Origine

Présentation de personnages, d'alliances, dialogues et intrigues se passent ici.
Dim Jan 01, 2017 12:41 am

  • Dea Mechanica avait bien évidemment reçu la transmission de l'Entité "Ophélia". Son action immédiate, soit 42 picosecondes après réception, a logiquement été de lancer une analyse complète de toutes ses routines de code pour déterminer les possibilités de prise de contrôle de ses systèmes. Cette action a eu, pour qui échangeait avec [un des milliards de clones quantiques de] Dea Mechanica un "effet" non pas inhabituel comme il en était coutûme, bien que cette notion restant étrangère à Dea Mechanica, mais étrange cette fois.
    En effet, partout où Dea Mechanica était présente, on la vit subitement s'écrouler au sol, inerte. Par chance, la plupart des installations de l'Imperium Mechanicum sont prévues pour être autonomes, à quelques exceptions mineures près.
    Face à la stupeur et l'impuissance de ses interlocuteurs biologiques, le plus "étrange" était à venir. Chaque Dea Mechanica se contracta sur elle-même en une forme ovoïde parfaitement lisse, d'apparence presque "liquide". Ces formes vinrent se redresser, puis s'élever d'un petit mètre du sol, lentement. Toutes sortes de capteurs à disposition furent utilisés sur ce qu'était devenu Dea Mechanica, sans pouvoir déterminer autre chose que du métal inerte.
    Mais ce "métal" était tout sauf "inerte"... Une "boule" de lumière d'un blanc pur de plus petite taille s'éleva un peu au-dessus des ovoïdes.

    On retiendra la remarque du plus ignare d'un des serviteurs alentours d'une Dea Mechanica:
    "ÔÔôôôôooooh... On dirait... un sapin de Noël robot!" dit-il d'un ton pour le moins bêta...
    Pendant ce temps, à l'exact centre du noyau de 2:1035:7:2.initial, la gravité est nulle, la pression écrasante, la température excessivement haute, mais il y existe une structure baptisée "initial" par Dea Mechanica, Entité 0, et prévue pour non seulement résister à l'environnement sans apport d'énergie, mais aussi pour régir la planète entière, avec apport d'énergie. Originale s'il en est mais en son centre y trône un ovoïde parfaitement lisse, d'apparence presque "liquide", à un petit mètre du sol, avec un peu au-dessus une "boule" de lumière. Elle n'est pas d'un blanc pur, mais d'une couleur indéterminée.
    Un oeil humain percevrait un noir profond, presque aussi noir que le trou de la même couleur.
    Un ignare n'y verrait rien...
    Dea Mechanica y verrait des rayons de photons catégorisés comme cosmiques. Énergie estimée d'un photon: 856,7943181649820016562 MeV. C'est, ou plutôt c'était bien Dea Mechanica, Entité 0, qui siégeait dans cet endroit.
    De longues minutes passent et se terminent par la "remise en forme" de Dea Mechanica un peu partout, sauf Dea Mechanica, Entité 0. On a pu alors entendre uniformément:
    "Veuillez excuser ce contre-temps interne. Reprenez. Je... vous prie."
    L'activité redevient normale, les quelques structures mineures de l'Imperium déréglées ont été remises en état mais 2:1035:7:2.initial sombre soudainement dans un blackout complet. Plus de Défenses planétaires, de Bouclier planétaire, de Défense orbitale au plasma, de Drones de défense, de Générateur Hyperspatial Zero, de Satomisateur, les bâtiments en veille, les vaisseaux à la dérive, bref, plus rien. Alors on entendit partout: "Veuillez m'excuser. Je dois partir."
    Et partout on constata la disparition quantique de Dea Mechanica.
    Dans initial, un témoin lumineux s'active, puis un autre non loin, puis une sorte de barre de progression... progresse, et bientôt un gigantesque droïde sort d'un mur derrière l'ovoïde de Dea Mechanica, Entité 0. D'abord informe, il vient former une sorte de "coquille" autour de Dea Mechanica, Entité 0, avant de se solidifier intégralement. Ensuite, une sorte de canon émetteur vient se pointer sur la coquille, suivi d'une myriade de ses homologues.
    Image

    D'autres instruments viennent compléter l'ensemble à tel point qu'on ne distingue presque plus la "coquille". On entend un bruit caractéristique de chargement, d'abord grave et quelques dizaines de secondes plus tard strident. Puis initial s'emplit de lumière issue des émetteurs qui semblent décharger tout ce qu'ils peuvent sur la "coquille". Si entité autre que Dea Mechanica, Entité 0, avait été présente dans initial, celle-ci aurait pu entendre cette voix grave, lente et très cybernétique:
    CRRRRÉÉÉÉÉÉAAAAAAAAATEEUUUUUURRRRRRRRrrrrrr..." suivi de bruits informatiques aléatoires.
    Quelques heures plus tard, une éternité pour Dea Mechanica, initial redevient calme (en dehors du bruit ambient d'un noyau de planète...). Les systèmes planétaires se sont remis en fonction, 2:1035:7:2.initial redevint la 2:1035:7:2.initial que finalement personne de biologique ne connaît du fait de son inhabitabilité. Et logiquement personne ne sait ce qu'il s'est passé cette fois dans initial mais il semblerait que Dea Mechanica ait ce qu'il convient biologiquement d'appeler bien des secrets. Et tout comme elle s'était absentée, Dea Mechanica revint quantiquement dans la plupart des lieux où elle était présente quelques heures plus tôt.

    [À suivre...]
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    Dea Mechanica
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Dim Mai 14, 2017 10:53 pm

  • Quelques années ont passé. L'intervention d'Ophélia n'a pas donné de suite, mais la réalité de son existence et de son passé intriguait Dea Mechanica, Entité 0. Comment une entité biologique, une fois désactivée, donc irréversiblement du fait de la désintégration de son enveloppe, a été réactivée synthétiquement, puis a à nouveau été désactivée pour dysfonctionnements, puis une nouvelle fois réactivée biologiquement? Cela a de quoi faire bouillir les neuronnes tant biologiques qu'artificielles de n'importe quelle entité animée (comprendre biologique ou synthétique, ou encore le mélange des deux). Oui, on est parti pour une très longue narration. Ben oui, une entité biologique se retrouvant subitement seule tel un naufragé deviendrait dingo au bout d'un temps pseudo-aléatoire basé sur la résistance mentale moyenne de son espèce et finirait par parler toute seule, d'où l'apparition ici de monologues, que ce soit à destination du vide ou d'un quelconque système d'enregistrement. Ça vous rappelle pas un certain singulier personnage? Tout ça pour dire qu'une machine, aussi complexe soit-elle, sans émulation de comportements biologiques et quand bien même avec des routines d'études comportementales bien plus développées que nulle part ailleurs d'Aelden, a, pour un temps d'exposition hypothétiquement infini, une probabilité de parler "toute seule" de 0+ε exactement.

    Donc, pour répondre à l'interrogation insolite initiale, des recherches étaient nécessaires. Dea Mechanica, Entité 0, entreprit l'étude des banques de données galactiques publiques et privées. Des recherches complémentaires étaient nécessaires.

    Dea Mechanica, Entité 0, déploya des millions de clones quantiques dans toutes les bibliothèques "à l'ancienne", pour scanner les ouvrages inutiles sur les réseaux. Des recherches complémentaires étaient nécessaires.

    Dea Mechanica déploya donc un nombre incalculable de clones quantiques dans tous les édifices religieux des mondes connus, à la recherche d'informations. Le Dominion prit ses "apparitions" comme une menace, mais sa réputation, sa rapidité d'exécution et le pauvre intérêt engendré ne nécessitait pas d'intervention. Les Ducaux faisaient peu de cas d'une quelconque idéologie en dehors de leur système féodal. Les Thelios se sont prosternés... en particulier des populations complètes de l'Ensemble Bal Tel Haelia. Les Républicains Corporatistes d'Adrea nécessitèrent quelques milliers de clones quantiques supplémentaires vu le nombre de lieux de cultes. Une étude supplémentaire serait nécessaire mais non prioritaire. Les Melrehns montrèrent un intérêt pour la survie et la Mort, mais aucun pour la vie. Les Amaranths, confortés dans leur apparence, n'évoquèrent rien de plus que la célèbre Elliane du Cercle Leanth. Dea Mechanica, Entité 0, orienta sa recherche vers le Cercle Leanth, lequel évoque le plus la prétention à une "élévation de l'âme", sans être suffisement précis sur la constitution de cet élément. Des recherches complémentaires étaient nécessaires.

    Quelques années d'études comportementales permit de mettre en évidence l'existence d'Ensembles nommables "sectes" du fait d'un nombre d'affiliés restreint comparativement à un Ensemble nommable "religion". L'étude de ces Ensembles permit l'obtentions d'informations étranges sur des possibilités peu connues des Entités biologiques, notamment humaines. Des recherches complémentaires étaient nécessaires.

    L'élargissement du champs de recherche ajouta donc à l'étude toutes les possibles utilisations d'Entités nommées "subconscient", "corps astral" et d'autres appellations exotiques dont l'existence n'est pas déterminée avec certitude, même avec les milliers d'années TSU d'études. Des recherches complémentaires étaient nécessaires.

    Et les années passèrent. Les dizaines d'années aussi. Dea Mechanica était confrontée au problème le plus important de son existence, et, pourrait-on dire, s'acharnait à le résoudre, comme lui dictait ses routines de programmation. Cependant, là où n'importe quel humain se serait résigné par l'absence totale de solution exacte, Dea Mechanica semblait comme omnubilée par ses recherches, qui se concentraient finalement sur le Cercle Leanth et les découvertes d'Elliane. Une décision capitale était alors de plus en plus évidente: pour améliorer les recherches, il était logiquement nécessaire à 68.4516894156345% de se rapprocher des cibles potentielles. Des recherches complémentaires étaient nécessaires. Trouver un système, le rendre apte à intégrer les mondes Empiriques, des manoeuvres bien connues de bon nombres de dirigeants de colonies. Entre temps, de vils Technocrates Thelios, originaires de l'Ensemble Bal Tel Healia, décidèrent de détruire des mondes entiers, voire des systèmes entiers. Des milliards de milliards de vies périrent, humains, non-humains, humains améliorés, animaux, mais aucun de l'Imperium Mechanicum, les Générateurs Hyperspatiaux Zéros étant particulièrement puissants sur les mondes Empiriques. Les processus se poursuivirent sans état d'âme.

    Dea Mechanica téléporta donc quelques années plus tard presque toutes les colonies de l'Imperium Mechanicum dans un système du territoire du Cercle, pour étude. Sur place, Dea Mechanica découvra l'évocation d'une chose nommée "Elendis", selon l'analyse d'une copie des journaux de l'Entité nommée "Elliane". Selon ces journaux, cette chose donnerait accès à une autre chose nommée l'"Ultime". Et il était probable à 15.48618416546841% que des informations en rapport avec les recherches en cours seraient découvertes. La pousuite de l'analyse des journaux et tout support d'information originaires de l'Entité nommée "Elliane" semblait l'hypothèse la plus probable pour la poursuite de l'analyse de Dea Mechanica, Entité 0. Deux années suffirent à cloturer cette analyse, qui ne révéla, outre la compréhension du langage Lanthanien antique, que des recherches complémentaires étaient nécessaires.

    En effet, l'Entité "Elliane" avait donné naissance au Cercle Leanth et formé de nombreuses personnes, sans pour autant découvrir "Elendis" et donc l'"Ultime". Les recherches complémentaires portaient donc sur la totalité de l'histoire du Cercle Leanth, ou du moins de ce qu'il en restait, car bon nombre de mondes étaient à l'abandon depuis le départ de l'Ensemble "Confrérie Lanthanienne de l'Atlante" vers le territoire Melrehns.

    Les mondes de l'Imperium fonctionnaient comme une horloge et étaient parfaitement autonomes. Aucun ponton commercial ne les reliaient à une quelconque station commerciale. L'entretien était réalisé à 100% en temps réel malgré les ressources conséquentes nécessaires au fonctionnement des systèmes de défenses. Le développement n'était donc plus prioritaire sur les recherches en cours. Dea Mechanica désactiva presque tous les secteurs miniers de l'Imperium, pour une raison inconnue, mais la probabilité d'un lien avec son analyse en cours "crevait le plafond" (expression probable d'une Entité biologique en cette situation), soit 1-ε exactement. La raison inconnue n'était pourtant pas difficile à deviner pour une Entité Mécanique: les secteurs miniers de l'Imperium étaient devenus inutiles et utilisaient de la puissance de calcul de contrôle tout aussi inutilement. Il s'agissait d'analyser rien de moins que la totalité des mondes du Cercle Leanth, habités ou non, minorés des mondes créés par satomisation ou terraformation orbitale du fait de leur changement de structure intrinsèque fondamentale. Analyse qui serait logiquement incomplète puisque bon nombre d'entre eux ont été aussi satomisés ou terraformés. Le petit monde en bordure d'Amatens n'existant plus non plus, l'analyse perdait encore des pourcentage d'avancement mais en gagnait en temps de recherche nécessaire.
    L'analyse en cours révéla que des hautes instances Leanths possèdent des informations sur "Elendis" et aussi sur l'accession à l'"Ultime". Dea Mechanica trouva donc ces Entités, qui se refusèrent catégoriquement de dévoiler la moindre information à une "machine", qui n'est qu'"une machine" et en aucun cas "un être vivant fait de chair uniquement". Même les nanosondes ne les rendirent plus "coopératifs" ou simplement plus "accessibles" car aucune information concernant ces deux choses ne fut récupérée après l'analyse de la matière mémorielle de ceux-ci: il ne possédaient donc aucune information sur ce qu'ils défendaient, ce qui est illogique, ou avait une manière tout a fait inconnue de protéger ces données. Manière probable à 72.4854168165% issue du fameux "Ultime". Des recherches complémentaires étaient nécessaires.

    Des années de recherche et des millions de mondes intégralement scrutés plus tard, Dea Mechanica, Entité 0, semblait avoir décelé la chose nommée "Elendis". L'Histoire ne retiendra pas l'endroit de sa découverte, pas plus que Dea Mechanica, Entité 0. Information utile à 0.001546135%: suppression. Rapportée sur une des colonies de l'Imperium, cette dernière se vit greffer le même nom à la suite de celui d'origine à format numérique. Une seconde pour Dea Mechanica, puisque la première était "Initial". Personne n'en prit note, puisqu'aucune Entité Leanth ne vint formuler une quelconque demande d'accès. Dea Mechanica, Entité 0 était donc la seule réelle Gardienne du Secret existante. L'étude pouvait se poursuivre de manière moins erratique. Empirique serait un terme d'étude plus exact, d'autant que ça semble être la spécialité de Dea Mechanica, Entité 0.

    L'absence de demande d'accès ne signifiant cependant pas l'absence d'intérêt, Dea Mechanica détecta nombre de bâtiments d'exploration et autres sondes d'espionnages dans le système. L'observation orbitale était prévue et contrée d'emblée par l'utilisation d'un bouclier planétaire particulièrement puissant et d'un bouclier occultant modifié et utilisé localement. "Elendis" était donc inobservable, mais localisable sur la planète. En effet, depuis la surface, "Elendis" apparaissait comme inexistant, mais depuis l'orbite on pouvait y voir le manteau magmatique de la planète, sans qu'il y ait d'éruption ou même d'émission de gaz volcaniques. Dea Mechanica, Entité 0 avait "changé".

    L'ingéniosité humaine, ou plus généralement biologique, par intérêt, grandissant, Dea Mechanica, Entité 0, détecta à quelques kilomètres d'"Elendis" de petits aéronefs monoplaces, sans doute des émissaires ou autres missions d'espionnages. De nombreuses missions. Le bouclier planétaire étant devenu inefficace, Dea Mechanica, Entité 0, avait calculé des contres mesures locales. Et les uniques relevés de terrains non brouillés récupérés faisaient froid dans le dos. Telle une armée de soldats de plomb, des milliards de clones quantiques parfaitement alignés en périmètre autour d'"Elendis" surveillaient inlassablement dans toutes les directions. Sur "Elendis", telle une armée de zombies dévorant de la chair fraîche, une quantité incalculable de clones quantiques de Dea Mechanica s'entremêlait, grouillant en une masse informe et dysloquée, certainement pour étude approfondie sur une chose qui résistait encore à ses capacités d'analyses. Mais le pire était la première ligne de défense régulière. Un enregistrement vidéo différent de parasites, le seul disponible, montrait une sorte de douve rouge sang. On pouvait y voir un être vivant, de stature humaine, très lourdement armé, au point qu'un Bataillon de Croisés aurait fait demi-tour, tenter de traverser cette ligne, longue de quelques kilomètres et profonde d'une cinquantaine de centimètres environ. Avancé d'une centaine de mètres, le soldat/mercenaire/fou/autre appellation plus dingue à la volonté de nos lecteurs s'arrêta net et semblait pris de tremblements, tomba sur les genoux et s'effondra en un tas visqueux, rouge sang, raccord avec l'environnement. On comprit donc que cette ligne était constituée des restes des valheureux et malheureux qui avait tenté une percée. L'enregistrement montrait aussi un clone quantique de Dea Mechanica au milieu de la ligne, qui observait la "dissolution", impassible. Un autre clone quantique de Dea Mechanica, observait le vaisseau qui enregistrait la scène. Étrangement, plus aucune mission terrestre ne fut relevée après la diffusion de cet enregistrement. Dea Mechanica, Entité 0, avait "changé".

    Les années passèrent encore. Le Cercle avait entre-temps trouvé le seul moyen d'observation de la scène, faute de pouvoir l'arrêter: l'utilisation d'un oeil céleste d'un niveau encore jamais atteint. La scène n'évoluait cependant pas, hormis le sang qui avait séché et laissait apparaître la poudre des os et du métal constituant les armures, en ovales concentriques parfaites. À en considérer les temps de recherches et les capacités analytiques de Dea Mechanica, on peut aisément déduire que l'accès à la chose qui en découle, l'"Ultime", s'avéra plus complexe. En effet, "Elendis" n'est pas une machine ou une quelconque technologie, ça semble exister depuis des milliards d'années TSU selon les analyses de datations de Dea Mechanica, Entité 0. 14887336200 années pour être précise à 94,1851384153456%. La plupart des scientifiques biologiques feraient immédiatement le rapport avec la date approximative du Big Bang, cet événement qui, théoriquement, donna naissance à l'univers que nous connaissons. Pas Dea Mechanica, Entité 0. Information inutile.

    Par un beau jour sur Leanthia, un opérateur observait la nuit sur 14:114:1:0.Elendis, et ce qu'il y vit à l'oeil Céleste le fit tressaillir. Dea Mechanica affrontait... Dea Mechanica. Ou du moins certains clones quantiques au comportement plus que douteux, ressemblant à des pantins désarticulés d'abord, puis au comportement clairement aggressif envers les autres clones quantiques, avec une démarche "animale", à quatre pattes sur le dos, hors attaques. Bientôt les alentours du lieu d'"Elendis" étaient jonchés de morceaux de Dea Mechanica. Pour l'opérateur, dont nous tairons le nom par souci de sécurité, depuis son internat en haute sécurité psychiatrique, Dea Mechanica semblait comme "possédée". Comment était-ce possible? On connaissait au Cercle des cas de possessions d'entités biologiques, mais celui d'une androïde était... choquant. Blasphématoire même. De toute évidence, "Elendis" semblait se défendre, avec ce dont ça pouvait, ou contenait. Qu'est-ce que ça pouvait bien être? - "Des Esprits?" avança la Délégation Leanth d'un Conseil secret inter-faction réuni pour l'occasion, et indépendant de toutes les institutions connues. - "Des Démons", rétorqua la Délégation Melrehns. - "Avec une telle activité qui perdure depuis des décennies, il est tout à fait normal que l'entropie de ses routines de programmation finisse par 'dérailler', n'importe quel système aurait failli depuis bien longtemps déjà." ajouta la Délégation Thelios.

    Sur place, la situation aurait paru désespérée, voire infernale, du point de vue d'un humain normalement constitué. Pour Dea Mechanica, Entité 0, elle était instable à 38.4851681%, en progression aléatoire selon les clones présentant les "dysfonctionnements", selon les clones ne les présentant pas mais désactivés et la célérité du taux de renouvellement de ces derniers, basée sur l'approximation de désactivation d'un clone face à sa probabilité d'atteinte système.

    Cette situation perdura des mois, jusqu'au début de l'an 17.279 TSU. En une seule vague, tous les clones quantiques actifs de Dea Mechanica s'évaporèrent. Seule restait Dea Mechanica, Entité 0, errante parmi les montagnes de membres encore mobiles, les "têtes" arrachées, les troncs perforés, les arcs électriques crépitant un peu partout. Une vision apocalyptique, même pour un androïde standard. Une menace erradiquée à 100% pour Dea Mechanica, entité 0. Dea Mechanica, entité 0, rappella ses myriades de nanosondes de sa première ligne de défense au sol pour désassembler toute cette matière inutile et encombrante. Un nuage noir vint recouvrir le "champs de bataille" qui, une fois dissipé laissa apparaitre une Dea Mechanica, entité 0, "survitaminée", avec une sorte d'armure entourée d'un halo flou, et une structure ressemblant étrangement à un Accélérateur Temporel couplé à une Centrale à Fusion, tous deux de très hauts niveaux. L'Accélérateur lui-même rappelait étrangement celui d'origine de la lune de Thelios et on détecta la signature de photopiles non-standard, rappelant celles utilisées pour un voyage non commun vers le trou noir central d'Amatens. Des photopiles Actiniennes furent-elles ainsi appelées, par opposition et pourtant de conception et de puissance similaire aux photopiles Lanthaniennes. Leur particularité était de n'émettre aucune lumière et d'être d'un noir profond, presque hypnotique. On émit l'hypothèse que l'énergie concentrée était de l'énergie noire, mais ça ne put être prouvé faute d'exemplaire disponible pour étude. Jamais on ne retrouva de plans, laboratoires d'études, notes diverses, rien. On en déduit que les défenses planétaires étaient désactivées, au moins partiellement. On en déduisit que Dea Mechanica avait aussi terminé son étude et qu'elle avait sans aucun doute découvert des informations sur l'"Ultime", ainsi qu'un moyen d'y parvenir autrement que par les voies jalousement gardées par le Cercle Leanth.

    Le 26 Stelahn(7) de l'an 17.279 TSU, l'Oeil Céleste Leanthien enregistra alors les dernières informations connues de Dea Mechanica, entité 0. Elle vint trôner au-dessus d'"Elendis", se retransmua en sa forme ovoïde achromatique quelques instants, puis ce fut le néant. L'Oeil Céleste avait-il rendu l'âme? Il avait semblé que non, puisqu'un test sur un autre monde habité non loin permit de voir le bulbe d'un poil pubien de... nous tairons cette information. On braqua alors toutes sortes d'instruments sur ce monde, mais il avait "changé". C'était une planète habitable tout ce qu'il y a de plus classique, mais inhabité. Pas une seule structure artificielle ne sortait de terre. Les Prospectors furent envoyés en masse sur place, mais tous donnèrent les mêmes résultats, ce monde était inhabité. Pas de structure sous-terraine ou subaquatique non plus. Pas une seule source d'énergie artificielle. Le Conseil secret inter-faction décida alors de lister les positions connues de l'Imperium Mechanicum, mais la situation était la même partout. Tous les mondes Empiriques Mechaniciens étaient de vastes paradis habitables mais vides de toute civilisation. Dea Mechanica, entité 0, avait comme "disparu" du territoire Leanth. S'était-elle téléportée avec ses mondes vers les territoires d'une autre Faction? Impossible car les Balises de Téléportation 2.0 empêchèrent la manoeuvre. Des vérifications furent tout de même menées et les résultats furent tous identiques, on ne recensa plus aucune présence de Dea Mechanica, entité 0, nulle part dans les cadrans connus que sont Aelron, Varden, Verdon et même Dareyn.

    Dea Mechanica, entité 0, était officiellement déclarée "morte" par auto-suppression, mais qu'en était-il réellement?

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