“L'holo transmission est trop risqué Ogar. Tu vas lui remettre ce papier en main propre. Lorsque tu le feras, ne l'appelle pas Empereur, Oranor suffit. Ils l’ont réveillé depuis peu. Il doit être de mauvais poil, ne parle que s’il te le demande. Maintenant écrit :
Nous ne savons pas sur quel monde d'Aelden les premiers autoritaires se réunirent. Faisant fi des factions et des gouvernements, leurs idéaux dépassent toutes les frontières. La haine ancestrale du voisin, est devenue la haine de cetyn au détriment de notre nation. Nous ne sommes donc pas les seuls, d’après nos sources, d’autres empires sont touchés. La principale cause semble la peur de cetyn.
L’absence de protections militaires pour les plus pauvres ne jouait pas en faveur des dirigeants ohaniens. Les autoritaires sont des fanatiques anti cetyn. Ils prônent un regroupement des factions contre cette menace et ce quelle qu’en soit le prix. Ces idées ont pris racines des castes inférieurs jusqu’à notre élite.
Quoi qu'il en soit, la gestion de l’empire par votre frère a aggravé la situation au point que les autoritaires se sont infiltrés dans les plus hautes sphères de notre société. Il les a affamés, puis a doublé les rations pour les amadouer. Il a exécuté publiquement les plus durs d’entre eux ainsi que leurs familles. Il les a privés de travail et leur a interdit les postes importants. Il a essayé de les exilés sur des mondes plus hostiles les uns que les autres. Votre frère a oublié qu’il affrontait avant tout des melrehns me semble-t-il.
La victoire sur la forteresse a calmé les esprits du moins c’est ce que nous pensions. En retour, il a malheureusement cédé en leurs donnant des postes de chercheurs. Ils ont eut accès aux débris de forteresse, ils disposaient de moyens illimités. Vous connaissez le résultat, Oranor. La paranoïa s’est aggravée avec l’apparition de ce vaisseau, construit en secret par les autoritaires. Tout ohanien ne partageant pas les idées de l’ACA peut être accusé de comploter avec cetyn. La sécurité a disparu sur Kel-Morian, où l'on assiste à des scènes de chaos chaque jour. Je vous envoie ce rapport que vous m’avez demandé avant votre mise en stase. Sachez que nous ne nous reverrons probablement pas. Que l’ombre vous accompagne.
Maintenant va vite, quitte ce monde avant qu’il ne soit trop tard.”
Ogar regarda une dernière fois son maître qui lui avait tout appris. Il savait qu’il ne le reverrait plus, lorsqu’il ouvrit la porte il entendit des militaires vociférer des ordres. Il ne reviendrait plus jamais sur Kel-Morian.
Passerelle de commandement du cuirassé Amiral “Le Raynor”.
L’Oranor regardait “La chose”. C’est comme ça qu’il avait surnommé la forteresse. Il avait dormi durant plus d’un siècle, encore groggy par l'effet de stase, il avait du mal à réaliser ce qu’il voyait. Il gardait dans ses mains la lettre de l’archiviste, les nouvelles ne l’avaient pas franchement rendu plus aimable.
À ses côtés l’Amiral et le jeune Ogar restait là, impassible.
Il se leva et fixa l’Amiral Shoridan qu’il n'avait pas vu depuis la dernière grande guerre.
“On ne pensait pas pouvoir faire pire la dernière fois, n’est ce pas ? Il semblerait que mon frère se soit laissé emporter par son addiction pour ce jeu virtuel stupide. En tout cas Shoridan, je te remercie de ne pas utiliser notre station sur Kel-Morian. Nous avons besoin d’hommes, qu’importe s’ils sont devenus fous nous en avons besoin. J’imagine qu’il va falloir la jouer fine. Nous n’avons personne de qualifié pour cette discipline qu’est la “diplomatie”. Je vais donc t’envoyer toi, Shoridan, chez le Narl. Tu lui expliqueras la situation, il parlera au nom de la confrérie. J’imagine que tout Aelden est au courant de l’existence de cette “chose”
“Absolument. Votre frère a perdu le contrôle des médias dès le début de la crise. J’irai voir le Narl, je m’entend bien avec lui. Je vous conseil de préparer un budget...de reconstruction.”
L’Oranor haussa un sourcil, ce genre de conseil ne lui plaisait pas mais qu’importe.
“Je vois où tu veux en venir. C’est en effet une constante remarquable que de vouloir détruire ce qui est unique. Comment s'appelait l’autre chose déjà ?”
L’Amiral réfléchit quelques secondes avant de répondre.
“Hum, la cité des dieux.”
“La cité des dieux, ah oui je me souviens maintenant. Fort bien, la situation a une odeur de fosse de traitement des eaux usées mais qu’importe nous avons connu pire. Tiens, voilà que Dvegar daigne me répondre, c’est étrange.”
Le vieil homme connu et reconnu de tous comme étant le chef de la confrérie apparut en holo transmission, il était immobile et ne disait rien.
“Il y a un problème avec la réception ?” dit l’Amiral.
L’Oranor plissa les yeux et répondit :
“Non, attend juste un peu.”
Soudainement, Dvegar éclata de rire, lâcha juste un “non” puis l’image se coupa.
“Que lui avez-vous demandé?”
“S’il voulait la chose... Rassembler la flotte, nous partons pour le Verdon. Toi le jeune tu restes, tu seras mon nouvel aide de camp. Au fait Amiral, cette histoire de soit disant complot xaxaïen à qui nous devons hypothétiquement des zircans n’a rien à voir avec tout ça ?”
“Non rien, Oranor. C’est une légende de troquet.”