violente que courte. Ces crises devinrent de plus en plus fréquentes et de plus en plus longues. Ses moments de lucidité devenant rare il instaura un conseil de régence tandis que sa femme se retirait en ses terres d’Attaleia, emmenant leurs deux filles.


    Lui et son épouse ne s'était jamais aimé, c'était un mariage politique, et lorsqu’ils furent séparés par la distance l’espoir de voir naître un héritier mâle disparu. La situation perdura de nombreuses années, jusqu’à ce que ça femme meure de maladie. Alors ses filles revinrent à la cour, amenant avec elles les maris que leur avait choisis leur mère. Cette dernière, dans sa bêtise, avait fait l’erreur de marier ses filles non pas selon un mariage matrilinéaire mais classique. De fait tout enfant naissant de ces unions appartenait à la dynastie du père. Lorsqu’il en fut informé, le grand-duc Stephen hurla de rage, et le peu de raison qui lui restait le quitta à jamais.

    À sa mort, sa fille ainée prit la couronne ducale. Martha la cruelle, comme on la surnommerait plus tard, tenait bien plus de son père que de sa mère. Et elle savait que si elle ne faisait rien, le duché tout entier tomberait entre les mains d’arrivistes n’ayant aucune légitimité à le gouverner.

    Ainsi nous en venons enfin à ce dont je voulais vous parler, la cruauté que peut impliquer le pouvoir.

    Elle commença par aller voir le dirigeant de notre foi pour faire annuler son mariage mais il refusa. Ne s'arrêtant pas à ce premier échec elle commença à passer beaucoup de temps avec lui, ce qui n'était guère apprécié par de nombreuses personnes. Elle fit tant et si bien que lorsqu'elle lui redemanda de dissoudre son mariage, il accepta sans difficulté. Le scandale n'éclata jamais vraiment mais les rumeurs allèrent bon train.


    Une fois débarrassé de son mari, qu’elle n’avait jamais aimé, elle se remaria avec un prince étranger qui lui donna rapidement un troisième fils. N’ayant pas fait la même erreur que sa mère, elle avait conclu un mariage matrilinéaire. Cependant il restait encore un obstacle avec que ce nouveau fils devienne l'héritier en titre du grand-Duché. Il fallait qu’elle se débarrasse des deux fils de son premier mariage.

    Inventant quelques prétextes fumeux elle les fit emprisonner, puis castrer. On raconte que leurs cris furent entendus dans tout le duché. Je suis heureux de ne pas avoir été présent ce jour-là. Le cadet n’avait même pas encore l'âge de raison !

    Bref, elle avait sauvé le duché. Mais pour cela elle s'était aliéné l’ensemble de sa cour et de ses vassaux. Usant d’un subtil mélange d’intrigue, de complot, de négociation et de menace elle parvint à maintenir l’ordre. Son règne fut une heure sombre dans l’histoire de notre famille.

    Quand l'aîné de son second mariage monta sur le trône à la mort de la duchesse, ses vassaux soupirèrent de soulagement. Son fils ne pouvait être pire qu’elle. Et il leur donna raison. Sous son règne avisé, le grand-Duché prospéra.

    Par sa bienveillance et son empathie il parvint même à occulter le souvenir du règne de sa mère. Toutefois ce dernier doit survivre, c’est pour cela même que je rédige ce texte sur l’ordre du fils de la duchesse. Car c’est une leçon. L’exercice du pouvoir n’est pas une partie de plaisir et ceux qui l’exercent sont souvent bien plus malheureux que ceux qu’ils dirigent. Les décisions doivent être prises rapidement et il n’y a pas de retour possible, une fois fait il faut vivre avec ses choix, aussi cruels et difficiles sont-ils à donner et à supporter. Peu de gens peuvent comprendre cela, car c’est une des faces cachées du pouvoir. Toutefois n’aller pas croire que je défend la duchesse, ce qu’elle à fait était atroce. C’est son désir de sauver son duché qui l’a poussé à faire ces choix. Et même si cela ne l’absous pas de ses crimes cela nous permet de comprendre ses motivations. Et l’atroce réalité qu’implique l’exercice du pouvoir.
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    Rand Faylinden
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