Opération « Savonnette »

Une déclaration de guerre ? Une bataille épique à raconter ? Venez ici !
Ven Déc 21, 2012 4:35 am

  • « ...une nouvelle vague d'attaque des Cetyns a débuté il y a de cela quelques heures TSU, visant plusieurs planètes Melrehns centrales, principalement en Aelron. L’Amiral Dienes, actuel Directeur de la Défense, nous a confirmé qu'aucune des flottes belliqueuses ne se dirigeait vers l'espace Batuléen. La Confédération semble donc une nouvelle fois épargnée par ces attaques ayant déjà causées plusieurs milliards de pertes civiles, mais l'on est en droit de se demander si le Directoire a réellement pris mesure des risques encourus par...»

    L'homme coupa la télévision, et se retourna vers les autres personnes présentes dans la salle de réunion. Cette dernière était occupée presque intégralement par une grande table pentagonale, tandis que les murs étaient recouverts de drapures émeraudes, à l’exception de celui qui faisait face à l'homme, qui présentait la seule trace de technologie de la pièce : un grand écran plat.

    - Comme vous pouvez le voir, même les grandes chaînes de média ont compris que si aucun monde confédéré ne s'était fait ratiboiser, c'est uniquement une question de chance.
    - Voyons, Amiral, vous savez très bien que nos chantiers tournent au maximum de leurs capacités pour produire des Ad Victoriam...
    - D'ailleurs, l’interrompit le militaire à sa droite, nous allons bientôt être obligés de lancer une campagne de recrutement importante pour la Flotte, au risque de se retrouver sans pilotes...
    - Certes. Cependant, nous ne devrions pas nous cantonner à ce passéisme... La meilleure défense, c'est l'attaque !
    - Mais nous n'avons toujours pas accès à leur cadran d'origine...
    - Point de détail. Je veux que les Renseignements nous trouvent une quelconque façon de lui faire mal, peut importe où ! Et que la Flotte passe en DEFCON 2, à la moindre occasion de tir sur des Cetyns, ouvrez le feu !
    - A vos ordres, Amiral...

    ***


    Ce ne fut que plusieurs mois TSU plus tard que l'opportunité que désirait tant l'Amiral Dienes se présenta, lorsqu'un message FLASH fut réceptionné au Centre de Surveillance Hyperspatiale de l'Espace Confédéré, sur Armelynn. Les informations capitales qu'il véhiculait lui permirent de grimper la hiérarchie bien plus vite que ne le permettait habituellement la lourde bureaucratie batuléenne, jusqu'à se retrouver transmis au Klendathu, vaisseau-amiral de la Flotte.

    - Par les Cieux !
    - Amiral ?
    - Ce... c'est tout bonnement extraordinaire !
    - Excusez-moi ?
    - Changement de route, faites cap vers Dyton, on passe en Aelron.
    - Mais...
    - Tout de suite, Major.
    - Bien Amiral. Tout de suite, Amiral. Où allons-nous ?
    - Du côté d'Alipolis...

    ***


    Comme la plupart des mondes Melrehns, Alipolis était une planète sombre, faiblement éclairée par la pâle lueur d'une naine rouge. Inhospitalière au premier abord, mais d'une finesse et d'une élégance certaine pour qui sait regarder avec les yeux du Peuple Mort.

    - Contrôle, ici Klendathu. Demandons autorisation de descente.
    - Affirmatif, Klendathu. Passage au Un-Un-Neuf par Trois-Deux-Sept. On attendait plus que vous.
    - Bien reçu, Contrôle. Klendathu, terminé.

    Bien entendu, ce ne fut pas l'imposant vaisseau qui pénétra l'atmosphère, mais une petite navette diplomatique blanche, portant le losange rouge batuléen sur ses flancs.
    Elle se dirigea vers l'un des rares espace naturels de l'œcuménopole, et se posa sur une vaste piste d'atterrissage, aux côté d'une vingtaine d'autres navettes, arborant des marquages de tout autant de nation Melrehns.

    Une porte s'ouvrit sur le côté du vaisseau de descente, laissant passage à l'Amiral Dienes, galons aux épaules dans son uniforme bleu. On le guida jusqu'à un bâtiment en obsidienne, puis dans une salle de conférence. Cette dernière, toute en minéraux noirs, rehaussés de motifs géométriques d'un rouge profond, symboles du Seigneur Alizen, était uniquement éclairée par la lueur des projections holographiques. Plusieurs personnes étaient déjà assises autour de la table. Le représentant Confédéré prit place dans le dernier fauteuil de libre, entre l'Amiral Akhan de la Nation Obscurcie, et le Génialissime Généralissime Talarial, de l'Empire du Clair-Obscur.

    Le maître des lieu, l’Empereur Alizen, se leva, et prit la parole.


    - Sombrejour à tous. Comme vous le savez, les senseurs longue portée de la Faction ont détecté une nouvelle vague d'attaque des Cetyns, dont l'arrivée en cœur est prévue pour dans moins de deux semaines TSU. Cependant, ce n'est pas pour cela que je vous ai convié ici.

    Il fit une pause dans son propos, et en profita pour changer l'affichage holographique. Ce dernier présentait dorénavant une carte stellaire du cadran Aelronite.

    - En effet, nous sommes parvenus à retracer la provenance des vaisseaux. Comme nous le savons tous, ils n'arrivent pas directement de Dareyn, mais nos services de renseignements ont retrouvé le secteur isolé exact qui leur sert d'avant-poste en Aelron.

    La carte globale du cadran fut remplacée par celle du système en question.

    - Nous nous sommes donc empressé de dépêcher une sonde sur place, et voici ce qu'elle y a découvert....

    S'afficha alors un vaisseau inconnu, à la coque peinte d'un bleu marin sur lequel se détachait le blason de la faction Cetyn. Sa forme tenait du jamais vu, entièrement basée sur les arrondis et les sous-systèmes dont la forme alambiquée camouflait le but véritable ; mais une forme générale se dégageait néanmoins : la structure était circulaire.

    - Est ce que c'est bien ce que je pense ?
    - Non, ça doit être une déformation, à force d'en utiliser tous les jours, on en voit partout.
    - Et pourtant, ça y ressemble pas mal...
    - Je suis d'accord, ça ne peut qu'en être une.
    - Et vous avez raison. Il s'agit bien d'un Vaisseau-Porte, qui permet à la flotte Cetyn de traverser l'espace inter-cadran. C'est pour cela que nous sommes réunis : savoir que faire de cette structure.
    - Nous devons la détruire !
    - En effet, c'est la meilleure opportunité que nous ayons eu de porter un coup majeur à ces... Cetyns.
    - C'est aussi mon avis.
    - Vous me connaissez, jamais je ne louperais une telle occasion.
    - C'est également ce que je pensais. Tout le monde est d'accord là dessus ?

    Le vote ne fit pas beaucoup de vagues, l'intégralité des Empires représentés à cette réunion, soit dix-huit nations, aussi bien d'Aelron que de Varden s'étant mises d'accord pour désintégrer la position Cetyn. L’Empire du Seigneur Alizen, l'Empire Lar Kan Kaz, le Cercle Moortus, la Tyrannie de la Rose Rouge, l'Empire Eldar, la Pentarchie de Zedra, le Cercle Lisranien, l'Empire du Clair-Obscur, la Magistrature Hyrulienne, le Cercle Nécrosianne, l'Empire Zelenkien, la Confédération Stellaire Batuléenne, la Nation Obscurcie, l'Empire Selénien, l'Empire Présidentiel Inertielite, l'Empire Melcène, l'Empire d'Otahkash, et Les Mulets. Un nombre inégalé de nations mettant leurs ressources en commun dans le seul but de défaire l'une des plus graves menaces pesant sur la Galaxie, et sur ses civils.

    - Ceci étant dit, il nous reste toute la logistique de l'opération à organiser.
    - Il faut faire vite, au risque de voir d'autres Cetyns arriver par la porte... ou de se faire damner le pion par les Léanths.
    - Exact. Nous devrons avoir frappé avant la fin du mois !

    Bien que tous s'accordaient pour attaquer tout de suite, peu étaient enchantés par l'idée d'avoir aussi peu de temps de préparation.

    - Un mois... Nous n'aurons jamais le temps de produire quoi que ce soit dans ces délais...
    - Voyez le bon côté des choses, nos ennemis non plus !
    - On peut dire ça...
    - Vrai qu'avec de tels délais, tout ce que nous pouvons apporter, c'est une petite centaine de croiseurs amiraux... Un Khenrok supplémentaire, tout au plus.
    - L'intégralité de la Flotte est en Varden, de toutes façons.
    - Et bien faites la passer !
    - Facile à dire !
    - Il y a une planète confédérée de chaque côté des Grandes Portes, et elles sont toutes deux équipées de Porte. Vous pourrez les utiliser.
    - Parfait. Et quid de l'accès au secteur en lui même ? Notre plus proche position est à des années de vol !
    - Pas de panique, nous avons un Attracteur de Faille et quelques éléments de porte, ainsi que les fonds monétaires nécessaires pour installer une rampe d'envergure là-bas. A condition de bénéficier du soutient d'un transporteur...
    - Vous pouvez comptez sur l'Empire Zelenkien.
    - Excellent. Je vous transmettrais le code de la Porte dès qu'elle sera installée. En attendant, essayez de regrouper le plus de forces possibles. De l'anti-porte-nef, si possible.
    - Avons-nous ne serait-ce que le choix ? Puisque ces ahuris esquivent lorsque l'on tire dans le tas...
    - A longue distance seulement, rappelez-vous. Après, vous pourrez utiliser vos cibleurs polyvalents comme à l'usuel.
    - Certes. Encore faut-il survivre suffisamment longtemps pour pouvoir tirer à bout-portant.
    - Vous en avez pas marre de ce pessimisme ?
    - Je préfère « réalisme »
    - Très drôle... Je sais très bien que vous avez des vaisseaux ciblant les portes-nefs, alors bon...
    - On a tous des vaisseaux ciblant les portes-nef... Mais seront-ils suffisants ?
    - C'est les chasseurs qui me font le plus peur... Ils sont assez bourrins.
    - Oh, ça, par contre, quelques Nerbera Mora et on en parle plus !
    - Ah, oui, j'avais oublié votre notion du ''quelques''...
    - En dessous de cent c'est pas drôle.
    - Tout est donc en ordre, intervint l'Empreur Alizen. Les gains seront redistribués équitablement entre tous les participants à cette opération.
    - J'espère bien, oui !
    - A-t-elle a nom, d'ailleurs, cette opération ?
    - En effet. Il s'agit de l'Opération « Savonnette ».
    - ….Savonnette ?
    - Parce qu'on va récurer la position, et que ça va sentir le propre !
    - Mais bien sûr...

    ***


    La date butoir approchait, et les Grandes Portes Ferred et Alliente connaissaient une intense activité alors que les vaisseaux des empires vardenneux passaient en masse en Aelron. La C.S.B. avait mis à disposition les Portes de Dyton et d'Hyneria, et ces dernières enregistraient un passage record.

    ***


    Ce ne fut que trois semaines après cette réunion au sommet qu'un message crypté, d'une priorité encore plus importante que la plus haute disponible, fut transmis à l'ensemble des Nations présentes. Il ne contenait qu'une seule ligne de texte : le code de la Porte depuis laquelle serait lancée l'attaque.
    En moins d'un jour, les dix-huit flottes furent réunies, la Porte ne se désactivant que pour mieux se réenclencher. Une puissance de feu pantagruélique était réunie, et elle n'avait qu'un seul but : détruire l'ennemi, protéger la Galaxie.


    - Ici l'Amiral Shas'la, à bord de l'Exodus. Tous les vaisseaux sont-ils parés au combat ?
    - La flotte de la Tyrannie, menée par le Heurtoir, est prête.
    - Ici l'Amiral Astor, de la Marine Zelenkienne. Le Triptan est à votre service.
    - Amirale Seksbot, à bord du Talarial est un être divin et supérieur. Parés.
    - Ici l'Empereur Brynjaleifre. L'Hîr-Nuruhuine, ainsi que toute la flotte Eldar, est prêt.
    - Idem pour la Flotte Confédérée. Amiral Ankylon, sur le Götterdämmerung, terminé.
    - Ici la Nuit Céleste, sous les ordres de l'Amiral Orphel. Nous sommes en attente.
    - L'Ombre, prêtre de l'Ordre des Désincarné, commandant de l'armada Nécrosianne, sur le Flambeau Noir Réincarné, vous informe que nous somme prêts.
    - Ici le Vhalhol, sous le commandement de l'Amiral Akhan. La Flotte Obscurcie est apprêtée.
    - Magister-Amiral MacLen, à bord de l'Impétueux, classe Pourfendeur. Parés à lancer l'assaut.

    La revue de forces en présence dura de longues minutes supplémentaires, puisqu'il fallait à dix-huit amiraux de tous horizons coordonner leurs Flottes. Néanmoins, alors que celle-ci touchait à sa fin, la Porte s'ouvrit une nouvelle fois, laissant passer cent croiseurs-amiraux, accompagnés de leurs escadrons de chasse réglementaire. Et à ce moment précis, tous purent sentir, malgré le vide spatial et les épaisseurs de blindage, qu'on les toisait de haut.

    - Je suis Oran de Laêtre, représentant la Périphronarchie Uranéenne aux côtés de l'Amiral Garamont Déri. Il n'est certes pas dans nos habitudes de venir guerroyer aux côtés d'individus aussi... inférieurs, mais cela représentait une bonne occasion de voir du monde – non pas que les tribulations de pleutres tels que vous nous importe de quelque façon que ce soit, mais certaines personnes nous ont convaincu du bien fondé de cette opération. Le temps de prendre le thé, et nous sommes prêts. Et dire que nos valeureux soldats vont combattre aux côtés d'êtres d'une importance aussi négligeable. Fichtre.
    - Contents de vous voir !
    - Je ne pense pas que ce soit réciproque.
    - ...quoiqu'il en soit, la rampe va être activée, préparez vous à l'assaut !

    Les milliers, les millions, même, de vaisseaux, se mirent en branle, visant le mécanisme d’inhibition de l'inertie, et, lorsque tous furent en place, le dispositif s'activa. De larges éclairs se formèrent entre les traverses, et dans un fracas assourdissant que personne ne put entendre – le vide de l'espace... – un vaste couloir se perdant dans l'infini apparu. Il était pointé dans la direction du secteur contrôlé par les Cetyns, et son aspect général évoquait une mer de nuages cylindriques. Les nefs qui étaient à l'intérieur allumèrent leurs propulseurs, et, en un temps pas tout à fait nul, mais presque, disparurent à des vitesses bien supérieures à celles de la lumière.


    ***


    La gargantuesque armada se matérialisa à une distance raisonnable de la flotte Cetyns. Dès que ces derniers repérèrent les forces Melehns, ils se placèrent en formation pour défendre leur vaisseau-porte. Il n'existait qu'un seul moyen de désactiver ce dernier : tout raser.

    - A tous les vaisseaux Melrehns, ouvrez le feu, je répète, FEU A VOLONTÉ !

    ***


    L'avantage, lorsque l'on regroupe les flotte de presque vingt nations différentes, c'est que l'on obtient une grand diversité de vaisseaux et d'armements. Bien sûr, le gros de la flotte était composé de nefs standards chez les Melrehns, mais on y croisait aussi des terreurs et des croiseurs ducaux, quelques intercepteurs et croiseurs-amiraux Zetrans, et plus surprenamment, des millions de vaisseaux civils automatisés, sondes ou modules de construction.
    Cette même variété se retrouvait dans les armement utilisés par les vaisseaux « fait maison » des différents belligérants, et l'on trouvait littéralement de tout : missiles lourds thermonucléaires et à antimatière, railguns de toutes calibre armes rayonnantes à faisceaux dans tout le spectre optique, canons à particules élémentaires plus ou moins surchauffées, tout ce que les Melrehns avaient pu inventer de destructeur était présent. A l'exception des astéroïdes tueurs.


    ***


    - Balancez tout ce que vous avez !
    - Amiral, je ne sais pas si c'est une bonne idée... Vous savez qu'il est impossible de toucher les vaisseaux Cetyns avec des tirs-non ciblés à longue portée.
    - Rien n'est impossible. Personne n'a jamais tiré avec autant de puissance, peut-être que leur... bouclier, ou quoi que ce soit, ne tiendra pas le choc.
    - Puissiez vous avoir raison.

    ***


    Malheureusement pour l'Amiral Akhan, le système de protection des vaisseaux Cetyns tint le coup, et leur permis d'esquiver tous les tirs non ciblés.

    Cependant, l'Armada Melrehns continuait sur sa lancée, se rapprochant inexorablement du vaisseau-porte.


    ***


    A bord du Heurtoir, croiseur amiral de classe Khenrok appartenant à la Tyrannie de la Rose Rouge.

    Le vaisseau, comme tous les bâtiments transportant des chasseurs était déjà prêt depuis longtemps quand il reçu l'ordre de lancement. L'agitation qui régnait dans le vaste hangar pouvait passer comme désordonnée au yeux d'un néophyte, alors qu'elle était parfaitement ordonnée, les techniciens s'occupant des derniers réglages, vérifiant que tout était en place, et que les six canons laser à tir continu de chaque engin étaient correctement réglés.

    Les pilotes purent enfin s'installer dans leurs cockpits autonomes, qui furent rattachés au corps du chasseur proprement dit. L'obscurité qui les entourait s'effilocha tandis que les divers écrans s'allumèrent, retransmettant des images de l'extérieur, transmises par des centaines de micro-caméras et annotés automatiquement par l'IA de bord.


    - Contrôle, ici Durandal, tout est paré.
    - Bien compris, Durandal. Restez en attente.

    Le pilote suivit les directives, patientant sur son emplacement de garage, le temps de recevoir son autorisation de décollage.

    - Durandal, ici contrôle. Vous avez le feu vert, dirigez-vous vers la catapulte 6.
    - Bien reçu, contrôle. Terminé.

    L'appareil d'un noir mat quitta lentement la zone d'entretien, pour se diriger vers l'une des baies de lancement.

    Sa mission était bien différente de celle des innombrables autres chasseurs qui décollaient en masse de tous les autres vaisseaux. En effet, loin de devoir détruire les escadres de chasse cetyns, Durandal, ainsi que le reste de son escadron, devait se rapprocher le plus possible du Vaisseau-Porte, le prendre en photo sous toutes les coutures, et récolter un maximum d'informations à son sujet.
    « Si y'a moins de pages sur le RP que de vaisseaux sur le RC c'est pleutre. »

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Ven Déc 21, 2012 4:37 am

  • ***ATTENTION, CECI EST LE DEUXIÈME POST DU RP. MERCI DE REMONTER SI VOUS N'AVEZ PAS LU LE DÉBUT****

    ***


    Les vaisseaux noirs fonçaient dans l'espace interplanétaire, sans aucune lumière ou émission de rayonnement pour trahir leur présence. Leur travail était d'être des trous dans l'espace, et ils le faisaient à merveille.
    Le major Derrick "Durandal" Pfeil activa son système de communication par laser pour effectuer une diffusion général à son escadron :


    - Hermès Leader à tous. Il est temps de se réveiller, mesdames et messieurs. Flotte ennemie à 80000 km et en rapprochement. Activez vos lasers de comm et commencez à transmettre au QG.

    Il entendit les pilotes lui répondre par l'affirmative et, sur son écran de contrôle tactique, vit effectivement un voyant lui indiquer que les chasseurs transmettaient les communications, les informations des capteurs passifs et bientôt des capteurs actifs au Heurtoir.

    - Groupe 1, avec moi, on fait un passage à faible distance du vaisseau-porte et on se casse. Groupe 2, avec Tiger, vous couvrez l'escadron s'il y a des chasseurs ennemis à proximité.

    Les deux groupes de dix appareils chacun se séparèrent pour accomplir les objectifs que le major venait de donner.

    ***


    Selthen Derek jura lorsque le voyant rouge clignota de plus en plus rapidement jusqu'à rester allumé en permanence.

    - Hermès 7 à Hermès : On est repérés !

    Il n'eut pas le temps d'attendre la réponse de ses coéquipiers, puisqu'un second voyant, bien plus menaçant que le premier, venait de s'allumer.

    - Groupe 2, rompez la formation, manœuvres évasives.
    - Groupe 1, serrez la formation, et n'activez les capteurs qu'à mon signal, pas avant, s'entendit dire Pfiel, avant de préparer le programme automatique qui allait activer simultanément contre-mesures, leurres, propulseurs, capteurs et armements défensifs.

    Après avoir reçu confirmation de ses coéquipiers, il se mit à observer attentivement le moniteur du scanner passif, qui lui retransmettait l'état du combat que menait le groupe 2 face aux chasseurs.

    Les chasseurs du groupe Hermès étaient prévus pour s'infiltrer et recueillir des informations, et, s'ils disposaient d'un armement conséquent, celui-ci était conçu pour être utilisé dans un combat bref, où tous les avantages seraient du côté allié. Bref, pour résumer, en-dehors des embuscades, ils ne valaient rien.
    Et cela se vérifiait dans ce premier engagement.

    Quinze chasseurs avaient pris le Groupe 2 en chasse, et chaque appareil faisait feu de ses lasers sans discontinuer. Grâce à la manœuvrabilité supérieure de leurs appareils, les pilotes Melrehns parvenaient les esquiver. Jusqu'au moment où les appareils Cetyns tirèrent leurs missiles.
    Le lieutenant Esther "Nova" Helder, désignée comme Hermès 9, fut la plus malchanceuse, puisque sept torpilles verrouillèrent son chasseur.

    L'activation des propulseurs et des contre-mesures électroniques en dévièrent trois. Tandis que les quatre autres se rapprochaient, plusieurs leurres furent projetés le plus loin possible du chasseur, avec pour effet d'attirer l'un des missiles en approche.
    Les canons-mitrailleurs eurent très peu de temps pour s'aligner avec leurs cibles, et ne touchèrent qu'un des projectiles mortels.
    Les deux derniers pénétrèrent dans la coque du chasseur, explosant à l'intérieur, libérant toute l'énergie contenue dans les huit kilogrammes d'explosifs qu'entouraient des milliers de billes d'acier.

    Le chasseur se transforma en un énorme nuage de débris en expansion.

    Parmi ces débris se trouvaient les billes d'acier des deux missiles, qui allaient dans toutes les directions à plusieurs kilomètres par seconde.

    L'une d'entre elles rencontra l'ailier de Nova, et, dans sa trajectoire, ravagea l'une des tourelles d'armement, le réservoir de carburant principal et la main gauche du pilote. Celui-ci hurla un court instant dans sa combinaison. Un instant d'autant plus bref que la bille ne dépassait que de quelques secondes le dernier missile verrouillé sur lui.
    Le missile qu'aurait dû abattre l'un des canons-mitrailleurs si une toute petite bille de quelques grammes n'avait pas eu le malheur de croiser sa route...

    Tout ce que le major Pfiel pouvait faire à présent, c'est donner une quelconque utilité à la mort de ceux et celles qu'il côtoyait depuis plusieurs années. Et les informations que son chasseur récupérait représentaient la meilleure manière de le faire.

    Alors qu'il s'approchait avec son groupe du cœur de la flotte ennemie, les systèmes actifs se mirent à émettre en direction du Vaisseau-Porte, obtenant des images radar détaillées, des signatures thermiques, des photos de très haute résolution, le tout pendant que les contre-mesures électroniques luttaient contre les ordinateurs de ciblage bien plus évolués et infiniment plus performants des batteries anti-aériennes ennemies.

    Repéré bien après le groupe de diversion, le Groupe 1 put s'approcher des navires de combat lourds sans avoir à subir le feu des navires d'escorte, spécialisés dans la destruction des appareils de petite taille. Mais si les léviathans ennemis n'étaient pas conçus pour affronter les chasseurs, il n'en demeurait pas moins qu'ils avaient un armement largement suffisant pour anéantir ces moustiques.

    Alors que les chasseurs de Pfiel avaient fait des analyses poussées sur la plus grande partie du vaisseau-porte, un des porte-nefs lança une bordée de missiles anti-navires en direction du petit groupe.

    Les contre-mesures électroniques firent leur possible pour arrêter ces projectiles, mais sans succès puisqu'ils avaient été lancés sans aucune forme de guidage, juste vers des points couvrant la zone où allaient se trouver les chasseurs de l'escadron Hermès.
    Quelques missiles furent interceptés par les propres missiles des chasseurs, puis par leurs canons, mais les autres libérèrent leurs charges à plasma, vaporisant les quatre appareils d'un seul coup.

    Leur dernière transmission fut celle des spécifications de ces missiles lourds.


    ***


    Pendant que l'escadron Hermès de la Tyrannie menait sa mission de reconnaissance, les centaines de milliers d'autres chasseurs étaient aux prises avec un nombre tout aussi important de leurs homologues Cetyns. Outre leur infériorité numérique, les pilotes Melrehns devaient faire face à un véritable cauchemar de plasma en mouvement : les tirs d'artillerie des vaisseaux capitaux des deux camps. Virevoltant à travers des projectiles mortels, il n'avaient qu'un seul but : détruire la chasse adverse, et si possible délivrer leurs armement lourd au cœur des porte-nefs ennemis.

    Mais la force de frappe coalisée, plus que des chasseurs, était composée de vaisseaux lourds de toutes les classes, de la corvette au dreadnought super-lourd d'Ombre, du Ragnarov à l'Irae Tenebris. Et tous, plus ou moins synchronisés, faisaient pleuvoir un déluge de missiles, de lasers, de plasma, ou plus simplement d'énergie pure. Des dards de particules élémentaires filaient de chaque vaisseau, tentant d'atteindre la Porte. En ravageant tous les bâtiments Cetyns au passage.


    ***


    À bord du Torhnakhior, croiseur-amiral de la Marine Obscurcie, la Capitaine Mhelkel Itheror donnait les derniers ordres pour que son vaisseau soit prêt au combat. Le vaisseau était placé en seconde ligne, juste derrière les croiseurs lourds. Alors que plusieurs membres d'équipage rejoignaient la passerelle, des artilleurs, pour la plupart, l'armada Melrehn achevait ses derniers préparatifs et se mit en mouvement, fonçant vers les lignes ennemies. Les chasseurs ennemis décollèrent de leurs vaisseaux porteurs, après quoi ces derniers allumèrent leurs moteurs, se préparant à rejoindre le combat.

    - Capitaine ! Les chasseurs ennemis approchent !
    - Très bien, laissez les venir. Se tournant vers le timonier, elle ajouta : Faîtes pivoter le vaisseau de façon à ce que l'ennemi vienne sur notre flanc tribord.

    Les propulseurs de manœuvre se déclenchèrent alors, faisant ainsi tourner lentement le vaisseau. Ce dernier avait presque fini sa rotation lorsqu'un des opérateurs radar déclara :

    - Capitaine ! Les chasseurs ennemis seront à portée de tir d'ici quelques secondes.
    - Très bien. À tous les artilleurs, préparez-vous à ouvrir le feu. Dérivez la puissance de l'armement et des boucliers bâbord sur ceux situés à tribord. Et envoyez l'énergie des moteurs principaux dans les boucliers. Je pense qu'on va en avoir bien besoin.
    - À vos ordres, Madame.

    Une dizaine de secondes plus tard, les canons tribords ouvraient le feu sur une masse grouillante de chasseurs. Plusieurs centaines de projectiles métalliques d'environ un mètre chacun, de forme ovale, étaient tirés chaque seconde, au moyen de grands railguns à tir rapide. Une fois ceux-ci à proximité des chasseurs, ils explosèrent, projetant des nuées de débris métalliques dans les rangs des nefs ennemies.

    - Capitaine, nos tirs ont causé des dégâts importants dans les rangs ennemis. Cependant...
    - Oui ?
    - Il semble que les chasseurs ennemis nous aient pris pour cible. De même, plusieurs vaisseaux lourds Cetyns semblent nous avoir verrouillé. Des dizaines de missiles longue portée foncent droit sur nous !
    - Une situation délicate... Artilleurs, continuez à malmener les nefs ennemies à grande distance. Branchez les tourelles de défense de point, et nettoyez tous les chasseurs qui nous tournent autour. Tenez vous prêts à détruire ces missiles.

    Plusieurs des opérateurs se mirent alors à pianoter sur leurs consoles, tandis que d'autres redoublaient d'efforts pour cibler les chasseurs qui se dirigeaient maintenant droit sur eux. Le sous-officier en charge des radars nota alors :

    - Ils sont à portée de tir !

    En effet, à l'extérieur, dans le vide spatial, de nombreux appareils Cetyns faisaient maintenant feu sur le Torhnakhior. Vague après vague ils revenaient à l'assaut, malgré des pertes colossales dues aux tourelles du croiseur.

    - Madame, les boucliers viennent de tomber sous les 75%. À ce rythme, nous ne tiendrons pas longtemps.
    - Continuez à tirer. Où en sont les missiles ennemis ?
    - Ils approchent, Madame. Impact prévu dans une minute et trente secondes.
    - Très bien. Artilleurs, concentrez-vous sur les chasseurs ennemis qui s'attaquent directement à nous.

    Tandis que les opérateurs connectaient leurs consoles aux systèmes des tourelles, de nouveaux chasseurs Cetyns rejoignaient le combat, compensant la puissance de feu perdue par ces derniers. L'assaut continuait de plus belle, alors que les vaisseaux de ligne ennemis se rapprochaient eux aussi du combat.

    - Capitaine, plusieurs de nos croiseurs lourds ont été détruits. Nous sommes maintenant sous le feu des vaisseaux lourds ennemis.
    - Boucliers à 40% Capitaine ! On ne tiendra pas longtemps.
    - Madame ! Plusieurs escadrons de chasseurs alliés viennent de nous rejoindre, ils tentent d'endiguer les renforts ennemis.
    - Ça devrait nous laisser un peu de temps. Continuer à descendre les chasseurs ennemis est notre priorité pour l'instant.
    - À vos ordres !

    Un des membres d'équipage se mit alors à crier plus fort, d'une part pour couvrir le vacarme ambiant, et d'autre part, parce que l'information qu'il avait à transmettre était des plus importantes :

    - Il y a une brèche dans la coque ! Le secteur 22-B se dépressurise !
    - Comment ?
    - Les missiles ennemis ! Ils n'ont pas tous été arrêtés par nos tourelles. Et il semble que nos boucliers soient inefficaces contre eux.
    - Il y a une autre salve en approche ?
    - Affirmatif, Capitaine. Impact dans trente secondes !
    - Artilleurs, concentrez vos tirs sur mes missiles ennemis.
    - À vos ordres, Capitaine !
    - Madame, les secteurs 20-B à 25-B sont en feu. Dois-je faire exécuter la procédure Alpha ?
    - Avons nous des hommes dans ces secteurs ?
    - Affirmatif. Environ une douzaine, d'après les capteurs.
    - ...
    - L'incendie se répand, Madame.
    - Dépressurisez les secteurs touchés.
    - Affirmatif, Madame. J'exécute la procédure Alpha.
    - Capitaine ! Nos boucliers sont tombés ! L'ennemi attaque notre armement !

    À ces mots, la Capitaine Ihteror se saisit de la tablette posée sur la console de commandement. Après quelques manipulations, elle prit de nouveau la parole, mais pas pour s'adresser à son équipage cette fois ci.

    - Ici Capitaine Itheror, à bord du Torhnakhior, sommes dans une mauvaise posture, demandons des renforts. Nos boucliers sont tombés. Avons une brèche dans la coque et...

    Une secousse importante fit trembler tout le vaisseau.

    - Capitaine ! Deux missiles ennemis ont atteint la coque ! L'un d'entre eux à ouvert une nouvelle brèche !
    - Merde ! Faites replier tous les membres d'équipage dans les sections internes du vaisseau, et dépressurisez toute zone incendiée.
    - À vos ordres !

    La Capitaine se baissa et reprit de nouveau la tablette, qui lui avait échappé des mains.

    - Ici l'Amiral Akhan, est-ce que vous nous recevez ? Capitaine Itheror ?
    - Oui, Amiral. Nous vous recevons cinq sur cinq.
    - Nous avons dépêché de nouveaux chasseurs sur votre position. Vous avez l'autorisation de vous replier. Akhan, terminé.
    - Bien, Amiral. Merci, Amiral.

    Reposant sa tablette, à la fois soulagée et tendue, la Capitaine donna les nouveaux ordres :

    - On se replie !
    - Bien, Capitaine !

    Le
    Torhnakhior alluma de nouveau ses propulseurs de manœuvre, dans le but cette fois-ci de faire demi-tour. Les quelques escadrons de chasseurs arrivés en renfort tinrent les nefs Cetyns à distance. Malheureusement, d'autres missiles se dirigeaient vers le vaisseau, et ils ne pouvaient désormais frapper qu'à un seul endroit : les propulseurs. Une nouvelle secousse, bien plus forte que les précédentes, secoua tout le vaisseau.

    - Capitaine ! Nous avons perdu nos propulseurs ! Ils ne vont pas tarder à explo...

    Il n'eut pas le temps de finir sa phrase. La moitié arrière du vaisseau se désintégra dans une énorme explosion. La partie avant continua sa course et percuta une épave de Khenrok, achevant ainsi le vaisseau et ses occupants.

    ***


    Le Prelude of Light, avec le Bolero of Fire et le Requiem of Spirit, était l'une des trois terreurs ducales que la Confédération Stellaire Batuléenne avait achetés, puis reconditionnés dans le but d’accueillir un armement expérimental gravitationnel de nouvelle génération. Il était commandé par le Commandant Krosov, un homme expérimenté, ayant déjà une longue expérience du combat derrière lui.

    Aussi, quand les senseurs de son vaisseau lui apprirent que trois des portes-nef lourds ennemis l'avait pris pour cible, il mis moins de cinq secondes pour savoir que faire.


    - Mouvements d’esquive aléatoire. Puissance maximale sur la propulsion, accélération militaire maximale, impulsions courtes.

    Le Commandant vit sur son affichage holographique les tirs déchirer l’espace, de façon infiniment plus intense que les faibles échanges qui avaient ponctué jusqu’à présent l’escarmouche. A des vitesses relativistes, les faisceaux de destruction fusèrent vers son propre vaisseau, dont les systèmes de surveillances indiquèrent une composante guidée, qui semblait corriger la trajectoire des tirs.

    Sans attendre sa réponse, l'intelligence artificielle de bord du vaisseau procéda à de subtiles modifications de la signature du bâtiment, tant gravitationnelle qu’électromagnétique, et suivit chacune des imperceptibles évolutions de la course des faisceaux, désormais à mi-chemin. Krosov vit alors s’afficher sur son interface un message lui indiquant que l’observation avait amené à des résultats suffisamment probants pour rendre une esquive passive réaliste. Il soupesa les possibilités, sachant qu’éviter les tirs ne ferait que donner des informations supplémentaires sur les capacités de détection, tandis que les intercepter révélerait certains de ses moyens offensifs.

    La réponse vint par une courte transmission du vaisseau-amiral, et il s’exécuta.

    - Tir batteries multifonctions. Barrage de défection.

    Dans l’instant qui suivit, plusieurs séries de bulles d’énergies quittèrent la coque de son navire, à des vitesses différentes, et se retrouvèrent toutes, au même instant, dans une configuration calculée avec une précision imparable, autour du premier faisceau. Les colossales énergies se croisèrent, et ne purent s’empêcher d’interagir, déviant légèrement la route de chacun. Suffisamment pour empêcher toute correction de trajectoire en ce qui concernait le tir intercepté.

    - Autorisation d'utiliser l'artillerie expérimentale Mavor accordée.

    L’artillerie expérimentale en question était l'une des fiertés de la Confédération. Alors que sur les terreurs normales, les cent photopiles sont réparties de sorte à alimenter les différentes armes du vaisseau, dans le cas du Prelude of Light, elles étaient entièrement consacrées à la charge des condensateurs d'un canon gravitationnel d'un type unique.
    L'ordre d'activation provenait directement de l'Amiral Ankylon. Le Commandant Krosov se tourna vers son chef-canonnier, et lui donna ses ordres.


    - Armez le Mavor. Feu à volonté, ciblez principalement les plus gros vaisseaux d'escorte, mais laissez la Porte de côté. Pour l'instant.
    - A vos ordres !

    Les condensateurs se déchargèrent brusquement, poussant à leurs limites les différents systèmes de bord, tandis que, répartis sur l’ensemble de la coque, des générateurs spéciaux se mettaient à libérer leur énergie sous forme de champs imperceptibles. Le croisement de ceux-ci, à quelques centaines de mètres du vaisseau, eut rapidement l’effet désiré, déformant la structure de l’espace d’une façon qui ne pouvait être comparée qu’à la présence d’un trou noir. Chacune des singularités brilla telle une étoile hurlant sa naissance à l’univers, aveuglant un court instant les senseurs des vaisseaux proches avant de s’évanouir aussi vite qu’elle était venue.

    En disparaissant, la sphère avait laissé la place à une unique série de lances invisibles car supraluminiques, dirigées de façon parfaite vers les cibles de chacun des trois vaisseaux. Avant même qu’il n’eusse le temps de réaliser que son ordre avait été exécuté, chacun des engins ciblés par le Commandant Krosov s’était déchiré, broyé par les forces gravitationnelles apparues brusquement dans leurs entrailles, devenu le carburant pour autant d’étoiles miniatures.
    Simultanément aux messages confirmant l’annihilation complète des vaisseaux adverses ciblés venaient d’autres rapports, indiquant le nécessaire temps de refroidissement des circuits de bord, éprouvés par la colossale quantité d’énergie qui avait circulé en leur sein en un temps si bref.


    ***


    La passerelle de l'Aclyon, terreur de la Flotte Alizenoise, était dans un piètre état. L'éclairage principal était hors-service, et seules les lueurs rouges des lampes de secours permettait de distinguer le chaos ambiant. La plupart des membres d'équipage était morte, en raison de collisions inopinées avec leur console, résultat du violent choc ayant ébranlé le mastodonte quelques minutes plus tôt. Une poutrelle de la superstructure avait même été déboulonnée par l'impact, et traversait maintenant le Central Opérations de part en part.
    Une lampe de poche s'alluma, et une voix se fit entendre :


    - Y'A-T-IL DES SURVIVANTS ?
    - Je... Ici !

    Le premier homme se fraya un chemin à travers les débris qui encombraient la passerelle en ruines. Il parvint à s'approcher du blessé.

    - Ton nom ?
    - Esa'c... Daen Esa'c. Je suis... enfin, j'étais l’enseigne assistant le responsable des comm' interstellaires. Vous êtes bien le Colonel Fhaer ?
    - Ouais... Des nouvelles du Capitaine ?

    L'enseigne ne répondit rien, mais désigna le siège de commandement. Ou plutôt, ce qu'il en restait : il avait été écrasé par la poutrelle, et on devinait les restes du capitaine en dessous.

    - Oh. Merde.
    - Ça veut dire que c'est vous qui prenez le commandement ?
    - J'en ai bien peur. Reste-t-il une console intacte ?
    - La... la 42-00 il me semble.
    - Je vois... Tu peux marcher ? Tu te sens capable de descendre à l'hôpital de bord – si tant est qu'il existe encore... – ?
    - Je... Je crois.

    Le Colonel l'aida à se relever, et le guida jusqu'à la porte de la salle. Puis il chercha la console 42-00. Une fois devant, il composa un code complexe sur le clavier, puis s'adressa à l'équipage survivant à travers l'intercom général.

    - A tout l'équipage, ici le Colonel Fhaer. Le Capitaine, ainsi que tout son État-Major, est mort lors de l'impact de trois projectiles de plasma, il y a six minutes TSU. Je prend le commandement. Rapport de dégâts pour le poste 42-00.

    Les différents secteurs suffisamment intact pour répondre à sa requête ne le firent pas attendre. Et ce qu'il vit ne lui plu pas le moins du monde : l'hôpital de bord, les transmissions supra et infra luminiques, la majorité de l'armement, l'hypernavigateur, l'IA de bord, et surtout, les systèmes de survie avaient été détruits. Ne restait que la propulsion conventionnelle et la gravité artificielle. Le vaisseau, son oxygène ne se renouvelant pas, allait bientôt se transformer en un tombeau spatial.

    - On partira pas sans eux... Il rattrapa le micro. Propulsion, donnez moi une vitesse d'éperonnage.

    De l'extérieur, on pu voir l'Aclyon raviver ses propulseurs, fonçant sur un groupement de porte-nefs ennemis. Bien sûr, ces derniers tentèrent de le stopper, la vitesse qu'il avait atteint était bien trop importante, et son énergie cinétique à toute épreuve.

    Le cuirassé rentra en collision avec un vaisseau lourd Cetyn à une vitesse relativiste. L'explosion provoquée, et l'onde de choc qui en résulta désintégra trois autres porte-nefs.


    ***


    La bataille durait depuis plusieurs heures, une durée exceptionnelle, pour un combat exceptionnel. Les pertes du côté Melrehn restaient acceptables, tandis que c'était l'hécatombe chez les Cetyns. L'Amiral Lisranien avait même déclaré plus tôt sur les ondes « qu'on leur mettait une sacrée branlée ». Cependant, le Vaisseau-Porte restait un point problématique : il encaissait les tirs sans montrer de signes extérieurs de faiblesse.

    C'est à ce moment qu'une transmission arriva du
    Volontea, vaisseau-amiral du Cercle Moortus, émanant directement de l'Amirale en Chef, Fiora Semper de Gosharad. Cette communication tenait un seul mot : « Place. »

    Les différents vaisseaux coalisés suivirent ce conseil, qui à vrai dire tenait plus de l'ordre, et se réarrangèrent de sorte à laisser un espace vide entre le Volontea et le Vaisseau-Porte.

    A l'intérieur de son vaisseau, l'Amirale était tout aussi peu loquace, et son ordre tenait également en un seul mot.


    - Feu.

    Les générateurs du canon principal s’activèrent soudainement, avec un timing parfait, crachant brusquement leur flot de particules à l’intérieur d’une bulle presque isolée du reste de l’univers, raccordée par des liens ténus, demandant eux-mêmes une énergie colossale.

    Le vaisseau était devenu, pour qui savait voir, un phare illuminant tout le système stellaire, et la réaction n’allait pas tarder, elle le savait. Mais elle savait aussi qu’il serait alors trop tard, tandis que les millisecondes s’écoulaient, les unes après les autres, marquant la fin de l’armement du canon.

    Au sein de celui-ci, autour duquel était construite le mastodonte, la bulle achevait de se remplir, poussant les dispositifs de contrôle aux limites de ce qu’avaient anticipé leurs concepteurs des éons auparavant. Lorsque vint le moment optimal, une impulsion de gravité se propagea dans l’impossible nuage qui occupait désormais presque tout l’univers qui lui était alloué. Ce dernier se comporta alors comme une cuve de résonance, dans lequel se forma un faisceau à chaque rebond plus pur, jusqu’à ce que, au bout de quelques millions de cycles, la milliseconde suivante, la bulle ne se perce. La singularité qui s’était formée dans la bulle torturée par la concentration d’énergie s’était manifestée comme une simple fente dans l’univers de poche créé un instant plus tôt.

    Une ouverture qui servit de point de départ à un flux de particules pour qui la vitesse de la lumière n’était qu’une hypothèse fort intéressante mais tout à fait discutable.

    Laissant derrière lui une cicatrice dans l’espace-temps, le faisceau parcourut en moins d’une microseconde la minute-lumière qui le séparait de sa cible, chaque atome présent sur son chemin subissant une série de phénomènes communément considérés comme absurdes par la communauté des physiciens n’ayant pas conçu l’arme.
    La raison-même de sa conception, puisque la cible se retrouva au cœur des dites-absurdités.

    Le trait, large de quelques microns, traversa brièvement les champs de gravité, puis la coque du Vaisseau-Porte en elle-même. L’instant d’après, il ressortit, continuant son court chemin au cours de la très brève vie de telles particules dans un univers ne pouvant tolérer leur existence.

    Autour du point de passage, les atomes se mirent à se fragmenter, à se transformer en leur équivalent en antimatière, à être propulsés à des vitesses relativistes, ou, rarement, à conserver leur état initial. Leur folie fut contagieuse, et, en quelques microsecondes, les zones touchées se transformèrent en un tube de plasma de quelques mètres de diamètre qui acheva de ravager les compartiments voisins.

    A plusieurs centaines de milliers de kilomètres de là, l'Amirale reçu confirmation de l’impact.


    ***


    Des exclamations de joie retentirent sur toutes les fréquences de communication : le Vaisseau-Porte avait été touché !

    Cependant, à bord des vaisseaux-amiraux de chaque nation, les réjouissances étaient encore plus grandes, puisque les conseillers scientifiques des États-Majors étaient formels : le coup porté par le canon expérimental du Cercle Moortus avait transpercé le générateur de singularité du Vaisseau-Porte, l'organe qui lui permettait de générer un vortex à travers l'anomalie d'Eope et de relier les cadrans d'Aelron et de Dareyn.

    En clair, au sein même d'une structure faisant de l'origami avec l'espace temps, le mécanisme chargé de contrôler les énergies titanesques mises en jeu venait brusquement de disparaître dans un enfer de particules primitives, de même que ses systèmes de secours.

    En très clair, « Boum ». Dans chaque Marine, le même ordre parvint à tous les Capitaines de vaisseau : la retraite. Il était primordial de s'éloigner du mastodonte Cetyn, sous peine de voir l'armada réduite en poussières subatomiques, et ces poussières balayées dans une demi-douzaine de dimensions parallèles.

    Sur chaque vaisseau la même scène se répétait : l'officier le plus gradé ordonnait de couper tout l'armement non-défensif, de transférer toute la puissance disponible vers les propulseurs, et de s'éloigner le plus vite possible de la Porte. Les senseurs étaient affolés par des informations contradictoires, signes de l'explosion imminente.


    ***


    L’instant d’après, le générateur bâti par des Cetyns belliqueux reçu une série d’impulsions tout sauf cohérentes, provenant aussi bien de vortex morts-nés que de défaillances des systèmes de protection. En une fraction de seconde, une bouffée de rayons gamma se forma, surpassant tout phénomène naturel jamais observé depuis la création d'un Celestus. Ces mêmes rayonnements n’étaient que les effets dérivés du dégagement initial, qui avait donné le jour à des particules n’ayant plus parcouru l’univers depuis les instants ayant suivi sa naissance. Celles-ci désintégrées, il ne restait plus qu’une indescriptible quantité d’énergie cherchant à se disperser dans l’univers environnant.

    Les différents obstacles s’opposant à son libre passage ne purent rien faire pour bloquer ou détourner le torrent de radiations. Les molécules furent brisées un infime instant avant les atomes et les hadrons, transformant une sphère toujours croissante de l’espace en un plasma de particules élémentaires. Le Vaisseau-Porte détruit, il ne restait plus que des milliers de vaisseaux des deux camps, cherchant à s'enfuir le plus loin possible de la fournaise. Les vaisseaux Cetyns, ayant pris du retard, ne purent l'esquiver, et leurs boucliers hautement avancés ne leur évitèrent la destruction que pendant une durée se chiffrant en microsecondes.

    Durant quelques minutes, il y eu une nouvelle étoile dans le système de Lehtah.


    ***


    - Exodus à Armada Merhen. Tout le monde a réussi à s'en sortir ?

    Hélas pour les Melrehns, si l'immense majorité des vaisseaux avaient pu passer en hyperespace avant l'instant fatidique, tous n'avaient pas eu cette chance, des milliers de chasseurs, mais également quelques vaisseaux de plus gros calibre ayant été réduits en charpie par l'explosion. Mais malgré ces pertes, malgré les millions de militaires ayant perdu leur vie ce jour là, l'opération Savonnette était un franc succès : le Vaisseau-Porte avait été détruit, et l'avancée des Cetyns dans nos Cadrans ralentie.

    ***


    Communication des Forces Melrehns Coalisées, à l'attention de toutes les Nations d'Aelden :

    Aujourd'hui, par les efforts des Melrehns, le Vaisseau-Porte Cetyn, leur tête de pont en Aelron est tombée. Nous savons que ce n'est pas ceci qui arrêtera leur progression, mais cela aura au moins l'avantage de les retarder de plusieurs années TSU.

    De plus, nos services, par des passages rapprochés ainsi que la récupération des débris, nous ont permis d'obtenir des informations capitales sur cette structure. Bien entendu, vous comprendrez que ces informations restent classifiées, le temps que nos laboratoires terminent leur analyses.


    [HRP]Et merci à Rufus, même s'il ne le sait pas :mrgreen: [/HRP]
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