Et pour quelques zircans de plus

Une déclaration de guerre ? Une bataille épique à raconter ? Venez ici !
Ven Juin 20, 2014 3:41 pm

  • BCS Honorable, croiseur lourd de classe Hati ; vide interplanétaire, à cent-quatre-vingt minutes-lumière de l'étoile Khehm.

    - À mon commandement, rotation d'un quart sur bâbord !

    L'homme venant de parler portait, outre une barbe poivre et sel parfaitement entretenue, l'uniforme bleu et brun de la Flotte Confédérale, sur lequel étaient épinglés les galons de Capitaine de Croiseur ainsi qu'un patch portant la mention « Ramius ».

    - Maintenant !

    À peine eut-il énoncé son ordre que le barreur activa les commandes appropriées. L'Honorable pivota sur son axe longitudinal, de sorte à adopter une position de tir favorable, présentant son flanc à l'ennemi. Le Capitaine Ramius jeta un œil au répétiteur tactique, et constata que les vingt-quatre autres croiseurs de sa division avaient fait de même, s'arrangeant en un disque d'un vaisseau d'épaisseur.

    La Flotte n'usait que rarement de formations en mur de bataille, préférant éliminer les cibles à plus longue portée grâce à ses missiles. Mais dans le cas présent, les Léanths en face avaient préféré sacrifier leurs chasseurs en les faisant éperonner les torpilles. Et même si les batuléens avaient plus de missiles que eux de chasseurs, ils ne leur en restait pas assez pour être utilisé crédiblement contre une grille de défense moderne.

    - Feu ! Dispersion Alpha-Trois !

    Les vingt-cinq croiseurs lourd lâchèrent simultanément leurs bordées. Des obus de carbure de tungstène jaillirent des bouches des canons à des vitesses relativistes. Des petits, pleins, toutes les demis-secondes ; et des plus massifs, renfermant un dispositif nucléaire de cent-cinquante kilotonnes en leur cœur. Les vaisseaux tireurs avaient adopté une sorte de danse, complexe ballet de mouvements pseudo-aléatoires visant à déstabiliser les systèmes de ciblage adverses.

    Les Léanths ne surent pas ce qui leur arrivèrent. Oh, bien sûr, ils savaient que les melrehns était activement entrain de les mitrailler, mais les obus sont trop petits pour apparaître sur les radars, aussi n'avaient-ils aucun moyen d'assurer une esquive efficace. Les premières explosions achevèrent de les paniquer, tandis que la pluie incessante de métal trouait les coques et détruisait les sous-systèmes. Ils n'étaient pas équipés pour riposter. Les seules unités d'un tonnage assez imposant pour faire des dégâts à des Classe Hati se trouvaient être équipées de canons plasma à tir rapide, efficaces pour hacher des chasseurs, mais totalement inutiles face à une cuirasse de type militaire. L'Honorable et ses pairs fut bien touchés, et leurs équipages quelques peu secoués, mais les boulets de matière surchauffée ne firent qu'entamer les blindages composite-lamellés, sans réelle conséquence.

    Enfin, le feu cessa. Les conduites de tir ne détectaient plus de cible à abattre. Et pourtant, une des frégates léanth était toujours entière, fuyant le théâtre de toute la puissance de ses propulseurs. Cela avait constitué la partie la plus complexe du Plan : abattre une tempête de feu sur le groupe ennemi, sans causer de dégâts majeurs à la frégate en question, identifiée sur l'hologramme central de l'Honorable sous le code Foxtrot-Lima-Alpha. Mais les systèmes de ciblage avaient parfaitement opéré, ne détruisant que ce qu'ils devaient, épargnant ce fuyard.

    Et pour cause : à son bord, détenu au titre d'otage, se trouvait Salen Holak, Oranor du Cercle de Gangrarus, Émissaire du Haut-Conseil. Ce que les léanths l'ayant enlevé faisaient en Varden n'était pas déterminé, mais étant donné que la Confédération était la nation affiliée la mieux implantée dans le cadran, c'est à elle qu'était incombé la tâche d'aller le libérer.

    Le Capitaine Ramius savait qu'il devait agir vite. Ses vaisseaux était capables de plus grandes accélérations que la frégate en déroute, mais si celle ci passait en hyperespace avant d'être interceptée... Il consulta rapidement la représentation de l'escadre qu'affichait l'hologramme au cœur du Central Opérations, et appuya sur un bouton de son accoudoir.

    - Héroique, vous êtes les plus proches. Ramenez le.

    L'Héroïque, conformément à ce qui venait de lui être ordonné, partit à la poursuite de Foxtrot-Lima-Alpha à pleine puissance, laissant derrière lui la traînée flamboyante de ses propulseurs à plasma. Il était parti avec un certain retard sur sa cible, mais le compensait sûrement et rapidement. Cette cavalcade ne durait que depuis une vingtaine de secondes lorsqu'un voyant s'alluma sur la console tactique de son CO. Elle symbolisait l'entrée d'une cible dans le rayon d'action de ses lasers de défense rapprochée. Le Capitaine de l'Héroïque eut un sourire carnassier lorsqu'il ordonna de faire feu. Lesdits lasers étaient primairement destinés à la défense de point, et s'ils était assez puissants pour abattre un missile, ils ne pouvaient guère rivaliser avec ne serait-ce qu'une frégate. Mais le but n'était pas de détruire le fuyard...

    - Bien joué, Héroïque !

    Sous les yeux de Ramius, dans le CO de l'Honorable, la représentation holographique du léanth venait brusquement de perdre toute capacité d'accélération, poursuivant sa route à une vitesse constante par le seul pouvoir de l'inertie. L'Héroïque avait détruit ses propulseurs, et ainsi assuré la permanence de la frégate dans l'espace conventionnel. Elle pouvait certes toujours passer en hyperespace, mais sans propulseurs pour s'y déplacer, elle ne pourrait que s'y perdre. Aucun Capitaine ne s'y risquerait.

    Le croiseur lourd batuléen l'avait à présent rejoint, et annulé sa vitesse relative. Les deux bâtiments, bien que toujours en mouvement selon l'étoile, étaient désormais immobiles l'un par rapport à l'autre, et un boyau de raccordement partit du plus gros pour se fixer à un sas du petit.


    ***


    Les bâtiments de classe Hati, comme tous les croiseurs lourds, embarquaient à leur bord une compagnie entière de Fusiliers de Marine – unité suffisamment traditionaliste pour avoir tenu à garder le terme "Marine" lors de la spatialisation de leurs forces. Celle de l'Héroïque était commandée par le Major Tarkal, un homme dont le physique trapu faisait ressortir sa naissance sur le monde à haute gravité de Galanthus. Lui et ses cent vingt-quatre hommes avaient revêtus leurs tenues de combat, et s'apprêtaient à aborder la frégate léanth. Le boyau de raccordement au sas était juste assez large pour passer à trois de front, et tenter un assaut frontal relèverait du suicide pour une partie de ses hommes, puisque les léanths possédaient un avantage en terme de position défensive.

    Ce qu'ils ne savaient pas, barricadés derrière la porte du sas, c'est que deux autres croiseurs batuléens s'étaient approchés de leur bâtiment. L'Howitzer et l'Horizon avaient à leur tour sécurisé un accès, et les fusiliers de leur bord étaient prêt à monter à l'assaut. Les défenseurs auraient à faire face à trois cent soixante-quinze hommes affluant à bord de leur frégate par trois points. Lorsque l'annonce de leur capitaine, les prévenant de l'arrivée de ces derniers, résonna dans les hauts-parleurs, plusieurs des léanths se précipitèrent à travers les coursives, espérant arriver à temps.


    ***


    - À mon commandement...

    Le Major Tarkal, étant le premier sur les lieux, était devenu de facto l'homme en charge de l'assaut. Sa voix, transmise aux deux autres compagnies par l'intercom, était tendue, alors même qu'il allait entrer dans le boyau. "Plonger" serait plus approprié, se dit-il : La gravité artificielle de l'Héroïque s'arrêtait au sas, et celle de la frégate ne s'étendait pas beaucoup loin, faisant de ce corridor d'accès un environnement à zéro-g.

    - Maintenant !, cria-t-il en sautant, rapidement suivit de ses hommes, tandis que la même situation se reproduisait à bord de l'Howitzer et de l'Horizon. S'aidant des poignées pour progresser, ils arrivèrent rapidement contre la coque de la frégate, devant le sas. Tarkal s'écarta, laissant passer une autre figure en armure de combat, dont le seul signe distinctif était un grade de caporal ainsi que l'insigne des artificiers. Le nouveau venu plaça de très légères charges explosives sur la jointure de la porte, et fit signe à ses camarades de reculer. Quand il jugea ceux-ci suffisamment loin, il appuya sur un bouton de sa télécommande, et le boyau vibra sous l'effet des micro-explosions. Ces dernière étaient peut-être de faible intensité, mais les tirs de petit calibre rebondissant sur leurs armures prouvaient que la porte avait été arrachée, et que les léanths comptaient fermement défendre l'accès à leur vaisseau.

    Hélas pour eux, il fallait plus que des armes de poing pour stopper un fusilier en cuirasse de combat, et ceux-ci avançaient lentement mais sûrement, filant au travers des impacts comme si ceux-ci n'existaient pas. Les quelques défenseurs qui se terraient derrière le sas furent rapidement mis hors d'état de nuire – sans effusion de sang, le Capitaine Ramius ayant expressément demandé aux détachements d'infanterie de ne tuer personne, sauf absolue nécessitée.

    Les choses se corsèrent lorsque la compagnie du Major Tarkal déboucha dans le couloir de service principal. Le peloton débouchait d'un corridor secondaire, sans aucune visibilité sur la suite. Une caméra extensible fut déployée, et l'affichage tête-haute intégré au casque de chaque armure dévoila ce qu'il y avait après cet angle.
    Tarkal jura. Les fous ! Un canon antiaérien !, pensait-il. C'est un coup à détruire toutes les cloisons ! Et pourtant, le canon-mitrailleur qu'ils avaient en face était tout à fait en mesure de passer à travers le blindage que portaient leurs tenues de combat. Lorsqu'un des lénths servant l'arme aperçu la caméra dépasser de l'angle, il commença à faire feu, ravageant le couloir, mais bloquant efficacement son accès. Un des fusiliers dégoupilla une grenade, et la lança à l'aveugle. L'explosion fit trembler les murs, mais le feu cessa. N'ayant pas de caméra de rechange, le lanceur se risqua à pointer la tête, et vit que la grenade était tombée trop proche, et n'avait atteint que le canon, pas ses servants. Ceux-ci, néanmoins, se remettaient du choc, et attrapaient une arme, avec la ferme intention de repousser ces envahisseurs. Il se replia, et se tourna vers ses camarades.

    - Ils ont sorti du plus gros calibre, on dirait des sortes de fusils à pompe !
    - Oh, bon sang ! Tenez vous prêts les gars !

    Les léanths déboulèrent, avec toute la rage dont peu faire montre un équipage déterminé à défendre son bâtiment, faisant feu à tout va. Conformément aux instructions, les fusiliers ne répondaient qu'avec des fusils incapacitants, qui déchargeaient une faible onde EM dans leur cible, suffisante pour l’assommer, mais pas pour la tuer. Le couloir était trop étroit pour que les batuléens fassent pleinement usage de leur supériorité numérique, et leur avance était rendue difficile par les tirs de fusil à pompe. Ceux-ci ne pouvaient pas perforer leur armure, mais leur énergie cinétique d'impact suffisait à faire reculer les fusiliers en grognant.

    Soudain, un défenseur, plus rapide que ses camarades, pu esquiver un tir d'un des assaillants, et lui coller son fusil directement sur la visière. Le tir explosa cette dernière, de même que le crâne du malheureux à l'intérieur. Du sang gicla, et le léanth se plaqua à terre, roulant en essayant de viser une autre cible.

    - Oh, et puis que le Vieux aille se faire foutre ! ragea un des soldats en changeant le sélecteur de son fusil d'assaut polyvalent sur "PM", enclenchant ainsi le magasin de balles d'acier en position, avant de le décharger dans un râle primaire, arrosant le couloir jusqu'à ce que le chien percute dans le vide. Le Major était trop occupé à essayer d'avancer pour avoir repéré le craquage d'un de ses hommes. Mais dès que celui-ci ouvrit le feu, l'officier se retourna rapidement, cherchant le responsable des yeux avant de le trouver, son chargeur vide. Son regard se teinta alors soudainement de sévérité, presque comme s'il avait des éclairs dans les yeux. Non pas qu'il désapprouve le fait de reconfigurer des léanths en une mousse rougeâtre collant aux murs ; mais cela constituait une violation de ses ordres. Sentant le poids de ce regard, le soldat ne trouva pas grand chose à dire.

    - La... La voie est libre.
    - Hum... On en reparlera, soldat.


    ***


    La compagnie de l'Héroïque était la seule à avoir eu à faire face à une véritable résistance, les autres ayant progressé rapidement, immobilisant les quelques membres d'équipage rapidement, et sans faire état de zèle. Aucune perte n'était à déplorer de leur côté lorsque les trois expéditions se retrouvèrent devant la porte des geôles. Le Major Tarkal enleva son casque, tandis que le spécialiste en électronique de sa section s'occupait de déverrouiller et d'ouvrir la porte. Celle-ci s'écarta enfin, ouvrant sur un homme assis sur un banc sommaire. La lumière blafarde descendant de ce qui semblait être des néons ne faisait que renforcer son teint pâle, et ses yeux rouges rencontrèrent ceux du Major.

    - Oranor Holak ?
    - Lui-même, répondit-il d'une voix à l'extrême froideur. À qui ai-je l'honneur ?
    - Major Tarkal, Fusiliers de Marine, Flotte Confédérale Batuléenne., l'informa le soldat. Nous avons été chargés par le Haut-Conseil de vous ramener sur Gangrarus.
    - Je vois. Sa voix était toujours autant dépourvue d'émotions.
    - Si vous voulez bien me suivre.

    Le groupe prit la direction du sas, escortant son précieux émissaire, même si toute résistance avait théoriquement été supprimée. Et ben, ça m'a pas l'air d'être un marrant, lui, ne put s'empêcher de penser Tarkal. On dirait presque que ça l'ennuie d'avoir été secouru !


    ***


    Le retour, malgré sa longueur, s'était déroulé sans incidents. L'Émissaire avait passé la plus grande partie du voyage dans ses quartiers, ne sortant que pour prendre ses repas au mess.

    À peine l'escadre avait-elle émergée en orbite de Batulii qu'une navette de transbordement atmosphérique venait quérir l'Oranor Holak. La descente fut rapide, et l'engin se posa directement dans la cour du Palais Conciliaire. Une garde d'honneur fut formée alors qu'Holak descendait, et, en bas des marches, l'attendait la Directrice Sonckaj, des Affaires Extérieures.

    - Votre Excellence, le salua-t-elle.
    - Directrice, répondit-il avec un léger signe de la tête.
    - Je suis désolée, attaqua-t-elle alors que les deux éminences prenaient la direction du Palais, mais nous ne pouvons vous ramener directement en Aelron.
    - Comment ça ? dit-il d'un air contrit. L'Émissaire n'était pas un homme ayant l'habitude de se voir refuser quelque chose, et son séjour chez les Léanths ne semblait pas l'avoir assagi.
    - Puisque les Grandes Portes entre Aelron et Varden ont été détruites, nous ne pouvons envoyer n'importe qui n'importe quand là bas, lui expliqua la Directrice. Dépêcher quelqu'un de l'autre côté est un voyage sans retour, et nous devons attendre de trouver des volontaires.
    - Certes. Il soupira intérieurement. Ces barbares de Varden... Infichus d'utiliser une Station de Saut.
    - Il nous est en plus impossible de passer par une Station de Saut, poursuivit-elle, comme ayant deviné ses pensées, à cause de nos dernières... affaires... avec la Théocratie Kwanita.
    - Je vois.

    ***


    L'Émissaire, à son grand mécontentement, dût rester près d'un mois sur Batulii avant que l'Amirauté ne trouve suffisamment de volontaires désireux de s'implanter en Aelron, sur une des autres planètes de la Confédération, pour manœuvrer un destroyer de classe Huracan – ces derniers constituant les vaisseaux les plus rapides de la Flotte, une nécessité lorsqu'il s'agit de transit intercadrans, en raison des nombreux actes de piraterie aux alentours des Grandes Portes.

    Il fallut deux semaines au Tessia pour gagner la région d'Onronth et la planète de Gangrarus. La vision de l'œcuménopole de cette dernière à travers la baie d'observation du vaisseau fut la seule occasion où les batuléens virent Holak sourire. Il n'y eut, cette fois, pas de navette atmosphérique, mais une chaloupe d'un Akhron de Faction assurant la garde orbitale. Il n'était pas du ressort du Capitaine Batuléen de savoir pourquoi l'Oranor s'était retrouvé en Varden, ni pourquoi il avait dû l'amener ici, ni même ce qu'il allait advenir de lui, mais il fut soulagé lorsque ce précieux colis quitta son bord. Le Tessia, à peine désolidarisé du petit transport, s'en alla en direction de Renaissance Majeure, son équipage exalté par la prime de douze millions de Zircans qu'il venait de toucher. Bien entendu, il ne s'agissait pas d'une vraie prime dans leur poche, mais d'une lettre de crédit à l'ordre de leur gouvernement, mais ils savaient que l'Amirauté les récompenserait pour ce fait.
    « Si y'a moins de pages sur le RP que de vaisseaux sur le RC c'est pleutre. »

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