Deux millénaires de sang.

Présentation de personnages, d'alliances, dialogues et intrigues se passent ici.
Ven Mai 04, 2018 12:48 am

  • *17 634, Forteresse d'Illudyas

    Avançant silencieusement dans le long couloir sombre, tant par son éclairage faible que par le noir profond qui servait de couleur à toute l'architecture du palais, l'Impératrice se perdait dans ses pensées depuis de longues heures déjà. Contrairement à son palais si calme sur Antorya, l'endroit était incroyablement bruyant : Chaque salle du palais pleine à craquer de combattants ivres, de "commerçants" tentant de vendre leurs produits plus ou moins licites à des nobles naïfs, corrompus, ou simplement habitués à l'endroit, et surtout, oui, surtout...

    D'une quantité parfaitement indécente d'hommes et de femmes nus.

    Ogrim, deuxième sanctuaire sacré d'Haelya. L'ancienne colonie Eldar offerte en des temps immémoriaux par celui qu'on surnommait encore "Bryn", devenu temple de la luxure, seconde plus grande vertus Haelyenne.. Était-elle vraiment obligée de venir dans cet endroit que la plupart des habitants de l'univers qualifieraient d'indigne d'une Impératrice pour avoir une conversation avec celle qui dirige les flottes de l’Empire ?

    Non, probablement pas. L'Ordre Légitimiste offrant un délai de deux ans pour lui faire parvenir sa réponse, rien n'obligeait à venir la chercher dès aujourd'hui.

    Pourtant, le message du Seigneur René l'avait beaucoup trop perturbée pour qu'elle se résigne à attendre. Elle avançait donc, d'un pas lent, le regard perdu, dans ce couloir empli de nus, jusqu'à ce que...*


    « -Aieeuuh! Mais qu'est-... Oh.. »

    *En effet, Saiwa venait de se heurter à un adversaire bien terrible : Une porte. Trop occupée à repenser à sa conversation avec le Leader de l'Ordre, elle ne remarqua même pas qu'elle avait déjà atteint le bout du couloir. Soit, maintenant qu'elle était devant, il ne restait qu'à l’ouvrir : action qu'elle réalisa sans encombre, puisqu'il lui suffisait de décaler son visage sur la droite d'une dizaine de centimètres, afin que ses yeux entrent dans le champ d'analyse du scanner rétinien qui bien sûr, validerai son autorisation de passage. Il est peu de portes qui sont interdites à l'Impératrice au sein de son propre territoire...

    Une fois traversée, la porte d’acier se referma instantanément, plongeant notre Dame dans le noir le plus total. Ténèbres qui, comme la porte, ne lui posèrent qu’un dérangement minime : Elle connaissait cette salle aussi bien que toute Sharan, et placer ses pieds la où il le fallait pour n’activer aucune sécurité était devenu aussi naturel que sa respiration. Aussi en moins d’une minute, elle parvint à atteindre la lumière de nouveau, sortant du couloir piégé pour arriver face à celle qu’elle espérait bien trouver ici.

    Pas d’erreur possible : Sa petite sœur, Valarya, rivale politique directe mais aussi principale alliée, se trouvait allongée au beau milieu de la pièce, nue sur un surprenant support de cuir.
    Autour d’elle, dansaient une vingtaine de femmes nues, ne laissant pas de doute sur les préférences toujours aussi prononcées de sa sœur, tandis que l’odeur et les traces de sang au sol ne laissaient aucun doute sur le fait que plus tôt se soient déroulés des amusements plus.. Violents.

    Au moins, elle arrivait lors d’une accalmie. Mais les danseuses n’étaient pas les invitées les plus importantes.

    Dans le dos de Valarya, se trouvait l’unique homme de la pièce. Concentré dans une froideur presque effrayante malgré le spectacle qui l’entourait, ce dernier s’attelait à continuer le tatouage de la Sharan allongée, partant de sa nuque et descendant jusqu’aux cuisses, justifiant son actuelle nudité.

    De nos jours, ce genre de chose est largement réalisable par des machines. Mais pour de nombreuses raisons de mœurs, lorsque le tatouage représente quelque chose d’important pour le tatoués, on le fait encore faire à la main, par des tatoueurs issus de la noblesse.*


    *DING !*

    *La lame de la dague venait de heurter le mur derrière elle, avant de retomber.. Sans qu’elle n’ai le temps de bien le réaliser, une très légère entaille se trouvait désormais sur le bord de son oreille droite, piquante. Un peu plus, et…*

    « -Impératrice Saiwanolla Sharan.
    Que me vaux l’incroyaaaable plaisir d’une visite de ma sœur aînée, en pleine nuit, sur Ogrim ?..
    Ton célibat t’insupporte, tu as besoin d’un peu de distraction ?..
    »

    *Saiwa put apercevoir entre ses doigts une dague similaire à celle qui lui avait frôlée l’oreille. Décidément, réussir à lui envoyer ce genre de chose avec une telle précision, simplement durant le temps d’observation de la pièce…*

    « -Valarya.
    Peut-on avoir un peu plus de… Calme
    ? »

    *A peine eut-elle prononcée sa demande, que les danseuses, esclaves assurément, s’immobilisèrent. Il n’y avait qu’une seule entrée et donc, sortie, et peu d’entre elles prendraient le risque d’aller mourir dans les pièges qu’elle contenait. Elle devrait visiblement se contenter de les voir se faire toutes petites… Au moins, des individus de ce rang ne parlent pas sans qu’on le leur réclame.*

    « -Je suppose que tu as reçu le message, toi aussi.
    -Je l’ai reçu, évidemment. Et j’imagine que tu hésites sur la réponse à donner. Tu ne serai pas venue voir la plus géniale petite sœur qu’Aelden puisse t’offrir si tu avais déjà décidé de la réponse à donner à René.
    -Perspicace…
    Hm. Son idée me parait folle. Nous ne sommes pas près à attaquer la Confrérie et le Phalanstère dès maintenant, la plupart des Empires de l’Ordre sont en stase, et je…

    -Saiwa ? »

    *La voix de sa sœur l’interrompit assez brutalement dans son discours, avec le ton assez direct qu’elle avait employé pour prononcer son nom.

    Tandis que d’un signe de la main, elle mit l’artiste qui s’occupait de son dos en pause, Valarya se redressa du support de cuir, se retrouvant dans une position bien plus adaptée à cette conversation. La tenue ne l’était pas, mais il faudrait faire avec.*

    « -Nous n’avons pas l’avantage du nombre. Pas réellement celui de la force non plus, je te l’accorde.
    -Il n’y a qu’une poignée d’Empires qui ont répondu à l’appel. Si la Confrérie parvient à réveiller ses membres plus rapidement que nous, nous courons au suicide, je…
    -Peu importe.
    -Peu… Peu importe ?.. »

    *Cette réponse, plus qu’étonnante, fît plisser les yeux à l’Impératrice. Pourtant, son étonnement ne fût que de courte durée. On parlait après tout de Valarya, la peur de la défaite ne pouvait pas la toucher avant qu’elle soit envoyée dans la tombe par son manque de prudence…*

    « -Oui, peu importe. Notre Empire se meurt et tu devrais le voir autant que moi.
    Tinuviel vient de fêter ses deux milles années en ce monde, et même elle semblait s’être éteinte. Les festivités étaient à peine plus joyeuses que celles d’un anniversaire classique.

    -Tu sais bien que la Sith’Ari n’est plus la même depuis qu’Adria nous a quittées. Nous ne pouvons pas engager toutes les forces Impériales sur la base que notre grand-mère déprime et qu’un combat lui redonnerai le sourire…
    Ca n’a pas de sens, enfin…

    -Tu comptes te voiler la face encore longtemps, « Jensaraï » ?
    -Ne m’appelles pas…
    -Pourquoi ? »

    *Étrangement, ce surnom, pourtant originellement honorifique, mit particulièrement mal à l’aise notre chère Impératrice.*

    « -« Lumière de la nouvelle voix ». Quelle nouvelle voix, au juste, Saiwa ?
    L’état de Tinuviel n’est qu’un symptôme de l’état global de l’Empire. Sa dépression l’illustration de notre léthargie, de nos usines militaires qui n’ont rien produit depuis près de trois siècles. Sa cécité grandissante, de ton aveuglement sur notre affaiblissement croissant. Bon sang Saiwa, même ces insectes Zetrans osent s’en prendre à nos positions proches de leurs frontières !

    -C.. Certes. Mais…
    -Mais quoi ?
    « Haelia est un feu qui se nourrit de la guerre. »
    L’aurais tu totalement oublié, « Jensaraï »
    ?

    -.. *il fallût cette fois plusieurs secondes à l’Impératrice pour répondre.* Non. Non, comment pourrais-je avoir oubliés les serments prêtés pour voir cette couronne posée sur mon crâne ?...
    -Soit. Alors prends ta décision, Impératrice de l’Aube Rouge. Mais si tu me le demandes à moi, je préfère voir le feu d’Haelya éteint par les armées Leanths, qu’éteint parce que ses dirigeants auront décidé d’arrêter d’alimenter la flamme.
    Alors voici l’avis que tu venais me demander : Je suis favorable à cette déclaration de guerre, et ce même si le risque est grand de la perdre.
    »

    *Soit. Au moins, cette fois-ci, elle était fixée. Chaque Empire membre de l’Ordre avait encore deux années complètes pour présenter sa réponse. Elle-même n’était pas totalement favorable à cette guerre, mais l’accablant constat de Valarya ne pouvait être plus vrai : l’Empire s’affaiblissait par sa propre léthargie, et si rien n’était fait, il disparaitrai.

    Périr dans l’agonie, ou périr brutalement de la main des Leanths… Il fallait donc choisir entre deux fins cruelles et injustes ?

    A moins que l’espoir d’une victoire n’existe ?…*


    « -Donnes moi un mois. Si je décide de suivre ton opinion, je t’enverrai en personne sur Selenyon exprimer la voix de l’Empire.
    -Soit. Si tu veux bien m’excuser… »

    *Cependant, Saiwa arrêta son geste. Ne laissant pas l’occasion à Valarya de faire reprendre à ses danseuses leur activité, l’Impératrice vint poser les lèvres sur celles de sa sœur hautement belligérante… Après tout, on ne se déplace par sur le temple de la luxure sans l’honorer comme il se doit…*
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