Grosse préparation ne veut pas dire trahison.

Une déclaration de guerre ? Une bataille épique à raconter ? Venez ici !

  • Citou n'était pas en forme ce matin là. En effet, les alertes suraiguës des sirènes avaient retenti toute la nuit, provoquant une baisse collective de moral. Depuis sept jours déjà, ils voyageaient d'astéroïdes en astéroïdes pour ne pas se faire remarquer. L'Amiral avait reçu des ordres précis du Père Prieur, rester invisible et se rapprocher des secteurs 920, sans toutefois savoir ce qu'il y ferait. L'objectif n'était plus qu'à cinq malheureuses heures de route, et le terminal n'annonçait aucune nouvelle.

    De fait, l'Amiral enfila son uniforme, prêt à passer une journée morne et sans grand intérêt. A la tête de la IV flotte, avec presque douze cent vaisseaux et une légion [Soixante bataillons], il ne savait pas quoi faire. Ses déambulations dans les couloirs de l'intercepteur, qui lui servait de vaisseau amiral, n'avaient pour but que de passer le temps. Toutefois, une bonne nouvelle fut annoncé par les divers terminaux du ponton supérieur:


    -L'Amiral Citou est demandé d'urgence en salle des communications, tous les soldats doivent se préparer au combat immédiat. Je répète, tous les soldats doivent se préparer au combat immédiat.


    L'annonce n'était pas anodine, la voix semblait alarmée. L'Amiral se permit donc de courir sur le pont, laissant de côté le formalisme dont doivent se prévaloir la plupart des officiers dans cette situation. C'est en nage qu'il enfonça la porte donnant sur la salle des communications. Toute l'équipe de reception semblait tendue.

    -C'est Lui, amiral.
    -Je vois, ouvrez la communication.


    En effet, sur de telles distances, les messages étaient décalés entre l'émission et la réception. Une discussion ressemblant plus à un échange de messages qu'à un véritable discours fluide entre deux individus.
    L'homme s'exécuta. Une figure blanchâtre apparu sur l'écran. C'était le Père Prieur Falas.


    -Amiral Citou, vous et la IV flotte avez été envoyés aux confins de la Galaxie Une pour une raison bien précise. Nos services secrets nous ont transmis un message voilà sept jours: nous avons trouvé un des centres de productions de Remus. En effet, il s'agit d'une véritable position stratégique qu'il nous faut détruire immédiatement. Mais faites attention, elle est bien défendue et la surprise ne sera pas de trop. Nous vous envoyons aussi un Méta Transporteur MKII pour que vous puissiez récupérer tout ce qui peut l'être. Bonne chance Amiral, que la Lumière guide vos pas.


    La communication disparut sans un seul mot de plus. Au moins, les ordres étaient clairs: surprendre, détruire, piller. L'apparition d'un bref point rouge sur le tableau de bord indiqua à l'ensemble des individus présents que le centre de commandement de Gomorrhe venait de livrer les coordonnées exactes de la planète, ainsi que diverses informations essentielles.

    -Opérateur, envoyez une sonde repérer le nombre exact de vaisseau dont l'ennemi disposera. Informez aussi mes commandants d'escadrons, je veux les voir dans dix minutes au QG.
    Dernière édition par Falas Nethael le Sam Oct 08, 2011 12:58 am, édité 1 fois.
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    Amiral Citou, Commandant suprême des forces Gomorrhéennes.

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  • Le soldat Waerin s'emmerdait ferme. La je-ne-sais-plus-combientième partie de cartes avait un certain don pour le rendre grincheux. Il fallait bien dire que la fortune ne lui souriait clairement pas. Sur les 350 légions dont l'Empire avait a disposition, c'était la sienne qui avait été affectée à cette mission ingrate. Mission dont personne ne savait rien, en dehors peut être de l'Amiral Citou. Waerin ne portait pas dans son coeur l'Amiral, lui reprochant encore la contre offensive en orbite de Terrix qui avaient vu disparaître de nombreuses unités spatiales des forces Gomorrhéennes.

    -Les gars, j'sors.


    Les soldats du trente deuxième bataillon écarquillèrent les yeux, c'était la première fois que Waerin sortait depuis leur départ, voilà maintenant plus d'une semaine. Le bataillon était stationné au sein d'un intercepteur prévu spécialement pour les débarquements en situation « non idéale », c'est à dire la projection pure et simple de capsules contenant les troupes, et ce vers la zone souhaitée. Il fallait bien dire que la VII Légion s'était sortie de situations dramatiques avec un ratio hommes perdus/ ennemis tués hors du commun dans tout l'Empire. On attribuait cela aux nouveaux prototypes d'entrainement du Père Prieur, et aux écoles religieuses fanatisantes.
    Cependant après seulement deux malheureux pas du soldat en dehors de leur chambre miteuse, une voix alarmée s'écria dans tous les terminaux du vaisseau:


    -Engagement immédiat avec l'ennemi. Je répète, engagement immédiat. Les membres de la VII Légion doivent immédiatement se rendre dans les barges de débarquement.


    Et voilà que ça recommençait, les sirènes et tout le tralala. Sauf que là, il y avait une une différence: les affaires sérieuses commençaient.
    Tous les individus s'élançaient de manière brouillonne et confuse, ne sachant ce qu'il avait à faire. Ils savaient seulement ou se rendre. D'une certaine manière, le point de rassemblement des fantassins laissait peu de doutes sur les choix de leur commandant. Il y allait avoir de la castagne, et l'honneur revenait au trente deuxième.

    Le soldat Waerin, fidèle à lui même, fut le dernier du bataillon à arriver, son armure de protection à peine bouclée et son arme sous le bras. Négligence qui ne manqua pas d'irriter son sergent:


    -Waerin, on joue les marioles ? Rentre le premier dans cette capsule ou je te bote le cul.


    Le sergent n'étant pas ce que l'on appelle communément un « blagueur », le soldat s'exécuta sous le regard médusé de ses compatriotes. Ceci non sans s'autoriser une dernière petite facétie.

    -Oui, sergent. Bien, sergent.


    Mais à l'instant ou celui ci allait passer la tête dans la petite chose infâme qui lui servirait de transporteur, une déflagration se produisit propulsant tous les présents au sol. Une seconde de silence, au milieu des hurlements rageurs de la coque, noua les tripes de Waerin. On hurlait sur les niveaux supérieurs. Le sergent, toujours en verve, voulu lâcher un de ses épiques jurons alors qu'une voix lui coula le bec. Voix inhumaine, cette fois:

    -A tous les unités, évacuation du vaisseau immédiate. Que tous les membres de l'équipage aillent vers le pont numéro quatre et utilisent les transports prévus à cet effet.


    Une seconde de réflexion rendit Waerin rageur. L'ordre d'évacuation ne concernait que les membres d'équipage, il n'y avait aucune consigne à leur égard. Un rapide regard vers le sergent le convaincu que celui ci savait ou ils devaient se rendre, et que la mission était visiblement maintenue...


    -Maaaaaaaasque à oxygène. Entrez dans vos foutues capsules, et que ça saute. Je me charge de faire exploser la cervelle à celui qui prendrait son temps.


    La menace ne fut même pas utile. Qui voudrait rester dans un vaisseau subissant des avaries, dans lequel les membres d'équipage mourraient par dizaines, piégés par la disparition subite d'oxygène?

    -Bordel de Dieu... vociféra Waerin avant que la capsule s'élance, lestée de ses cinquante soldats.


    Même l'utilisation du terme « non idéale » ne convenait plus.
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  • Les petits points verts, symbolisant les unités Gomorrhéennes, n'arrêtaient plus de disparaître sur le tableau de bord.


    -Vingt-deux, vingt-trois, vingt-quatre... Amiral nous venons de perdre vingt-quatre vaisseaux, avec notamment, pour six d'entre eux les bataillions sept, onze, treize, quarante-huit, quarante-neuf et trente-deux. Les unités n'ont pu sortir des vaisseaux avant l'implosion de ceux ci.
    -Quel gâchis...
    -Attendez ! On m'annonce que le trente-deuxième bataillon a eu le temps de sortir de l'intercepteur. Ils seraient en route vers le QG ennemi, comme le prévoit le Plan.


    Le Plan est le nom que les généraux avaient donnés à l'organisation de l'assaut. En effet, alors que 90% de la flotte Gomorrhéenne devait se charger de neutraliser les vaisseaux ennemis ainsi que les bases spatiales présentes, les 10% restant avaient une tache au moins aussi essentielle: débarquer sur le QG ennemi et récupérer les coordonnées de la flotte principale ennemie.


    -Officier, donnez l'ordre de rappel aux autres bataillons. Ceux qui sont sur place vont devoir se débrouiller avec les moyens du bord.
    -Amiral, ils ne sont que quatre intercepteurs à avoir déposé leurs unités. Ce qui fait tout au plus quatre mille hommes...
    -Je ne peux me permettre de perdre plus de soldats ici. Ils sont suffisamment pour s'en sortir.


    L'Amiral Citou se tournât vers son officier de liaison.


    -Transmettez: que les vaisseaux transportant des troupes soient relégués en seconde ligne. Concentrez notre puissance de feu sur la formation de croiseurs ennemi.


    Un cri s'éleva de la salle de contrôle de la IV flotte. Plusieurs voyants venaient de passer au rouge.


    -Amiral, une sonde est en train de forcer notre blocus. D'après nos calculs de coordonnées, elle se dirige directement vers la capitale ennemie et ce, probablement, pour les prévenir de notre attaque.
    -Sommes nous en mesure de l'abattre ?
    -Certainement Amiral, il faudra néanmoins nous y prendre immédiatement.


    Mêlant le geste à la parole, l'homme aux hurlements communiqua l'ordre au reste de la flotte. Il ne fallu que quelques secondes pour que de vives lumières blanches s'élancent en direction de la sonde. Les premiers rayons, bien malheureux, ratèrent leur cible. La sonde étant assez peu avare de loopings en tous genres. Toutefois, après une minute de ce comique spectacle, la sonde fut fatalement touchée.
    L'Amiral regardait sur son écran de contrôle les débris encore fumant de sonde, comme fasciné. Il n'arrivait pas à tourner la tête.


    -Amiral, que faites vous, nous avons des nouvelles de nos premières lignes. Elles progressent ! Nous perçons la ligne de défense adverse.
    -Très bien, redoublez d'efforts, nous ne pouvons pas flancher maintenant.


    Après vingt minutes, longues comme des siècles, une petite sirène retenti. Citou en tomba des nues. Cette sirène ne s'allumait jamais puisqu'il s'agissait...

    -Une communication extérieure non référencée, Amiral. Elle semble provenir du QG ennemi sur une fréquence d'émission sans récepteurs. Dois je répondre, au risque de signaler aux forces adverses notre position exacte ?


    L'Amiral Citou était perplexe. Ce procédé pour localiser un vaisseau amiral était vieux comme le monde...
    Père Prieur Falas, Empereur de Gomorrhe.

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  • -Ici le soldat Waerin, nous sommes encerclés, je répète, nous sommes encerclés. Demandons renforts immédiats.


    Le soldat était furieux, personne ne répondait à son appel. N'étant pas un gradé, il n'avait pas les codes spécifiques pour contacter directement l'un des vaisseaux amis en orbite. C'était ridicule puisqu'il avait à sa disposition toutes les informations essentielles liées à leur mission.

    En effet, chaque homme de la force d'intervention avait appris "l'objectif de mission" durant les quelques minutes de trajet entre le vaisseau de liaison et le vaisseau-mère ennemi. Leur objectif était de débarquer et de se diriger extrêmement rapidement vers le centre de commandement afin de récupérer toutes les informations utiles, mais plus particulièrement la zone de stationnement de la principale force ennemie, afin qu'elle puisse être mise hors d'état de nuire par les professionnels de la destruction tout azimut.

    Moins de quatre mille soldats avaient posé le pied dans le QG, et ils devaient faire face aux cinq milles membres d'équipage réglementaire, qui s'étaient, en plus, équipés pour endurer le choc et si possible, renvoyer l'envahisseur dans la froideur de l'espace. Le contact avait été extrêmement rude, et les forces de Gomorrhe n'avaient progressé que sur quelques points précis, l'ennemi ayant pour lui la certitude d'être exterminé en cas de défaite. La peur est un excellent catalyseur pour les Hommes.


    -Je me nomme Waerin et je suis membre de la VII légion des forces gomorrhéennes. L'objectif est atteint. Je répète, l'objectif est atteint. Les principales forces ennemies se situent en 1:922:6:0. Répondez bon sang !

    Un des soldats de la même barge de débarquement que Waerin se risqua à faire une remarque. Ils n'étaient plus que cent trente huit dans le centre de contrôle, et ce chiffre baissait régulièrement.

    -Wae, il faut retourner dans la zone de débarquement, les gars de la cinquante huitième ne tiendront pas éternellement. En plus, ça commence à grouiller de Melmels ici, et on pourra pas tenir le centre d'émission encore longtemps.
    -Espèce de trou du cul, comment est ce que tu préviens nos gars que nous avons besoin d'eux pour nous sortir de cet enfer ?


    Le troisième fit irruption dans la salle, il avait manifestement tout entendu. Normal, c'était le sergent.

    -Il a raison idiot, mets les coordonnées en ligne pour quelles passent de manière continue. Quelqu'un finira bien par les recevoir, d'autant que si on s'en sort en vie, tu pourras les donner toi même à notre Amiral. Pour ce qui est des vaisseaux, il doit en rester dans le hangar.

    Waerin maugréera de plus belle. Il n'aimait pas l'idée d'abandonner une place si chèrement acquise, deux cent gomorrhéens (le double pour les forces de Remus) avaient trouvés la mort dans les dédales qui conduisaient à la zone de contrôle. Le sergent, plus pragmatique, hurla:

    -A tous les hommes ici présents, on décampe vers le hangar d'évacuation et que ça saute.

    Le sergent bougea soudain, et de manière frénétique, son bracelet, un émetteur/récepteur, petit joyeux de l'industrie technologique de sa planète natale.

    -Major, nous venons de remplir notre mission. Nous nous remplions vers votre position. Quelle est la situation de votre côté ?


    Le major, ainsi que la majorité des troupes gomorrhéennes, protégeait la zone d'évacuation, de peur de se retrouver coincé dans cet habitacle de mort. Ils ravitaillaient les premières lignes, et avaient une vision plus globale des affrontements qui se déroulaient ici.

    Le major était un peu surpris de l'aplomb avec lequel un inférieur hiérarchique lui avait demandé des informations. Mettant cela sur le coup de l'émotion, il lui répondit sans rechigner.


    -Mauvaise. J'ai perdu plus de deux mille gars, et le décompte ne s'arrête pas. J'ai besoin de vous ici, ne restez pas dans ce merdier car je les sens capables d'un vilain coup tordu.
    -Bien major. Je fais plus que de mon mieux.


    Le soldat Waerin avait écouté l'ensemble de la discussion. Deux mille soldats perdus ! Quel désastre pour Gomorrhe. Il fallait quitter ce lieu le plus vite possible. La petite troupe ne marchait plus, elle courrait littéralement sur les différents ponts de la base. Les tirs et échanges nourris de tous types d'armes ne s'arrêtent plus. La bruit était assourdissant. A certains endroits, pourtant empruntés à l'aller, les dommages et corps en décomposition étaient bien plus importants. Certains groupements devaient avoir moins de chance qu'eux. Cette base base était devenue un tombeau volant.


    Ensuite, le problème des bracelets émetteurs/récepteurs, c'est que chacun des soldats en étaient équipés. Les gradés avaient des codes spécifiques pour pouvoir commun,iquer de manière privée, mais il restait des canaux libres dans lesquels, dans une certaine mesure (notamment la portée), tous les soldats pouvaient se joindre.

    -L'ennemi se concentre aux abords du hangar, nous ne pourrons plus tenir très longtemps...


    La communication avait été coupée. Tout le monde l'avait entendu, et semblait blême. Sauf le sergent, bien sûr. Il ne perdait jamais son côté pince-sans-rire:


    -Aller les filles, on accélère !


    Alors qu'ils allient arriver au niveau du hangar, une rafale faucha les premières lignes. Le baroud était là.
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