La guerre des deux pactes

Une déclaration de guerre ? Une bataille épique à raconter ? Venez ici !
Jeu Nov 12, 2020 12:39 am

  • « Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois... Certes. M’enfin, dans celui des valides ils se font terraformer le trou du cul» Poète inconnu, 18.573 TSU


    ***


    En cette fin de l’an l'an 18.572, le temps était à la recomposition des équilibres des puissances en Aelden. Des bouleversements inachevés en cours, il était au moins une chose certaine : après près de trois millénaires TSU de domination ducale, Varden était l’épicentre du séisme politique en cous.

    Thucydide, célèbre historien Amaranth, théorisa que l’inquiétude née chez une ancienne puissance déclinante, du fait de l’émergence d’une nouvelle, suscite chez la première la volonté de s’y opposer par la force. Le résultat s’en trouve bien souvent vain, et la puissance déclinante, à défaut de pragmatisme, se précipite ainsi la plupart du temps au devant de sa propre chute. Si Thucydide eût été contemporain de notre époque, il ne donc fait nul doute qu’il eût été fort affairé à commenter notre ère.

    En cette seconde moitié du 18ème millénaire TSU en effet, le Pacte d’Arléris, sentant certainement sa vigueur vitale s’étioler, orienta son énergie vers le cadran d’Aelron. Saisissant d’emblée les opportunités tactiques offertes par un tel espace laissé vacant en Varden, le Pacte pour le Déploiement Fédéral avait étendu son influence en Varden, et proclamé l’avènement d’un nouvel âge d’or pour ce cadran.

    Sûrs de leur puissance, laquelle n’avait pourtant pas été mise à sérieuse épreuve depuis des millénaires, les dirigeants du Pacte d’Arléris, affichèrent en réaction leur suffisance à l’égard des projets Thélios. Ainsi le Pacte pour le Déploiement Fédéral fuyait les combats. Ainsi était-il lâche et inoffensif, car bien naturellement il ne pouvait que trembler devant l’immense pouvoir du Pacte d’Arléris.

    Il ne vint pourtant pas une seule seconde à l’esprit de ces nouveaux Léanths qu’ils s’opposaient ce faisant à des puissances en réalité anciennes, maîtrisant les arcanes d’Aelden, et dont certaines les défirent déjà par le passé aisément. Bien qu’accusant toujours un important retard de développement, ces nations méprisées commencèrent donc à envisager sérieusement la possibilité de rappeler aux Arlériens à qui ils avaient à faire. Ainsi ces Léanths se précipitèrent-ils sans le savoir au devant de leur propre déclin avec une énergie tout à fait remarquable.


    ***Forteresse du Pacte Fédéral, 15.572 TSU***


    Trente-quatre armoiries nationales flottaient dans la salle de commandement opérationnel des armadas du Pacte Fédéral. Trente-quatre nations unies, déterminées à la perspective d’éliminer toute antenne du Pacte d’Arléris en Varden, à tourner ainsi la page du règne de l’ancienne puissance locale, et si d’aventure le message n’était pas compris, à porter le conflit jusqu’aux confins d’Aelron.

    Un silence quasi religieux flottait dans l’air de la forteresse. En dépit de leurs valeurs profondément humanistes, les nations Fédérales s’engageaient dans un plan de bataille impliquant le plus grand et le plus rapide génocide enregistré en Aelden depuis des millénaires ; un massacre qui devait permettre d’en éviter bien d’autres dans le futur. Un nombre considérable de bâtiments de guerre se massaient ainsi sur les multiples points de convergence fixés en vue de l’opération, regroupés en escadrons aux rôles divers et parés à de nombreuses éventualités suivant le niveau de réaction Léanth. L’assaut se devait d’être féroce, implacable, pour restaurer l’équilibre des possibilités tactiques du Pacte d’Arléris en Varden, c’est à dire les réduire à néant.

    Les ingénieurs du Pacte s’activaient à corrompre les réseaux de transports de l’adversaire, à déployer des ondes de suppressions de phase pour figer les flottes ennemies, à perturber ses chaînes d’approvisionnement. L’empereur Orikan et le roi Szarekh supervisaient les dernières opérations subversives tandis que les amiraux Ohaniens et ceux de la Démocratie Progressiste de Soleï achevaient de coordonner les plans offensifs. Sur Lynèdre, on activait frénétiquement l’œil du sceau rond, et on terminait de charger les munitions dans les navires de guerre en charge des interceptions. En Aelron, les frégates légères de Nanojo, Despir et de Teapot glissaient silencieusement dans l’espace, s’approchant furtivement des stations commerciales ennemies.

    - « Tout est bientôt en place, on ne va pas tarder à pouvoir commencer » glissa l’empereur Orikan.
    - « Les dernières disruptions de porte sont en cours, les suppressions sont lancées » approuva le roi Szarekh.
    - « La coordination est excellente, je suis impress... » commença le Machina Thaerys.
    - « YOLOOOOO !! »

    - « Qu’est-ce que c’était que ça ? » demanda Anrakyr.

    Sur les écrans, s’affichèrent bientôt les images improbables des généraux du Nain Ternet en train de se déhancher en tenue velcro, leurs couvre-chefs improbables, que la pudeur commande de ne point décrire, dodelinant sur leurs fronts. Au son de « Et ça fait BIM BAM BOOM », leur flotte avait surgit de la porte spatiale de la colonie du Raoul Duke, et fracassé les structures et défenses orbitales de la planète.

    - « Bon. C’est parti. » lâcha l’Amiral en chef du Soleï.

    Le signal général d’attaque fut lancé et des quatre coins du territoire Thélios, les armadas fédérale s’élancèrent tandis que les frégates infiltrées en Aelron entamaient leur travail de sape et de diversion en s’attaquant aux pontons commerciaux du Pacte d’Arléris.

    Le Cénacle Thélosien vaporisa le premier les défenses d’une première place forte extalienne, à deux reprises pour faire bonne mesure.
    La Démocratie Progressiste du Soleï écrasa une seconde place forte praxienne au même moment, taillant allègrement en pièce les défenseurs locaux.

    Mais la principale bataille de l’opération se déroula à proximité du territoire Zetran. C’est au cœur de la région numérotée 67 que la Reine Noire Organia tenait une position stratégique qui, depuis plus de 1000 ans TSU, faisait planer sa sinistre menace sur les territoires du Dominion et de la Fédération. Ce millénaire de domination pris brutalement fin, lorsque surgirent de l’hyperespace les flottes coalisées des trois principaux seigneurs Nécrons. La puissante couronne orbitale léanthe déchaîna sa violence mais fut bientôt enveloppée d’innombrables vaisseaux légers qui saturèrent ses grilles de tir et rongèrent ses défenses comme un essaim d’insectes voraces. Tandis que la couronne s’effondrait et que les barrières du bouclier cédaient, les habitantes du Secteur des Reines Noires subirent un déluge de feu. En dépit de leurs valeurs humanistes, il devenait de plus en plus évident que les nations du Pacte pour le Déploiement Fédéral n’entendaient pas faire de quartiers . Peu de temps après en effet, les habitantes virent le ciel se déchirer d’une lumière triomphante qui dissipa l’éclat du soleil lui-même. Le très affectueusement nommé « Bobby » par les Ohaniens, épaulé par la flotte du seigneur Xenu, tira à plusieurs reprises sur la planète. Les habitantes furent aveuglées à neuf reprises par cette arme d’apocalypse, avant qu’enfin le voile gris leur ouvre ses portes pour un repos éternel.

    Quelques semaines TSU à pein plus tard, dans un ballet infernal et parfaitement synchronisé, l’autre principale place forte d’Arléris en Varden voyait s’abattre sur elle l’armada du Grand Ordre Thélosien, Lorsque sa rampe de lancement fut oblitérée elle aussi , il devint parfaitement clair que les capacités opérationnelles des Léanths étaient désormais insuffisantes pour menacer la Fédération à court terme.

    La légende prétendit que les Machinas attendirent longtemps un potentiel mouvement opéré par station de saut Léanth pour balayer ce précieux outil à l’arrivée, ainsi que toute flotte l’encadrant, mais que le Pacte d’Arléris n’entreprit aucune contre attaque.

    Le rythme des destructions s’accéléra encore, tandis que les Thélios affichaient une puissance militaire insoupçonnée par les Arlériens. La forteresse d’Aëlys fut à son tour pilonnée par la flotte ohanienne et hotenru , puis ce fut celles du Duché d’Icaria, à la fois en région 67 et 87 toujours dans ce même mouvement coordonné de frappes multiples et massives.

    Toujours ailleurs, mais dans le même trait de temps, les amiraux du Soleï frappèrent bien loin de leur base et surprirent la garnison praxienne en charge de la défense de la Cité du Vide, et s’emparèrent bientôt de l’inestimable relique dont ils avaient été les premiers découvreurs.

    Un vent de panique s’empara des esprits Léanths lorsqu’ils comprirent ce que les Thélios avaient osé faire, et pour la première fois le doute s'empara de certains dirigeants Arlériens quant à leur statut de puissance dominante en Aelden. Usant de technologies secrètes directement héritées des Lanthaniens, les Thélios venaient ni plus ni moins de programmer le plus grand carnage jamais perpétré depuis plus de 2 000 ans TSU. Sous quelques semaines TSU à peine, les dizaines de milliards de colons Arlériens seraient renvoyés dans les limbes. Les rares positions Léanthes, non coloniales, libres de leurs mouvement, amorcèrent un repli vers Aelron pour tenter de sauver ce qui pouvait encore l’être. Mais même dans cette configuration, les Thélios déployèrent leurs vaisseaux pour traquer et détruire tout ce qui pouvait l’être. Convoyeurs de fonds , modules, rien ne devait en réchapper, et la traque devait aller jusqu’au « starshoot » depuis les AIA mal évacués des victimes.

    Les avants postes Léanths tombèrent, les uns à la suite des autres jusque dans l’ancien fief occupé par l’ennemi et jusqu’aux confins reculés de Varden.

    Les colonies Léanths connurent toutes la justice du « Bobby », et l’on décompta une trentaine d’astres rayés des cartes au point d’épuiser les composants du saint »Bobby.

    Mais « Bobby » n’était pas seul et dans son ombre, l’Estydral faisait son office également, avec une efficacité remarquable.

    ***


    En cette fin d’année 15.872 TSU, le Pacte d’Arléris fut ainsi confirmé dans son identité de coalition d’États purement Aelronites.

    Il fut rédigé dans les notes des services consulaires Machinas la mention suivante à propos de cette campagne :

    « La raison principale de la défaite des Arlériens réside en vérité en une notion unique: l’hubris.

    Trop certains de leur puissance, les peuples Arlériens se sont endormis sur leurs lauriers en Varden, où ils étendirent leur règne avec tant de férocité qu’ils ne laissèrent prospérer aucune puissance susceptible de leur opposer une réelle menace. Leurs crimes passés à l’égard des Thélios LIBRES et FESSE sont ainsi édifiants, et c’est là la principale mécanique qui poussa la relève Thélios que nous incarnons à ne faire montre d’aucune indulgence envers leur droit à l’existence en Varden.

    Il est ainsi louable que la Confrérie Lanthanienne de l’Atlante se soit montrée infiniment plus pragmatique en Aelron, et que son règne supportât la perspective de partager la domination du « Vieux Cadran » avec d’autres puissances politiques. Nous, humanistes Thélios, avons désormais pris pour mission de rétablir la prospérité et la civilisation en Varden après trois millénaire d’une domination ducale violente, dussions nous pour ce faire employer des méthodes radicales pour châtier les anciens oppresseurs et libérer le Cadran de leurs dernières velléités d’emprise.

    Les Arlériens donc, furent vaincus par leurs propres carences. Incapables d’envisager que les Fédéraux puissent tirer profit de l’espace politique laissé libre en Varden ; incapables de régner en maîtres éclairés sur ce cadran qu’ils proclamèrent mort avant de se tourner vers Aelron ; incapables encore de réaliser que leur avance technologique et militaire, bien qu’indéniable, n’était plus à ce point abyssale face à la nôtre qu’elle leur assurait une victoire facile face à nos marines de guerre.

    Les Arlériens demeurent ainsi une grande puissance d’Aelden mais se trouvent être les grands perdants, à l’heure où sont écries ces lignes, des recompositions géopolitiques à l’œuvre, dont ils ont pourtant été les instigateurs. Déstabilisés par une implantation en Aelron hâtive et chaotique, handicapés par des positions en Varden à l’utilité stratégique douteuse, et durement frappés par les armes du Pacte pour le Déploiement Fédéral, les Arlériens auront à se ressaisir et à faire preuve de rigueur pour prétendre retrouver dans la durée leur place de grande puissance crédible au sein d’Aelden. Leurs leviers sont réels et puissants pour ce faire, aussi ne doivent-ils pas être sous-estimés.

    Le Pacte pour le Déploiement Fédéral est lui le grand vainqueur provisoire des événements récents. Son développement industriel et technologique reste certes bien inférieur à ceux des « vieilles » puissances, mais son niveau d’activité, l’entente excellente entre ses membres, et ses capacités tactiques en font un acteur à prendre au sérieux. Son repositionnement politique au centre de Varden se veut heureux pour l’ensemble des factions d’Aelden et notre priorité va désormais à la reconstruction de ce cadran, bien pauvre et diminué face à son voisin Aelronite.

    Longue Vie au Pacte pour le Déploiement Fédéral, longue vie à la Fédération Thélios, et que prospère Varden. »


    La communauté internationale fut frappée par cette campagne massive et violente. Bien que les nations Fédérales n'aient pas souhaité à ce jour s’exprimer sur cette affaire, nombreux étaient ceux à s'interroger sur la réaction, voire l'avenir, du Pacte d'Arléris. Des sources fuitant hors holocaméras parmi les services diplomatiques Thélios, il était attendu de connaître la réaction diplomatique des Léanths avant de procéder à tout commentaire public où d'entamer des négociations pour leur présenter les termes d'un éventuel armistice conditionné à l'abandon définitif de Varden, et leur permettre un avenir meilleur en Aelron.
    « Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois... Certes. M’enfin, dans celui des valides ils se font terraformer le trou du cul» Poète inconnu, 18.573 TSU
    Legatie des Machinas
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    Gouverneur: Thaerys

Mer Nov 18, 2020 4:49 am

  • *Un dysfonctionnement ?

    C’est en tout cas la première supposition qui vint à l’esprit de la majorité des généraux d’astreinte qui se trouvaient dans le centre de commandement de la station Colloquium, alors que les alarmes signalant l’arrivée d’une force d’assaut ennemie retentissaient entre ses murs pour la première fois depuis près d’un millénaire.

    Oh, certes, certains avaient déjà tenté des assauts mineurs, ou quelques pillages. Mais cette fois-ci, ce n’était pas le cas : Cette alarme était réservée aux attaques de grandes envergures, celles qui nécessitaient la mobilisation dans les délais les plus brefs des forces armées de l’Ordre. Enfin… Du Pacte, si l’on veut être à jour sur la terminologie à employer.

    En quelques minutes seulement, des mouvements de panique pouvaient déjà s’observer dans l’aile militaire de la station. Bien entendu, une certaine formation était requise pour accéder à l’aile, mais…

    Au grand regret de ceux qui allaient devoir gérer cette crise, et en assumer les conséquences, la dernière fois qu’un tel incident s’était produit sans être un exercice, même leurs arrière-grands-parents étaient déjà au fond d’une tombe.

    Mais une autre raison expliquait la panique visible chez les officiers de la station.

    En effet, aucune force d’opposition majeure n’était attendue. La seule entité capable de rivaliser avec les flottes du Pacte dans leur nouveau cadran d’hébergement se trouvant être d’autres membres du Cercle, aucune menace suffisamment significative n’était identifiée sur ce front. Le Pacte avait bien une animosité notable et réciproque envers leurs rivaux nouvellement fondés au sein de la Fédération Thelios, mais bien peu jusque là auraient imaginés ces derniers capables de lancer un assaut alors même que les deux alliances étaient toujours sous le coup d’un Pacte de non-agression. PNA d’ailleurs directement mis en place à l’initiative du transfuge Thélosien, particulièrement méticuleux sur les termes et la durée de ce dernier, probablement motivé par le besoin d’assurer un transfert de ses possessions sans danger.*


    ***


    *C’est pourtant exactement ce qui était en train de se passer.

    En ce milieu d’année 18 572, le Pacte pour le Déploiement Fédéral, encore sous le coup d’un accord interdisant pourtant les actes de guerre entre ces deux entités, lançait une attaque surprise d’une envergure et d’une violence qu’Aelden n’avait plus vu mis en œuvre depuis bien des siècles contre les fiefs conservés en Varden par le Pacte d'Arleris.

    Un acte indigne de nations dont le message de propagande habituel tenait tant à faire valoir leur « humanisme » selon certains, une belle décision stratégique pour d’autres. Toujours est-il que l’heure n’était pas à se questionner sur la légitimité de l’action. Les flottes des Thelios étaient en route, et aussi difficile que cela puisse être d’imaginer des Thelios encore capables de déplacer une flotte, l’impact aurait lieu dans quelques heures.

    Partout, les messages fusèrent depuis la station pour convoquer les dirigeants et généraux disponibles afin de préparer ce qui devait l’être. Résistance ? Contre-attaque ? Attendre que passe la tempête ? Difficile à dire. L’adversaire était encore assez peu connu. Cet amalgame de nations variées, majoritairement originaires du peuple mort, mais pas uniquement, n’avait jusqu’ici fait preuve d’aucune prouesse martiale digne d’être notée dans des archives. Autres du moins que les très peu sélectives archives d’Aqualia.*


    ***


    *L’esprit et l’emploi du temps occupés par leur installation en Aelron loin d’être finalisée, les dirigeants majeurs du pacte Leanth, du moins ceux qui au moins donnèrent une réponse, annoncèrent qu’il leur faudrait plusieurs jours pour correctement organiser une réunion de leurs représentants sur la station, afin de coordonner la défense. La réactivité de ces vieilles nations n’était plus ce qu’elle fût en des temps plus exigeants pour leurs armées, c’était indéniable.

    Ainsi, lorsque le premier système fut pris d’assaut, engagé par la flotte d’un peuple de... nains, dont l’excentricité illustrait à merveille le côté exotique de leurs nouveaux rivaux, il était pratiquement écrit d’office que rien de concret ne serait fait pour sauver les habitants du système.
    Evidemment, les populations militaires comme civiles laissées sur place étaient en effectifs réduits, et tous s’attendaient à ce que l’autorité du PA sur ces mondes ne soit que temporaire. Néanmoins, accepter cette idée et rester calmes devant le fait accompli restaient deux choses bien différentes. Une fois que les rapports commencèrent à signaler la présence d’une station de satomisation orbitale parmi les flottes attaquantes, des réactions plus vives émanèrent enfin des nouveaux Leanths.

    Plus dynamiques, plus émotives, et moins habituées à la perte totale d’une planète, les plus jeunes nations du PA entreprirent bel et bien une résistance. Ainsi, les Royaumes d’Aelrode et d’Atua commencèrent à réunir les photopiles nécessaires à l’élaboration d’un piège aussi vieux que le satomisateur lui-même : Transformer la colonie ciblée par la station d’extermination massive en un trou noir, qui l’avalerai elle et son escorte à leur arrivée. Bien entendu, cela revenait à sacrifier chacun des êtres vivants sur place, afin d’éviter que des convois d’évacuations lancés dans l’espace trop tôt n’alertent l’ennemis sur leurs plans. Après un bref débat entre les participants majeurs et leurs alliés qui acceptèrent leur requête d’un soutien logistique, la perte fût cependant jugée acceptable, considérant les chances de survies des citoyens vivants sur place quasiment nulles en cas de non-réaction. Même s’ils échappaient à la station venue les effacer de cet univers, sortir du système et rejoindre une autre position qui serait au moins temporairement sécurisée, et ce sans être interceptés par leurs assaillants, relevait du miracle.
    Le plan validé, la dernière étape pour la mise en place de ce piège au potentiel dévastateur était une exécution sans faille, rapide et précise.*


    ***


    *Et des failles… il y en eu.

    En réalité, bien peu d’entre elles étaient directement imputables à la mise en œuvre du plan. Les barbares Thelios, décidément déterminés et mieux préparés que quiconque ne l’aurait imaginé, avaient sécurisés leurs arrières avec une méticulosité rarement vue dans des opérations de ce genre. L’infrastructure Leanth laissée en Varden était totalement paralysée : Les portes, qu’elles soient présentes sur les colonies disposant d’un satomisateur ou non, furent à la fois suppressées et disruptées sans qu’aucune ne soit oubliée. Quelques alliés Melrehns tentèrent bien d’apporter leur soutien aux initiatives de leurs nouveaux voisins, mais pas un seul, et c’est bien compréhensible, n’était près en Varden à se lancer dans un tel projet, encore moins avec si peu de temps de préparation.

    Sans que quiconque ne puisse y opposer de réelle résistance, les premières positions commencèrent à tomber sous les assauts de flottes aux armements bien supérieurs à ce que leurs défenses étaient capables d’encaisser. Sans renforts, leur résistance fût vaillante, mais futile.

    Le climax de cette première vague fût atteint lorsque la station de satomisation du seigneur Daynine parvint à portée de la colonie du Secteur des Reines Noires. Expert militaire reconnu et respecté dans chacun des deux cadrans, il fît preuve de son talent une fois de plus en ajoutant une nouvelle cible prestigieuse à son palmarès. Première victime de satomisation dans les rangs d’une alliance si crainte depuis bien longtemps, sa destruction si aisée fût un choc pour la plupart des factions, qu’aucune n’aurait vraiment imaginée possible avant ces événements. Et surtout pas le Dominion Zetran, victime de si nombreux raids dont elle était le point de départ.
    Et pourtant, elle n’était que la première d’une longue liste à venir…*


    ***


    *C’est dans ce contexte un peu tendu et définitivement inhabituel que quelques jours plus tard, les dirigeants de l’ancien Ordre de Selenyon, aujourd’hui Pacte d’Arleris, arrivaient enfin sur la station.

    L’Empereur Ezio était le premier sur place, installé au plus proche des écrans qui diffusaient les rapports de combat. Ses colonies étaient tombées les premières, fait d’ailleurs un brin surprenant, considérant qu’il n’était en rien le plus grand danger présent en Varden. Les quelques images ayant pu être récupérées du carnage montrant une Horde de Nains exécutant une danse païenne des plus étranges à l’intérieur des vaisseaux ennemis n’aidaient en rien à la compréhension de la situation.

    Autour de lui se trouvaient déjà Astrakein d’Anthéa, Organia la Reine Noire, Scar le... Scar, et Thedoci, certainement le représentant le plus âgé et le plus mesuré qui siégerai à ce conseil. Assez proche d’eux, la grande inquisitrice de la maison Hardin, discrète mais bien présente, examinait les rapports également, étonnement sérieuse et impliquée, malgré son intégration assez récente aux rangs du Pacte.

    L’Aube Rouge en cette journée critique n’était pas représentée par son Impératrice, retenue apparemment auprès de la reine Aëlys sur la planète mère du Royaume d’Aelrode. Toutefois, elles assisteraient à la réunion à distance, autant que faire se peut.

    Se trouvait ici, à la place de l’impératrice, la dirigeante de ses armées, et soit-dit en passant de son inquisition, Valarya. Contrairement aux autres, cela dit, cette dernière se tenait relativement à l’écart. Une situation à l’image des relations que sa nation entretenait avec le reste du Pacte depuis maintenant quelques siècles, relèveraient certaines mauvaises langues.
    La majorité des représentants moins connus du Pacte étaient présents également, dispersés dans le reste de la pièce, à discuter, boire, ou profiter des équipements de réalité virtuelle mit à dispositions dans d’endiablés duels de danse virtuelle. Atua, le gourou du Berlingot sacré, Takeo… ou encore Madbottles, plus ivre déjà qu’on ne devrait le tolérer dans ces circonstances.

    René, dirigeant le plus haut gradé de cette petite assemblée, trônait au centre de la pièce. L’envie ne lui manquait pas de leur ordonner de cesser leurs âneries, mais deux membres d’importance manquaient encore à l’appel avant de pouvoir réellement commencer les discussions stratégiques.

    Une heure de plus passa, avant qu’enfin, leurs voix ne soient entendues dans les couloirs. Au moins, il n’y avait plus aucun doute sur leur présence…*


    ***


    « -Quelle magnifique initiative tu as eu là ». *Glissa Valandyr, Empereur d’Extalia, alors qu’il fixait l’Empereur de Praxis, se mettant à l’imiter… comme il le pouvait, une grimace exagérée au visage.*
    « aLlOnS, rEspEcToNs NoTrE pAcTe De NoN aGgReSsIoN jUsQu’Au bOuT, sOyOnS hOnOrAbLeS »

    -*Evidemment vexé, le ton de l’Empereur Praxien monta dès sa première réponse.* Oh, du tout ! Nous aurions bien mieux fait d’user des méthodes Sharans, de briser notre Pacte plusieurs années avant qu’il n’arrive à terme, hein ?

    -Oui ! Oui, c’est exactement ce que nous aurions dû faire !

    -Ouiii, une véritable idée de génie. Se mettre le peu de peuples qui ne sont pas encore directement opposés à nous à dos, pour satisfaire tes envies de sang. Qu’est-ce qui pourrait mal se passer, hein ?

    -Tsah. Tu dis ça comme si tes propres choix avaient fait leur preuve. Tu n’as peut-être pas lu la note en entier, mais il s’avère que nous sommes ici parce que nos honorables adversaires ont fait sauter une colonie d’Organia, sans attendre la fin de ton pacte pitoyable.

    -Oooh, évidemment, et accélérer un conflit en y étant pas encore préparé aurait sans le moinnndre doute sauvé la colonie !

    -Ne pas accorder stupidement ta confiance à quelqu’un qui avait déjà trahit l’Alliance quelques mois plus tôt aurait sans doute sauvé la colonie.

    -Si les idiots dans ton genre prenaient le temps d’écouter les instructions qu’on leur donne, elle n’aurait peut-être jamais eu besoin d’être sauvée !

    -Qu’est-ce que tu-

    -LA FERME ! »

    *Finalement, alors même que leur discussion s’échauffait un peu trop, elle fût interrompue par l’ordre on ne peut plus clair de René, loin d’être d’humeur à gérer un conflit interne, à priori. Et pourtant…*

    « -Oh, oui, « la ferme ». *Commenta-alors Valarya, se décalant du coin où elle s’était installée, en s’approchant de René d’un pas lent, marqué par quelques claquements sur le sol de talons qui bien évidemment, ne manquaient pas à sa tenue réglementaire. *

    -La ferme. Tu apprécies, quand on la ferme, hm ? Comme lorsqu’on vous met sous les yeux les risques qu’il y a à laisser un traitre s’en aller en toute tranquillité alors que son élimination est à portée de main ? »

    *Décidément, le frère et la sœur se trouvaient bien d’humeur à aller au conflit. Alors même que René s’approcha d’elle en retour, probablement près à répondre à cette accusation devant des représentants assez étonnés d’entendre dire qu’il avait interdit les attaques contre le traitre de Sombrelune, une nouvelle alarme retentit soudainement dans la pièce.

    Provoquant quelques sursauts, et une surprise générale, il était maintenant sûr que les disputes entre Valérien, René, et les intenables jumeaux Sharan devaient être remises à plus tard.*


    ***



    *Interrompus dans leurs débats, et alors que beaucoup étaient déjà près à consommer leur pop-corn devant les accrochements entre dirigeants qui montaient dans les tons, l’ambiance redevint immédiatement plus sérieuse et militaire, alors que chacun reprenait sa place dans la pièce, prêt à étudier leurs options face à ce nouvel assaut.*

    « -Déjà ? Ils sont bien pressés. Ça, c’est des humanistes comme on les aime ! »

    *Malheureusement, le commentaire d’Ezio ne parvint pas à faire rire autant de ses collègues qu’il l’aurait espéré : La plupart d’entre eux affichaient une mine maussade, alors que les flottes du traitre participaient directement à cette seconde vague. Visiblement, ses armées se trouvaient tout de suite plus promptes à rejoindre les combats lorsqu’il se trouvait entouré de ses véritables amis que lorsqu’il se faisait encore passer pour l’un des leurs.*

    « -La Fédération a fait de sacrés progrès dans la greffe de testicules, on dirai. Il ne montre aucun signe de rejet du greffon, pour l’instant ! »

    *La pique de René eu un peu plus d’impact, mais peu de temps leur fût malgré tout laissé pour les lamentations, les blagues, ou les insultes. Leurs expressions d’agacement, de frustration et pour certains de déception furent toutes remplacées par des expressions d’étonnement, alors que déjà… La station de satomisation de Daynine avait été repérée au sein de cette seconde vague de flotte. *

    « -C’est quoi ce délire ? Ils attaquent des positions proches de la dernière fois ? »

    *Un silence relativement pesant s’installa dans les secondes qui suivaient, alors que tous les appareils à disposition du Pacte espionnaient les flottes en vol et calculaient leurs trajectoires, actuelles et potentielles.*

    « -C.. ‘hu ?

    C’est impossible. Je sais qu’on a prit notre temps, mais sa station n’aurait même pas pu parcourir un dixième de ce trajet depuis la précédente alarme…
    »

    *Les débats continuèrent encore un certain temps, alors que les mêmes calculs étaient refaits en boucle. Toutes les théories y passèrent : Le fait que la présence de cette station soit une information erronée, qu’ils auraient pu en produire une nouvelle via un accélérateur temporel proche de leur seconde cible, ou qu’une route hyperspatiale reliait leurs différentes destinations…

    Rien, pourtant, ne semblait pouvoir apporter d’explication concrète.

    La station était arrivée sur sa nouvelle cible si rapidement, que même les disruptions et suppressions lancées contre les colonies Leanths en Varden n’avaient pas eu le temps de s’estomper.

    Ainsi, les dirigeants d’Arleris, presque tous réunis, ne purent rien faire de plus qu’assister relativement impuissants à la destruction d’une seconde colonie. Bien sûr, les défenses locales furent préparées autant qu’il était possible de l’être, et des évacuations tentées, mais le succès ne fût pas réellement au rendez-vous.

    L’unique solution viable fût de placer, autant que possible, les mouvements de cette station sous surveillance. Une surveillance qui, contrairement aux autres actions tentées, porta bel et bien ses fruits : Sa cible purgée, la station du seigneur Nine fût observée en direct par les yeux célestes Leanths, en train de se téléporter jusqu’à son système d’amarrage en un temps record, sous des regards médusés, plein d’incompréhension.

    Une fois le carnage lancé, rien ne semblait pouvoir l’arrêter. Une par une, d’autres colonies tombaient de la même manière, une station de satomisation téléportée proche de leur orbite en moins de temps qu’il n’en fallait pour réactiver leurs boucliers et leurs défenses fixes, et prier pour leurs vies.

    Des prières tout aussi vaines que les quelques options dont les Leanths disposaient pour tenter de contrecarrer l’avancée implacable de la station.*


    ***


    *Au fil des semaines, la station Colloquium retournait à son calme habituel. Malgré les regrets et les protestations de certains dirigeants, surtout les plus jeunes qui, déjà, étaient à l’origine de la première tentative de résistance, la directive avait été donnée d’abandonner les colonies de Varden à leur sort.

    Elles continuaient de tomber tour à tour, détruites dans un rayon de lumière satomisatrice si rapidement qu’il n’était même pas envisageable d’y opposer une force militaire : Celle-ci n’arriverai jamais à temps, et serait repérée bien trop tôt dans son approche pour avoir une chance d’attraper au vol cette station qui soudainement se déplaçait aux quatre coins de Varden plus rapidement qu’une flotte d’intercepteur ne pourrait rêver de le faire.
    Des colonies pour certaines plus anciennes que leurs assaillants de plusieurs millénaires furent balayées, des milliards de vies perdues plus vite que le ventre d’une mère ne peut en créer une seule.
    Les « humanistes » Thelios ne prirent d’ailleurs pas le temps d’appliquer une quelconque distinction entre positions civiles et militaires, et des mondes qui pendant trois millénaires firent offices de lieu de rendez-vous diplomatiques en tout genre sans jamais s’impliquer dans un conflit armé furent abattus sans plus de considération que les autres.

    Quelques escarmouches eurent lieu en Aelron pendant ce laps de temps, majoritairement autour des stations et relais commerciaux Leanths. Attaques permises via l’utilisation du premier artefact Lanthanien possédé par les Thelios, le module Arklyss. Les taux de succès et d’échec des flottilles envoyées afin de perturber le commerce du Pacte d’Alrelis étaient à peu près égaux, une moitié parvenant à atteindre sa cible, quand l'autre moitié fût soit interceptée, soit bloquée à l'entrée du cadran par un suppresseur de phase.
    Mais en fin de compte, leur impact fût assez peu notable : A quoi bon fournir tant d’efforts pour perturber les capacités d’entretien de nations qui ne peuvent espérer déployer leurs flottes ?
    Pire, même : ces quelques duels d’interceptions auront pu sortir de leur léthargie les lieutenants Leanths chargés de la protection du territoire, et mettre à jour des failles défensives à corriger au plus vite. Finalement, il aurait certainement été plus judicieux de conserver l’avantage de la surprise sur ce terrain !*


    ***


    *Seuls les plus hauts dirigeants d’Arleris se trouvaient encore à la station. Certes, les colonies avaient été abandonnées, mais leur mission était tout autre : Comprendre comment cette maudite station parvenait à se téléporter à travers le cadran.

    Deux éléments finirent par les mettre sur la piste : D’abord, l’utilisation du module Arklyss afin d’entrer leurs flottes anti-pontons sur les terres du Cercle, qui raviva dans leur esprit une possibilité tactique qu’ils avaient oubliée depuis longtemps, à force que ses détenteurs n’en fassent rien : Les Artefacts Lanthaniens.

    A peine quelques jours plus tard, la prise pour cible de la Cité du vide par les forces Thelios renforça fortement cette hypothèse.
    Très vite après cette attaque, le lien fût fait avec un troisième artefact… Qui jusqu’ici, n’avait encore que très peu été étudié.

    Valarya, René et Valérien, toujours présents, réclamèrent aux officiers une nouvelle étude complète des rapports et des observations à l’œil Celeste depuis le début des attaques.

    Il ne fallut ensuite qu’une petite heure pour que la réponse qui était sous leurs yeux si longtemps leur paraisse maintenant évidente. L’E.A.U 135, dernier artefact manquant à la liste, était présent dans chacune des actions entreprises par Daynine.

    Tout devenait alors clair en un instant : La coordination spectaculaire de l’attaque, sa violence, mais surtout sa rapidité. Bien entendu, avec de tels outils à sa disposition, mettre en marche de tels plans paraissait soudainement plus accessible à n'importe quel esprit possédant des bases en stratégie militaire.

    Oh, les rumeurs sur les capacités de ce vaisseau à imiter le fonctionnement d’une rampe spatiale à l’échelle d’un cadran couraient déjà bon train depuis plusieurs siècles. Mais jamais, ces derniers siècles, n’avait-il été utilisé dans une opération militaire sérieuse.

    En cette année 18 573, Heldrillon et Daynine révélaient en réalité à Aelden les brutaux et terrifiants pouvoirs de cet appareil Lanthanien : Non seulement les rumeurs sur ses capacités de déplacement par warp accéléré étaient bel et bien fondées, et effectivement, ses effets pouvaient s’appliquer à l’intégralité de Varden, de sa frontière Nord jusqu’à sa frontière Sud.
    Mais en prime, l’attaque menée contre les Leanths révélait une propriété bien plus terrifiante : les bâtiments habituellement incapables d’utiliser les capacités des rampes spatiales étaient eux aussi prit dans l’effet de déplacement à grande vitesse. Ainsi donc, des opérations d'envergure que personne ne se risquerai à entreprendre de peur d'exposer sa station bien trop longtemps devenaient soudainement un jeu d'enfant pour les détenteurs de ce don des anciens.

    Le Fédération Thelios disposait désormais littéralement de la capacité à exterminer un peuple en quelques mois seulement, au moins dans le cadran de Varden si l’envie l’en prenait. Voilà une nouvelle qui ne manquerai pas d’intéresser les autres factions… Du moins… en théorie ?*


    ***


    *Une théorie que René, Valérien Valarya s’apprêtaient à mettre à l’épreuve.

    Le lendemain de leur découverte, le trio du conseil emprunta une navette lourdement armée. La plus lourdement armée à disposition de la station, en réalité : En ces temps de guerre, ils pouvaient difficilement se permettre de se déplacer dans un vaisseau trop fragile, d’autant qu’en plus de leurs problèmes de Thelios, les flottes du Culte de Kharinerin rodaient de façon régulière sur leurs terres, et se délecteraient sans aucun doute de l’interception de dirigeants mal escortés.

    En plus de son armement, la navette embarqua avec elle un bon milliers d’intercepteurs et leurs chasseurs adaptés, et prit la route pour la planète Antorya, capitale de l’Empire de l’Aube Rouge, et actuel pôle diplomatique du Pacte. Certes, la planète était assez peu adaptée à la réception de visiteurs, mais puisqu’aucune autre ambassade n’avait encore pu être installée dans leurs nouveaux fiefs, le monde de résidence de leur diplomate devrait faire l’affaire pour un temps.

    Cette fois-ci, l’Impératrice Saiwanola s’y trouvait bel et bien, ses affaires avec la reine d’Aelrode mises de côté, maintenant que sa présence était requise pour gérer la crise de l’Empire. Il y a des tâches qu’il n’est pas raisonnable de déléguer, à son grand regret.

    Bien entendu, aucune des pertes à déplorer en Varden n’allait avoir un impact dramatique en termes militaires ou économiques. Moralement, cependant, voilà bien des millénaires que personne n’était parvenu à supprimer d’Aelden l’une des colonies de l’Aube Rouge. Dans toute son histoire, seul l’Empire de l’Ours, dirigeant de la glorieuse Confrèrie de l’Athlante, était parvenu à cet exploit. Aujourd’hui, le Seigneur Daynine ajoutait son nom à cette liste de… deux. Une situation pour le moins amusante, quand on connait les liens que lui et l’Ours avaient entretenus par le passé. Décidément, ils avaient beau se détester désormais, ils arrivaient encore à se retrouver sur la même liste restreinte !

    Au moins, ce seront elles qui auront imposé la contrainte la plus lourde à l’adversaire dans toute cette purge, en parvenant à épuiser les charges de la meurtrière station. Ceux qui n’auront pas pu évacuer et auront maintenu le bouclier activé jusqu’au dernier flash lumineux auront infligé à Daynine la perte d’un temps précieux ! Et… de quelques chasseurs supplémentaires.

    De façon assez prévisible, le moral de l’Impératrice était aussi bas que celui du peuple. Un malaise temporaire, certainement, mais la perte totale d’une colonie est une honte que peu de dirigeante de l’Aube Rouge ont eu à essuyer jusque-là. Alors quatre à la fois ?
    Quoi qu’il en soit, son rôle serait de rester digne, et prête à réagir au mieux. C’est après tout en temps de crise qu’un dirigeant est réellement mit à l’épreuve.

    Une réaction qui devra commencer par son rôle de diplomate du Pacte. Oublié depuis un certain temps, tant les communications avec les autres alliances et factions furent réduites au strict minimum ces derniers siècles, elle était pourtant bel et bien celle qui l’occupait toujours officiellement. Et le trio venu lui faire le rapport détaillé de la situation directement dans sa salle du trône avait bien l’intention de le lui rappeler !*


    ***


    *Alors que le groupe passa la soirée, et… Une bonne partie de la nuit, à débriefer de la situation, de ce qu’il faudrait annoncer, cacher, exprimer ou ne pas exprimer, elle finit au petit matin par décider qu’elle était correctement préparée à cette prise de parole publique. Il faut l’admettre, le fait que leurs adversaires n’aient pas fait de déclaration les premiers les surprenaient quelques peu : Ils avaient pourtant à portée de main une occasion en or d’appuyer la propagande entamée à l’échelle de leur cadran. Mais peu importe. S’ils n’en voulaient pas, alors les Leanths prendraient le premier discours.

    Prenant le temps de se connecter proprement au réseau intergalactique, l’Impératrice de l’Aube Rouge apparu à l’écran sur tous les Holos-écrans qui accepteraient sa transmission. René à sa gauche, et Valérien à sa droite, leurs tenues étaient assez classiques pour des représentants de leurs nations : A ceci-près que l’Impératrice elle-même apparaissait à visage découvert. Une exception à la règle, la lignée Sharan ayant clairement prit pour habitude de presque constamment masquer leurs visages en public. La nature des annonces qu’elle avait à faire aujourd’hui, et la volonté de marquer le coup, pouvaient bien justifier que cette transmission soit spéciale jusque dans les moindres détails. Les spectateurs auraient donc droit à un visage que la plupart découvriront pour la première fois, à la place du classique masque de fer qui le recouvre habituellement. Un visage élégant et… Assez doux dans ses expressions, bien plus que ceux des précédentes Impératrices. Une peau claire, proche du blanc, et des pupilles d’un rouge éclatant terminaient le tableau, ne laissant pas beaucoup de doute sur ses origines qui n’avaient rien de Leanth.*


    « - Peuples d’Aelden. D’Aelron, de Varden, amis comme ennemis… »

    *Elle cligne des yeux, un instant, avant de reprendre, de sa voix qui s’avère elle aussi être bien plus douce que celles des autres membres de sa famille. Tout particulièrement comparée à la voix froide et tranchée de Valarya, qui parcourut ces canaux un peu plus souvent qu’elle au cours de son mandat.*

    « -Soit. Surtout ennemis, nous ne sommes pas dupes.

    Nous n’avons aucunement l’intention de gaspiller votre temps en longues excuses, en hypocrisie vaine, ou en manipulations douteuses.

    L’introduction sera bien courte. J’ai passé, je dois l’avouer, un temps considérable à imaginer les mots les plus adaptés à mon introduction. Et pourtant, je n’ai pu en trouver qui aient plus de potentiels que les faits eux-mêmes. Alors, si vous n’avez pas déjà fermé ce canal, partant du principe qu’une transmission de notre part ne valait pas la peine d’être écoutée, restez encore un instant.
    »

    *A l’image, les trois silhouettes disparaissent alors. Très vite, les voilà remplacées par des enregistrements bien moins agréables à la vue : Des images prises des massacres ininterrompus des vingt colonies détruites en une seule opération. Des liens vers les rapports de combat, et surtout, petit à petit, des zooms de plus en plus précis sur l’E.A.U 135, laissant lentement mais sûrement ceux qui visionnent les rapports faire le rapprochement. Les laissant constater les destructions de colonies à moins de deux semaines d’écart l’une de l’autre. Les mouvements ahurissants de la station de satomisation d’un bout à l’autre de Varden. En clair, un exposé précis et détaillé sur la puissance brute qu’un tel outil peut avoir, mettant l’accent autant que faire se peut sur enchaînement rapide et ininterrompu des massacres. A l’écran, des colonies disparaissent sur une fresque temporelle de ces derniers mois, montrant un écart si court, que beaucoup d’Empire auraient besoin de plus de temps pour mettre simplement en place une amélioration de leur réseau minier.

    A ce stade, l’Impératrice était pratiquement certaine qu’elle avait définitivement accrochée l’attention de toute personne qui n’aurait pas refermée la communication dès ses premières phrases.

    L’image s’estompe petit à petit, ayant gardé pour la fin les massacres s’étant dirigés sur des colonies civiles. En guise de cerise sur le gâteau, la dernière colonie montrée fut celle de Cnossus 2, colonie où beaucoup de dirigeants de Varden avaient autrefois mené leurs rencontres diplomatiques avec l’Ordre. Certes, toutes n’étaient pas fructueuses, mais nul ne pouvait honnêtement se plaindre de l’accueil local, ou renier l’aspect parfaitement civil de cette planète. L’art de la mise en scène n’était en rien réservé à la Fédération, et la conclusion, primordiale !*


    « -Voici, habitants d’Aelden, les « Humanistes » du Pacte pour le déploiement Fédéral. Ils sont ici en pleine démonstration de leur bonne volonté, de leur retenue, de leur honneur. Et de toutes les vertus dont ils s’autoproclament les maîtres, lorsqu’ils tentent de vous absorber au sein de leur propagande et de faire de vous les futurs pions de leur organisation.

    Que vous soyez leurs amis ou leurs ennemis, il me paraît absolument primordial que cette information soit de notoriété publique, et que vous l’ayez à l’esprit :


    Le Pacte pour le déploiement Fédéral a désormais en sa possession une arme plus puissante que celle qui avait autrefois motivé des peuples à prendre des mesures extrêmes.
    » *derrière-elle, des rapports sur les actions menées contre la Fédération lorsqu’elle menait des recherches sur la satomisation s’affichent*

    « Alors même qu’elle n'était qu'au stade de théorie, déjà nos factions furent suffisamment lucides pour en empêcher la création, conscientes des risques impliqués. Celle-ci est bien réelle, et déjà en activité.

    Cette arme est plus puissante, ou au moins plus rapide, que celles que l'envahisseur Cetyn lui-même a déployé contre nos cadrans. Nombre de nos frères et sœurs, à tous, les nôtres tout autant que les vôtres, ont fait les sacrifices nécessaires pour les pousser hors de nos murs.

    Cette arme est capable de réaliser les actes les plus horribles qui aient traversé l'esprit de l'Ordre de Selenyon que vous aimez tant haïr. Cependant, là où l'Ordre aurait eu besoin de décennies, voire de siècles TSU, pour les mettre à exécution les rêves de génocides de certains de ses représentants, que je n’essaierai pas de démentir, afin de prouver l’honnêteté de ma démarche…
    Eux n'auront besoin que de quelques semaines, pour en arriver exactement au même résultat. Là où tant se mobilisaient pour contenir et dénoncer la violence de l’Ordre, comment pourraient-ils maintenant tolérer qu’une telle chose soit en liberté ?
    »

    *Elle prend alors une pause, assez brève. Trente secondes, une minute peut-être. A ce stade, soit ils l’écouteront jusqu’au bout, soit ils sont déjà partis se préparer à s’opposer au Pacte pour le Déploiement Fédéral, soit ils sont leurs alliés... Et ne peuvent déjà plus être sauvés.

    C’est du moins la théorie de l’Impératrice sur l’état d’esprit de ceux à qui elle s’adresse. Elle reprend donc, après sa pause.*


    « Bien-sûr, ils essayeront de vous amadouer. Ils vous diront que les anciens occupants de leur cadran n'étaient que des monstres. Ils vous baigneront de promesses et d'illusions de prospérité à travers un pacte leur offrant la possibilité de surveiller et d’influencer votre développement à leur bon vouloir.

    Mais en réalité, aucun d'entre vous ne peut prétendre à la moindre garantie concrète et tangible quant à la façon dont sera utilisé l’E.A.U 135, ou de l’autre artefact Lanthanien sur lequel ils ont la mainmise. Vous n'aurez pour assurer votre survie que les paroles de vos nouveaux supérieurs.
    Les paroles de soi-disant humanistes capables de supprimer vingt colonies habitées, dont une moitié civile, sans hésitation. Les paroles d’une faction qui était prête à user des méthodes les plus perfides pour pousser au paroxysme sa domination sur Aelden, pas plus effrayée par les génocides passifs que les génocides actifs.

    Si votre naïveté est assez grande pour laisser libre un tel pouvoir, avec pour seul garde-fou les paroles hasardeuses de dirigeants ayant prouvés à mainte reprise qu’ils étaient autant capables de violence et de massacres que nous l’avons été, accueillant en prime à bras ouverts des peuples ayants trahis leurs anciens alliés sans scrupules…

    Sans compter, comme si tout cela ne suffisait pas, que ces derniers n'accordent que peu d'importance aux dates indiquées sur les accords qu'ils signent auprès des nations étrangères.

    Et bien… Je doute sincèrement que vous disposiez de la maturité nécessaire au poste de dirigeant d’une nation.
    »

    *Une nouvelle pause vient couper un peu son discours, plus courte que la précédente. Certainement pour qu’elle reprenne son souffle !*

    « -Evidemment, aujourd’hui, nombre d’entre vous fêtent la défaite d’un ennemi redouté, et souvent détesté. Et qui pourrait les en blâmer ? L’être humain adore la sensation de revanche, les plaisirs procurés par une vengeance bien accomplie, même de manière indirecte. Mais en ce moment même, un troisième artefact Lanthanien tombe sous le contrôle du même groupe pendant que je vous parle, renforçant d’autant plus leur puissance déjà écrasante. Chaque année qui s’écoule diminue vos chances de pouvoir un jour vous défaire de leur supériorité, peu importe combien ils aimeraient vous convaincre de l’opposé.

    Alors allez-y, festoyez. Portez un toast à la défaite de vos anciens ennemis. Mais lorsque vous porterez votre verre à vos lèvres, ayez bien conscience que vous célébrez également le jour où vos peuples sont tombés sous le joug d'une domination plus implacable et plus imparable que toutes celles qu'ils ont connu par le passé.
    »

    *Et sur ces mots, la transmission s’arrêta enfin… Sans attendre, pour le moment, de réponse particulière : Après tout, si ces dernières devaient arriver, ce serait fort probablement sur des canaux plus privés.*
    Dernière édition par Tinuviel le Lun Nov 30, 2020 7:26 pm, édité 2 fois.
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Sam Nov 28, 2020 3:30 pm

  • Dans les jardins de l’un des somptueux palais de Lynèdre, Thaerys Inferys et Bârzhul Omaca se livraient à une partie du « Minodo-Nita », une version lynedrie du jeu des échecs.

    Sur ses implants rétiniens, Thaerys observait en parallèle le discours de l’étonnamment douce Impératrice de l’Aube Rouge.

    Il avança ses pièces sur le plateau de jeu et abattit, songeur, le « roi-singe » dans le jeu de son adversaire. Tandis que l’Impératrice aux superbes yeux rouges achevait son discours, l’éclat de ses propres pupilles mordorées luisirent d’un éclat indescriptible.

    ***


    Quelques années TSU après le Pacte d’Arléris, et après avoir réservé leur décision sur la suite à donner à ce conflit selon les actions entreprises par les Nations Léanths de « l’autre Pacte » , le Pacte pour le Déploiement Fédéral ouvrait lui aussi une holo-communication ouverte à l’ensemble d’Aelden.

    Thaerys Inferys, l’un des Haut-Légataires de la Légatie des Machinas se tenait devant l’holo-caméra dont l’arrière plan dévoilait le raffinement incandescent de son palais surplombant Kanrae, capitale d’Eclyrae.

    « Nos hommages aux peuples d’Aelden,

    Le Pacte pour le Déploiement Fédéral a souhaité, par mon truchement, apporter une réponse au discours prononcé par l’Impératrice de l’Aube Rouge suite à la mise en déroute des forces d’Arléris en Varden.

    Nous notons avec intérêt l’inversion profonde de la rhétorique des Arlériens à notre encontre, considérant que nous sommes passés en une année TSU du statut de, je cite, tout en poésie, de « nations de fermiers sans couilles, lâches et évitant le conflit » à celui, en substance, de « première puissance d’Aelden, détenteurs d’une puissance considérable et empires sanguinaires ». La chose est intéressante, et pourtant, nous voudrions apporter quelques faits concrets au-delà de ces envolées lyriques.

    Voilà sept siècles TSU que les reliques Lanthaniennes les plus controversées sont détenues par la Démocratie Progressiste de Soleï, nation dirigeante et éclairée du Pacte. Il n’a jamais été fait usage de leur potentiel destructeur sur toute cette période, de l’aveu même de nos accusateurs léanths. La raison de cette passivité apparente est simple : puisque nous résidions au sein d’un espace civilisé emprunt de respect, nous n’avons jamais eu de raison suffisante pour déchaîner leur potentiel. Nous sommes au contraire bien plus intéressés par leur étude à des fins de recherche, et ne désespérons pas d’avancer sur le chemin de la connaissance de l’héritage lanthanien.

    A la vérité, ce n’est que lorsque nous fûmes cernés par des colonies au potentiel agressif, détenues par des nations ouvertement hostiles, prônant très ouvertement et crânement leur supériorité et la destruction de nos civilisations « inférieures », que nous nous sommes résolus à, enfin, user des capacités militaires certaines dont dispose notre alliance interétatique, reliques Lanthaniennes ou non comme il ne l’aura échappé à personne au vu de la succession des événements récents. »


    Une ombre passa sur le visage du haut-légataire tandis qu’il fronçait légèrement les sourcils, une expression que son entourage avait appris à redouter, annonciatrice d’un danger naissant.

    « C’est là en réalité toute la différence entre les Arlériens et nous. Là où ils se montrent faibles avec les forts et forts avec les faibles, nous faisons le pari inverse.

    Le fait est que les autres alliances d’Aelden n’ont jamais rien eu à redouter de nous, et cette loi est intangible depuis plus d’un millénaire TSU, là où les Arlériens ou leurs rares alliés se retrouvent cernés d’ennemis. Tandis que leur puissance hégémonique passée se meure, les voici donc, soudain affolés de se savoir en danger.

    Cette lecture, appelle certains éclaircissements nécessaires directement adressés au Pacte d’Arléris:
    vos coups de mentons et votre mépris affiché à l’égard de nos nations vont ont valu le feu et la fureur des combats, et ce sont bien les actions louables du Thedocci et du sieur René envers l’ex Ordre de Sombrelune, ainsi que la diplomatie intelligente de l’Empire Praxien à propos du Pacte de Non-Agression, ou celle de l’Aube Rouge pour mettre fin aux exactions sur l’Empire Amaranth qui vous sauvent de la mise en mouvement d’efforts massifs de notre part pour vous meurtrir.

    A propos du pacte de non-agression justement, vous ne sauriez nous reprocher de l’avoir violé, puisque l’Empire Extalien l’a rompu le premier par sa tentative d’interception militaire de convois civils. Vous avez donc ainsi beau jeu de tirer sur la gâchette puis de vous prévaloir d’un accord que vous avez enterré en usant les premiers de votre puissance de feu sur le temps de paix prévu par l'accord. La diplomatie ne fonctionne point ainsi, et la Confrérie de l’Atlante qui, elle, a su tenir ses engagements relatifs à ce genre d’accord, ne pourra que vous le confirmer.

    A l’inverse donc de vos actions positives que j’ai pris le soin de désigner, les actions violentes perpétrées pour l’essentiel par vos nations les plus « jeunes et émotives » à l’encontre des Amaranths ont conduit au vote de l’augmentation des budgets structurels de projection en Aelron et à la création d’un système solaire au potentiel militaire avéré. Edehart Halgart lui-même s’est attelé à l’élaboration de certaines infrastructures directement dirigées contre vous et vous seuls, comme il ne vous l’aura pas échappé, et je vous prie de croire que sa mobilisation n’est pas vide de sens.

    Pour conclure cette allocution, je dirai donc qu’il ne tient qu’aux Arlériens de définir une politique étrangère apaisée avec nos nations. Mais puisque la Fédération Thélios entend désormais étendre ses ailes protectrices au dessus des plus faibles pour éviter des actes odieux, il faudra alors aux Arlériens voter un moratoire sur leurs pratiques militaires et procéder au remboursement partiel des empires Amaranths qui ont été rudement malmenés ces dernières années TSU.

    Nos diplomates restent bien entendus disponibles pour tout échange à cette fin. 
    »
    « Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois... Certes. M’enfin, dans celui des valides ils se font terraformer le trou du cul» Poète inconnu, 18.573 TSU
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Lun Nov 30, 2020 10:04 pm

  • *Cette fois-ci, ce ne serait pas l’Impératrice qui répondrai à l’allocution du Pacte de Varden.

    Certes, c’était bien elle, la diplomate. Cependant, en temps de guerre, de telles communications par un état considéré ennemi tombaient sous la juridiction du département militaire du Pacte d’Arleris. Concrètement, elles tombaient donc sous la juridiction de sa sœur cadette, Valarya.

    L’ambiance, alors que les canaux galactiques s’ouvriraient une fois de plus pour qui voudrait bien s’y intéresser, promettait d’être bien différente.

    Comme pour sa sœur aînée, elle serait le seul élément visible à l’Hologramme, en plus des éventuelles projections qu’elle désirera ajouter. Pas de décor, autant car il n’est pas jugé utile, que parce qu’éviter de permettre une identification trop aisée de sa position reste un point auquel elle tient. Un modèle classique de communication tel qu’il est habituellement appliqué dans l’Empire.

    Les différences entre les deux représentantes sauteront aux yeux assez vites. Globalement, son corps semble plus… mince, voir, plus fin, plus athlétique. En tout cas, à en juger par l’hologramme apparaissant chez les spectateurs de cette allocution, et le peu que sa tenue laissait voir. Couverte des pieds à la nuque, tout l’art esthétique de l’Aube Rouge s’exprimait ici : Un peu trop révélateur sous certains angles, pas assez sous d’autres, et finalement, exactement ce qu’il faut de provocation. Tout cela, du moins, selon l’opinion de la narratrice de cette histoire.
    Contrairement à l’apparition de sa sœur quelques années plus tôt, elle respectera le protocole habituel jusqu’au bout : Ainsi son visage sera recouvert d’un masque de métal noir, à travers duquel on ne pourra distinguer que ses pupilles, par deux ouvertures prévues à cet effet. Des pupilles d’un rouge notablement différent de celles de l’Impératrice : Un regard froid, prédateur, et surtout, sanguin. Certes, rouges, elles aussi, mais d’une teinte bien différente. Une couleur écarlate, à tel point qu’on pourrait, sans plus de contexte, confondre ses surprenants attributs oculaires avec une petite tâche du liquide veineux.*


    « -Bonsoir !

    Et bien. Chères nations d’Aelden !

    Je m’adresse ici, bien entendu, en priorité à mes très chers interlocuteurs, ou futurs interlocuteurs, du Pacte pour le Déploiement Fédéral. Dans un souci de transparence, cependant, il nous parait important de laisser ces conversations accessibles aux publics. Etant donné que c’est ici qu’elles ont commencé, et qu’elles concernent, dans une certaine mesure, plus que nos deux alliances.

    C’est moi qui, à partir de maintenant, prendrai en charge cette réponse, le dossier ayant semble-il glissé entre les mains de la diplomatie militaire. Aujourd’hui, il vous faudra accepter de vous concentrer sur autre chose que le visage Impérial, j’en ai peur.

    Je prendrai, si vous me le permettez, le temps de rediffuser les passages de l’allocution auxquels je répondrai. Quelques mois déjà se sont écoulés depuis son visionnage et sa prise en compte, et suivre le fil du raisonnement devrait s’avérer plus aisé de cette manière, pour moi comme pour nos spectateurs.

    Allons ! Commençons !
    »

    *Sur ces mots, apparait alors à côté d’elle sur l’hologramme, une rediffusion de l’intervention du seigneur Thaerys. Sans trucage, et d’une qualité suffisamment haute pour que le palais qui lui servait de décor soit tout aussi bien représenté que lors de la diffusion originale. D’ailleurs, un œil suffisamment attentif remarquera que la représentante du PA ne se gêne pas pour passer quelques secondes à admirer l’hologramme du représentant Thelios. A priori, son allure parvient à l’intriguer !*

    Nous notons avec intérêt l’inversion profonde de la rhétorique des Arlériens à notre encontre, considérant que nous sommes passés en une année TSU du statut de, je cite, tout en poésie, de « nations de fermiers sans couilles, lâches et évitant le conflit » à celui, en substance, de « première puissance d’Aelden, détenteurs d’une puissance considérable et empires sanguinaires ».


    *Elle hausse alors l’index, comme pour marquer une pause, la rediffusion d’ailleurs, arrêtant justement de défiler à cet instant. Assez peu de choses ont été dites à ce stade, puisqu’il s’agit de l’introduction. Pourtant, elle a bel et bien déjà une réponse à fournir.*

    « -Hmm. Je ne suis pas certaine de saisir cette affirmation.

    Voyez-vous, pour prétendre que notre rhétorique s’est « inversée », il aurait fallu que les deux affirmations prises pour exemple soient opposées l’une à l’autre.

    Il me semble qu’il est parfaitement possible d’être la première puissance d’Aelden, des Empires Sanguinaires, et pourtant, de souffrir de l’absence notable de testicules.

    Si mes souvenirs de vos propres discours sont corrects, c’est même exactement la manière dont vous décrivez notre domination de Varden, lorsque vous la présentez dans vos divers messages de propagande.
    Je suis heureuse qu’après avoir tenu ce rôle pendant tant de siècles, nous trouvions finalement en vous de parfaits héritiers, capables de poursuivre notre œuvre de domination, tout en amplifiant chacun de ses pires aspects. Ou peut-être est-ce ses meilleurs aspects ? Hmf. Subjectif, je suppose.
    »

    *Elle cligne des yeux, un instant, cherchant visiblement une conclusion.*

    « -C’est un peu comme... Vous savez… Oh, oui : Comme regarder votre enfant parvenir à marcher pour la première fois.

    Je dois d’ailleurs admettre que cette propagande est étonnement bien réalisée ! Sur ce point, je suis forcée de l’avouer, vous nous surpassez de loin.
    Pour un peu, on en arriverait presque à penser que vous disposez de raisons réellement valables pour massacrer des êtres humains par dizaine de milliards au nom de votre « avancée par la civilisation ». Presque.

    J’espère seulement que vos prétendus alliés et protégés n’ont pas trop de difficulté à supporter ces discours. Être constamment présentés comme des faiblards qui ne seraient jamais parvenus à régler leurs problèmes sans votre brave et altruiste intervention, ça peut être vexant. Bien entendu, ils sont déjà habitués à ce que nous moquions leur faiblesse. Mais lorsque cela vient de la bouche de leur supposés sauveurs, nul doute que cela puisse être un poil plus difficile à avaler.
    »

    *Elle s’étire, l’espace d’un instant, ordonnant la reprise de l’enregistrement, en avance rapide jusqu’au prochain point qui semble suffisamment digne d’intérêt pour mériter une analyse. Alors qu’elle claque des doigts de sa main droite, la vidéo reprend sur deux autres passages bien précis.*

    Le fait est que les autres alliances d’Aelden n’ont jamais rien eu à redouter de nous, et cette loi est intangible depuis plus d’un millénaire TSU

    vos coups de mentons et votre mépris affiché à l’égard de nos nations vont ont valu le feu et la fureur des combats


    *De nouveau, la diffusion s’arrête, après un geste rapide sa main.*

    « -Oh, vraiment ?

    Ainsi soit-il, en ce cas. Le feu et la fureur des « combats », si tant est que vos actions puissent être appelés « combats » plutôt que « massacres », ne nous effraient pas. Avec les méthodes que vous employez, ils ne vous permettront pas non plus de gagner notre respect.

    Sachez bien qu’à l’heure actuelle, notre mépris est toujours aussi vif qu’il l’était par le passé. Et ce millénaire de passivité que vous citez en est, bel et bien, à l’origine.

    Je suis obligée de l’admettre : La Légatie des Machinas semble être une exception à la règle, et l’arrivée au sein des hauts rangs de votre Pacte de votre nation a quelques peu changée la donne.

    Cependant, voyez-vous, je doute que quiconque se laisse convaincre que les auteurs de la destruction de… Hmmm ? Combien ? Cent-trente, maintenant ?...
    »

    *Elle cligne des yeux, juste une seconde, cherchant à vérifier si elle dispose du nombre exact, ce qui… Ne semble en fin de compte pas être le cas !*

    « -Oh, peu importe les chiffres précis, à ce stade. Je disais donc, que personne ne peut se laisser convaincre par l’idée que les auteurs de la destruction de cent-trente mondes habités en moins de trois décennies TSU étaient par le passé motivés par un idéal de paix, et soudainement, se sont transformés en bêtes sauvages après qu’une mouche Leanth les ai piqués.

    La vraie, unique, et évidente raison est celle qui, décidément, nous ramène encore et toujours au point de départ de ces conversations.

    Il s’agit d’un cas inquiétant de « LibroTesticulae ». C’est du moins ainsi que nos médecins désignent cette maladie. Une maladie transmissible par voie sexuelle, causant une croissance ralentit des testicules des futurs enfants à naître. Il se raconte que la première mise en circulation de cette infection pour le moins dérangeante était en réalité l’un de vos premiers prototypes d’injection permettant la stérilisation des espèces étrangères. Un scientifique véreux en aura sans doute laissé fuiter quelques échantillons pour son enrichissement personnel !

    Quoi qu’il en soit, voici les symptômes que nous avons repéré :
    Malgré des désirs de posséder nos territoires et influences maintenant rendus clairs, ils n’ont jamais rien tenté. En fait, ils n’ont jamais rien tenté contre qui que ce soit.

    Il fallût attendre qu’ils se retrouvent en supériorité numérique, en supériorité économique, forts de bien plus de partenaires diplomatiques favorables, en possession d’artefacts aux puissances imprévisibles et dévastatrices, pour finalement, se décider à lancer une action.

    Et même dans de telles conditions, il aura encore fallu ajouter à la liste une fuite vers des terres éloignées afin d’éviter la confrontation frontale. Mais voilà que la liste n’est pas encore terminée !
    Même après tout cela, des nations nouvellement arrivées, dont la vôtre, eurent à prendre en main les campagnes militaires en lieu des places des nations membres du PDF depuis plusieurs siècles, pour en arriver à un résultat notable.

    Autrement dit, en des termes plus simples et plus courts : Bien que vous tentiez de vous vendre comme « capables d’attaquer les forts », la réalité est que vous n’attaquez qu’une fois que votre liste d’avantage stratégique est devenue plus longue que votre membre de mâle ne peut rêver de l’être face à une femelle nue.

    La performance stratégique, et la victoire qui en ont résulté, sont indéniables. Toutefois, bien que l’efficacité soit admirable, les symptômes du LibroTesticulae, après analyse de la situation, apparaissent même aux non-initiés à la médecine.

    Certaines nations, cependant, ne sont pas encore atteintes, je l’admets. Votre Légatie, l’Empire du Seigneur Daynine, ou ces… nains, qui n’hésitent pas à se jeter les premiers dans des batailles qui, pourtant, ne sont pas réellement les leurs.

    Faites ce que vous voulez de mes conseils, mais si vos peuples sont amenés à trop être en contact avec les nations infectées, alors l’usage massif de moyens de contraception à la pointe de votre technologie me semble être tout indiqué.
    »

    *Elle hausse les épaules, brièvement. Après avoir parlé autant de temps pour faire passer, finalement, une idée unique, elle se permet une pause d’une petite minute, avant de développer la seconde partie.*

    « -La notion de retenue s’est aussi, semble-il, perdue quelque part au court du raisonnement, et ce malgré le fait que vous aimiez tant la prôner partout où vous le pouvez. Peut-être un effet secondaire de la maladie ?

    Je me répète, il est vrai, mais finalement, lorsque l’occasion se présente, vous ne faites preuve d’aucune hésitation pour supprimer plusieurs milliards d’âmes de ce monde. Pour toute « l’oppression » dont vous aimez tant nous accuser, vous avez pourtant indéniablement versé plus de sang en trois décennies que nous ne l’avons jamais fait sur tout un millénaire.

    Par ailleurs, il me semble amusant de signaler que peu de temps après avoir pris un plaisir certain et assumé à accomplir le méticuleux génocide de cinq peuples Zetrans, le peuple Thélosien justifiait de cette « retenue » dont vous êtes supposés être des Parangons, en précisant que ces massacres touchaient à leur fin, toutes vos cibles ayant été abattues.

    Et pourtant !

    Et pourtant… A l’abris du regard des nations qui pourraient croire en de telles sottises, la Phalange de Mohr se retrouve accablée d’un ultimatum, dont l’issu sera l’ajout de leurs colonies à votre liste déjà si longue de mondes supprimés.

    Il est une fois de plus facilement observable que vos nations n’ont jamais été motivées par un désir de retenu au cours du millénaire dernier, et qu’à ce jour, elles ne le sont toujours pas.
    Vous continuerez vos campagnes, lorsque la PM aura rejoint votre liste. Vous détruirez d’autres mondes par dizaine. Si besoin, vous userez de justifications vieilles de plusieurs siècles et par conséquent obsolètes depuis bien longtemps. Ou bien même, vous en inventerez de nouvelles à la volée.

    L’ironie la plus délicieuse de ces justifications, par ailleurs, est qu’il se trouve dans vos rangs quelqu’un qui non seulement participait à ces « atrocités », mais en plus, se trouvait être au sommet de l’organisation qui les orchestrait. Chacune de ces actions fût validé par son consentement, et il s’avère même que certaines furent lancées à son initiative.
    Voilà qui, il me semble, en dit long sur l’importance réelle que vous donnez aux valeurs morales dont vous vous proclamez les détenteurs.
    »

    *Nouvelle pause : Cette fois-ci, elle élève légèrement la voix, pour laisser comprendre qu’elle s’adresse à une audience un peu plus large.*

    « -Nous sommes bien entendu près à aider les réfugiés du cadran de Varden à s’installer en Aelron avant qu’il ne soit trop tard et que votre tour n’arrive.

    Certes, on vous dira qu’Aelron sombre dans la violence : Et qui sait, il y a peut-être un fond de vérité dans cette affirmation ?

    Cela dit, à choisir entre la violence qui vous coûtera quelques secteurs miniers, et peut-être une rampe spatiale, ou la violence qui ira jusqu’à vous coûter l’existence même de votre peuple…

    Et bien. Disons simplement qu’entre deux maux, il est bien souvent judicieux de choisir le moindre.
    »

    *Puis, elle redescend la voix, s’adressant de nouveau à Thaerys et ses co-factionnaires.*

    « -En résumé : Vos nations, par le passé, n’étaient pas motivées par leur bonne volonté, mais manquait du courage nécessaire pour s’engager dans des conflits d’envergure qui auraient mis en danger leurs infrastructures et leurs artefacts. La plupart de ces nations, aujourd’hui, ne sont toujours pas plus courageuses, ni plus dignes de confiance qu’elles ne l’étaient à l’époque.

    Confiance, donc, que je me permets d’utiliser maintenant comme transition, si vous me le permettez !
    »

    *Une fois de plus, la diffusion reprend… Peut-être enfin, cette fois-ci, cessera-elle enfin d’aborder le sujet de l’anatomie masculine de ses adversaires?

    Elle s’arrête alors sur le passage parlant du pacte de non aggression.*


    A propos du pacte de non-agression justement, vous ne sauriez nous reprocher de l’avoir violé, puisque l’Empire Extalien l’a rompu le premier par sa tentative d’interception militaire de convois civils. Vous avez donc ainsi beau jeu de tirer sur la gâchette puis de vous prévaloir d’un accord que vous avez enterré en usant les premiers de votre puissance de feu sur le temps de paix prévu par l'accord. La diplomatie ne fonctionne point ainsi


    *Sur le moment, elle pouffe de rire, se permettant de diffuser le passage une seconde fois, afin de l’analyser un peu plus… Sérieusement, si tant est qu’être sérieuse face de tels propos soit réellement dans ses cordes.*

    A propos du pacte de non-agression justement, vous ne sauriez nous reprocher de l’avoir violé, puisque l’Empire Extalien l’a rompu le premier par sa tentative d’interception militaire de convois civils. Vous avez donc ainsi beau jeu de tirer sur la gâchette puis de vous prévaloir d’un accord que vous avez enterré en usant les premiers de votre puissance de feu sur le temps de paix prévu par l'accord. La diplomatie ne fonctionne point ainsi


    *Son calme revenu, elle se prépare de fait à y répondre, après prit une brève inspiration.*

    « -Je dois avouer que ce passage apporte toute la touche d’humour dont votre tirade avait besoin pour qu'on ne s'endorme pas après la première moitié. Une figure de style louable!

    En effet, il y a bien eu une « tentative » d’interception, si l’on peut le dire ainsi. « Tentative » qui n’a débouché sur rien, après avoir compris qu’elle était due à une erreur de communication, et que celle-ci soit finalement annulée avant qu’un quelconque impact n’ai lieu contre les « convois civils » cités. Une conversation avec l’un de vos représentants s’en est suivie, dans laquelle la continuité de l’accord fût confirmée.

    Vous justifiez donc de la destruction de vingt planètes appartenant à des nations sous pacte de non-agression, lors d’une opération visiblement planifiée de très longue date, probablement même avant la signature de l’accord, par une « tentative » d’interception sur de petits « convois civils » qui, finalement, n’a pas eu lieu, car les vaisseaux ont été rappelés à l’ordre avant que des tirs ne se produisent ?

    Et bien. Si vous arrivez à faire avaler ça à vos interlocuteurs habituels, alors je l’admets, j’accepte volontiers vos cours de diplomatie.

    J’ai cru comprendre que vous étiez féru de proverbes Amaranths. Après réflexion, je dirai qu’ici, vous basez votre diplomatie sur le vieux proverbe : « Plus c’est gros, mieux ça passe. » . Suis-je une bonne élève ?
    »

    *Comme après chacun de ses commentaires, la diffusion reprend, ignorant à peu près tout le reste du contenu, pour ne s’arrêter cette fois-ci que sur la conclusion de l’allocution de Thaerys.*

    Pour conclure cette allocution, je dirai donc qu’il ne tient qu’aux Arlériens de définir une politique étrangère apaisée avec nos nations. Mais puisque la Fédération Thélios entend désormais étendre ses ailes protectrices au dessus des plus faibles pour éviter des actes odieux, il faudra alors aux Arlériens voter un moratoire sur leurs pratiques militaires et procéder au remboursement partiel des empires Amaranths qui ont été rudement malmenés ces dernières années TSU.


    *Celle-ci, pour le coup, la fait rouler des yeux : Et à travers ce masque qui ne laisse pratiquement voir que ces derniers, cette vue pourrait bien provoquer de drôles de sensations, ne laissant face à la caméra que ses yeux dont les orbites sont remplies d'un rouge léger, proche du rose, la couleur sanguine de ses yeux s'étalant bien plus loin que ses pupilles.

    Cela dit, la vision redevient pleinement écarlate à peine quelques instants plus tard, lorsque ses yeux sont remis en place. Elle reprend la parole, sans doute pour la dernière fois ?*


    « -Ou, en d’autres termes : « Il ne tient qu’aux Arlériens de définir une politique étrangère apaisée avec nos nations, en acceptant de faire preuve d’une parfaite soumission et d’abandonner jusqu’à leur liberté de prendre eux-mêmes leurs décisions politiques et diplomatiques. »

    Je sais d’expérience que le cadran dans lequel vous évoluez est peuplé de nations promptes à la soumission. J’ai, après tout, pu jouir de cette soumission pendant bien des siècles.

    Malheureusement, et je crains de vous décevoir, vous ne vous adressez pas à l’un de vos animaux de compagnies que vous pouvez tenir en laisse pour peu que vous leur promettiez votre « protection ».

    Cela dit, je reste ouverte à quelques divertissements impliquant de la soumission et des laisses, si vous me permettez d’inviter sur Antorya la charmante Asahée. Nos pistes de dance les plus somptueuses lui seront ouvertes. Ainsi que nos arènes, et, bien entendu, tout autre établissement moins évocable publiquement qui attirerai son attention.
    »

    *Elle sourit, un instant, ce qui… N’est pas visible pour quiconque, en réalité.*

    « -Donc. Vous détruisez vingt de nos mondes, et aujourd’hui, vous vous octroyez le droit de vous immiscer directement dans des affaires de nos nations qui ne vous concernent en rien, et sur lesquelles vous n’avez aucune autorité, qu’elle soit morale, légale, ou territoriale. Malgré tout, c’est à nous qu’il tiendrai d’apaiser les relations ? Voilà qui est original. Personne ne m’avait tenue au courant de notre adhésion au PRA. Si vous comptez nous y inviter et ainsi vous approprier nos dossiers, j’apprécierai au moins une notification sur Celestusbook ! »

    *Elle hausse les épaules, et geste là est bel et bien visible.*

    « -Permettez moi de reprendre votre expression précédente : La diplomatie ne fonctionne point ainsi. Et l'apaisement non plus.

    Il me vient à l’esprit un autre proverbe Amaranth tout à fait adapté à cette situation : « A trop vouloir voler près du soleil, on s’en brûle les ailes. »

    Que ceci serve d’exemple, et illustre une brûlure possible lorsque la Fédération déploie ses ailes avec un peu trop d’entrain, sans que cela ne soit nécessaire.

    Puisque vous connaissez nos négociations avec le Centre de Formation Amaranth, vous savez que lors de notre dernier entretien, il leur fût proposé de revenir vers nous avec une liste de demandes, que nous étions près à étudier, pour peut-être y répondre par la positive.

    Plutôt que de nous soumettre la liste demandée, le choix fût visiblement fait d’utiliser votre intermédiaire. Dans l’espoir, j’imagine, de nous faire céder à de plus grosses demandes sous un quelconque effet de pression ?
    »

    *Elle hausse le sourcil droit, sous son masque, un brin étonné qu’ils aient pu s’imaginer que cette approche serait efficace.*

    « -La pression n’était pas la meilleure approche, j’en ai peur. En conséquence de l’insulte ici faites à nos institutions diplomatiques, seront dès à présent fermés les canaux de négociations ouverts avec les Amaranths membres du CFA, et annulées les offres précédemment faites à leur représentant nous ayant contacté. En revanche, les autres Amaranths s’étant montrés non seulement bien plus combatifs, mais également bien plus honnêtes, nos portes leurs sont toujours ouvertes.

    Vos ailes protectrices viennent ici de ruiner les chances de succès de leur diplomatie, et comprenez bien que sans amélioration notable de vos méthodes, ce ne sera pas leur seul échec.

    Cela dit…
    »

    *Une dernière petite inspiration, et la voilà, enfin, qui conclut ce discours plus long qu’elle ne l’avait imaginé au départ.*

    « -Nous restons ouverts à toute volonté réelle d’un apaisement des tensions. Pour ce faire, nous proposons au seigneur Halgart de cesser les travaux effectués sur ce fameux système et de démanteler l’équipement qui s’y trouve déjà. Puis, de rediriger les efforts et les moyens prévus pour sa création vers les nations Amaranths que vous présentez comme étant dans le besoin.

    Vous ne serez sans doute pas surpris d’apprendre que nous ne pouvons pas sérieusement envisager « l’apaisement » alors même que vous êtes en train de pointer vos armements sur nous, en vous en pavanant sur des canaux publics.

    L’acceptation de cette proposition prouverai ainsi bien des choses :
    *elle se met, alors, à citer les éléments un à un, levant un doigt de sa main droite pour chaque affirmation.*
    -Que votre volonté de relation « apaisée » est réelle et établie.
    -Que vous n’êtes pas simplement à la recherche d’une excuse pour mener encore et toujours plus de campagnes de destructions massives.
    -Que les intérêts de l’Empire Amaranth vous tiennent vraiment à cœur, et que fort de votre rôle de protecteur, vous êtes prêt à pallier leurs besoins matériels quand ils en ont besoin.
    -Que vous appliquez vos conseils à vous-même, et considérez réellement, comme vous l’avez si judicieusement rétorqué au dirigeant du peuple mort, qu’il est plus judicieux pour la pérennité de tous de favoriser la construction à la destruction.

    A l’inverse, un refus viendra aisément démontrer que tout ceci n’est qu’une mascarade ayant pour but de nous imposer vos volontés illégitimes, et de préparer le terrain à vos futures invasions. Autant que vous le sachiez, si tel est votre désir, envoyez donc vos armées immédiatement sans gaspiller votre salive en propagande infantile. Vous obtiendrez notre extermination bien avant d’obtenir notre soumission.

    Edehart, bien entendu, est absolument le bienvenu sur nos mondes et stations diplomatiques, s’il désire que nous ayons une discussion plus approfondie sur le sujet.

    Nous pourrons parler de ce que nos ancêtres penseraient de nous. Moi qui me retrouve à devoir étudier la religion du Cercle, lui réduit à l’état de chien de guerre pour la Fédération Thelios. Quoi de plus ironique, quand nos racines sont respectivement Melrehennes et Ducales ?

    Entre deux discussions sur le bon vieux temps, peut-être trouvera-on le temps de mettre en place un passage sûr pour vos transports de ressources destinés aux Amaranths.
    »

    *Sur cette conclusion, l’hologramme disparaît, et les canaux de conversation universel reviennent, pour l’instant, au calme qu’ils ont déjà connu pendant si longtemps..*
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Mar Déc 08, 2020 3:58 pm

  • 18.601 TSU, le grand retour de la piraterie ?


    Tandis que le Pacte d’Arléris tentait toujours de se recomposer une façade de grande puissance en Aelron, il devenait de plus en plus évident pour le Pacte pour le Déploiement Fédéral que leur ennemi présentait pourtant tous les stigmates du déclin, et semblait toujours ne pas avoir compris sa situation de faiblesse.

    Ainsi, tandis que l’impératrice de l’empire de l’Aube Rouge et sa sœur cadette, la si particulière Valarya, redoublaient d’efforts politiques pour préserver l’image écornée de « puissance crainte et respectée » des Arlériens, les Thélios, eux, avançaient leurs pions dans le grand jeu militaire qu’ils avaient joyeusement ouvert.

    Les Arlériens avaient récemment et fort cruellement détruit un avant poste fédéral non armé, en réalité une simple plate-forme logistique établie dans le grand nord d’Aelron, destiné à la desserve des convois à destination des Amaranths.

    Si l’attaque de ce monde peu industrialisé était attendue par les amirautés Thélios, son oblitération complète marqua, de l’avis général, la volonté Arlérienne de maintenir le conflit actif, et d’user eux aussi de moyens de destruction massive. Puisqu’ils s’étaient permis de tuer des populations Thélios, et que leur hargne sauvage à l’égard des Amaranths n’était pas calmée, le Pacte pour le Déploiement Fédéral décida donc de passer à la phase deux de ses plans offensifs.

    Tandis qu’un premier système solaire accueillant une faille dans l’anomalie d’Éope avait été déjà été lourdement transformé pour abriter de puissants instruments de projection de Varden vers Aelron, un deuxième système fut érigé sur le même modèle en quelques années TSU à peine. Il semblerait que l’utilisation continue de supresseurs de phase II sur deux cibles simultanées s’avéra déjà être trop complexe à mettre en œuvre pour le très désorganisé Pacte d’Arléris, puisque les Thélios observèrent rapidement des failles apparaître dans les mesures de suppression une fois leur deuxième Grande Porte active.

    Au début de l’année 18.600 TSU, ils purent ainsi faire passer discrètement du matériel en Aelron, et mettre en place leur stratégie pour l’année suivante. Toute nation dont les historien ont correctement fait leur travail sait que les failles d’Éope, et plus particulièrement le corridor du Verdon, constituent un espace où prospère la piraterie, laquelle a d’ailleurs parfois donné lieu à des projets d’anthologie.

    Le Pacte pour le Déploiement Fédéral comptant parmi ses rangs des nations anciennes et connaisseuses de cette réalité historique, c’est donc cette voie qui fut choisie pour tester la réactivité des adversaires. Des convois légers essaimèrent à travers Aelron, se positionnant à des carrefours stratégiques du cadran, prêts à frapper.

    Sur la longue liste des failles sécuritaires effarantes des Arlériens, et exploitables par des forces modestes et rapides, les Thélios choisirent leurs options. Au début de l’année suivante, soit en 18.601 TSU, les amirautés du Soleï, de Nanojo et du Nain Ternet exécutèrent ainsi en premier leur plan d’invasion. S’infiltrant au beau milieu du territoire légitime du Cercle Léanth, ils s’établirent sur trois planètes accueillantes et vierges de toute infrastructure, établissant trois têtes de pont ayant chacune pour lune une riche colonie Arlérienne.

    Les mondes stratégiques de Grah, Veh et Reure furent ainsi érigés par les Thélios , formant une zone de projection puissante pour harceler dans le futur les Arlériens, et protéger l’Empire Amaranth tout proche. Tirant encore partie des faiblesses Léanths, les Thélios s’offrirent même le luxe de financer leurs mondes flambant neufs avec les ressources non protégées des secteurs locaux.

    Enfin, les Léanths détectèrent les colonies fédérales plusieurs semaines TSU après leur installation. Le système solaire fut suppressé, et des vecteurs d’attaque furent détectés sur les radars flambants neufs des trois jeunes colonies. Leurs noms s’avérèrent prophétiques puisque des erreurs furent commises par leur adversaire une nouvelle fois. La Reine Noire Organia, pourtant réputée pour ses capacités militaires selon la propagande Arlérienne, envoya ainsi plus d’un million de ses pilotes se vautrer sur les défenses toutes fraîches de Reure.

    Finalement, la Reine Noire en revint à ses premiers amours, et appliqua la doctrine du très célèbre Lord Grauh Bill : elle activa son gros BOUTON MAX.
    Des tréfonds de la salle de commandement de la Forteresse du PDF, un officier lâcha « les anciens Zetrans auraient été fiers ».

    C’est finalement un des seconds couteaux des Arlériens qui fit son apparition pour porter assistance à ses maîtres en difficulté, et apporter sa pierre au grand édifice de la galère que cette partie d’Aelron donnait à voir en cette année.

    Le mal était toutefois fait, et les Thélios disposaient désormais de trois positions pérennes au sein de l’espace Léanth.

    Cette attaque du Sombre-Roi Morwen faisait toutefois suite à celle intervenue une année plus tôt pour reprendre aux Thélios la faille d’Aelron desservie par leur seconde grande porte, de sorte que la Légatie des Machinas daigna enfin entrer en action.

    Une flotte légère passa la Grande Porte, et écrasa la garnison laissée sur place par le serviteur zélé des Arlériens.

    Tout aussi rapidement, elle s’élança à l’assaut de tout le système solaire, et démantela les portes spatiales locales, s’offrant même le luxe de récupérer au passage quelques photopiles.

    L’essentiel de la force déployée évacua promptement le système solaire,laissant derrière elle un contingent de 37 chasseurs et d’une frégate légère pour finir le ménage.

    Ainsi alerté par cette dernière attaque, l'empire Ourobosien entra bientôt en action pour sauver ce qu'il restait de l'honneur Léanth, déployant trois flottes de 300 000 chasseurs chacune, sans doute persuadé qu’un chasseur Machina valait 1000 des siens.
    Un habile jeu de course se mit en place, et sans doute en raison du renfort procuré par cinq (laides) frégates mercenaires pour tirer partie des négligences ourobosiennes , ce ne sont pas moins de 4 empires Aelronites qui furent mobilisés pour venir à bout des 6 frégates et des 37 chasseurs de la Légatie, qui finirent par se laisser attraper en prenant soin de laisser un petit bout du myrifique butin à chacun, une fois que la diversion eut donné suffisamment de temps à la flotte principale pour rallier Varden.

    Le clou de cette opération baptisée « Remuer Aelron avec trois bouts de ficelle et un briquet » fut servi par le Nain Ternet quelques mois plus tard.

    Relevant que les deux représentantes de l’Aube Rouge qui avaient récemment pris la parole sur les canaux universels semblaient avoir développé une fixation sur les parties intimes Thélios, et goûtaient aux plaisir du latex et du fouet, les fédéraux avaient jugé que le Nain Ternet était le mieux placé, compte tenu sa taille, pour faire plaisir à leurs interlocutrices, en mêlant en une seule activité leurs deux passions. C’est donc à dire : frapper les Arlériens dans les parties génitales un grand coup, dans un effort d’adaptation culturel évident, et ainsi donner à leurs ennemis la preuve demandée de leur « réelle volonté d’apaisement ».

    Les nains formant un peuple généreux, ils se rendirent jusque dans les systèmes centraux du Pacte d’Arléris, et appliquèrent leur volonté d’apaisement à la Théocratie Anthéane, à Franken Sein, à l’Ordre du Berlingot sacré , au Royaume d'Aelrode, et au Thedocci


    Les nains étant également un peuple poli à l’extrême, ils n’oublièrent pas de présenter leurs amitiés au Sombre-Roi Morwen pour la visite dont il leur avait précédemment fait l’honneur.

    Les négociations ayant été rejetées par les diplomates Arlériens, et les Thélios s’amusant comme « une bonne petit crevure de chat avec sa bouffe » selon le journal satirique « Le Canard Déchaîné », le Pacte pour le Déploiement Fédéral n’a pas souhaité, pour l’heure, apporter réponse au communiqué de la diplomatie militaire de l’empire de l’Aube Rouge, estimant que compte tenue l’absence évidente de véritables services militaires sur Arléris, la transmission reçue était manifestement une émission… pirate.
    « Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois... Certes. M’enfin, dans celui des valides ils se font terraformer le trou du cul» Poète inconnu, 18.573 TSU
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